- Première
Cinquième minute : François Morel entonne une sorte de comptine en se défigurant le visage de grimaces, devant un public de semi- Césarisables s’efforçant de lui renvoyer un regard d’extase, pour cacher le sentiment de vide, voire la légère panique. Un malaise nous étreint. À qui s’adressent ces films de théâtreux accordéonistes, chargés d’une “fantaisie” autoproclamée (cf. titre) totalement faisandée (autre exemple : Bécassine!) ? À des enfants très vieux ? À des vieux très infantiles ? Le décor, les costumes, les tirades carrolliennes sur la féerie nous somment de retomber manu militari dans une enfance au goût de moisi à laquelle tout le monde semble pourtant faire semblant de croire. Quelques rares moments à sauver (Denis Podalydès parvient étonnamment à respirer sous la croûte) dans ce conte à la candeur affectée et nauséeuse.
Théo Ribeton