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Après Ixcanul (les Indiens) et Tremblements (les homosexuels), Jayro Bustamante continue à explorer le traitement violent réservé aux minorités au Guatemala, à travers le massacre des opposants au régime militaire et l’impunité accordée aux généraux génocidaires. Il s’inspire pour l’occasion de l’ex-président Efraín Ríos Montt, dont la condamnation pour crimes contre l’humanité a été prestement annulée. Bustamante raconte le retour dans son antre d’un homme qui va se retrouver peu à peu hanté par son passé. Et sa belle idée est de convoquer les codes d’un cinéma fantastique dépouillé de tout effet spécial ainsi que la légende de la Llorona pour raconter cet isolement grandissant. Il fait monter l’angoisse en jouant sur les mouvements de caméra, la composition des cadres et un travail sur le son, et en faisant du hors-champ un personnage essentiel de cette intrigue. Implacable.