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Une comédie triste. Toujours entre deux genres, entre deux mondes, la réalisatrice détourne les clichés du film familial et raconte, à travers des personnages à la fois étranges et normaux, unis et disparates, la difficulté d’être une famille, de la garder, de la quitter... D’une scène où Simon interfère dans la vie d’un homme quitté par son épouse à une bagarre verbale (mais homérique) avec l’amant (blond, détail aggravant !) de sa propre femme, du tragique au comique, le décalage systématique du ton finit par rendre le propos fuyant comme une anguille. C’est à la fois la force et la faiblesse de ce film plein de trous, imparfait mais vivant.
Toutes les critiques de La Famille Wolberg
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Par miracle, et tandis que les déchirements s'amoncellent à l'écran, La Famille Wolberg ne cède jamais au pathos, conservant une étrange douceur. Sans céder aux convenances françaises en la matière (psychologie morose, recroquevillée sur elle-même), les thèmes de l'adultère et de la mort sont ici traités dans un écrin formel ample et grisant, hérité de l'âge d'or hollywoodien. (...) Filmé en Cinémascope, écrit dans un français particulièrement ourlé (rohmérien), ce drame provincial anti-naturaliste au possible n'a jamais peur de la préciosité, de la flamboyance et du lyrisme. La famille Wolberg n'en émeut pas moins profondément.
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(...) la nostalgie porte moins sur le passé que sur le présent – de quel passé un enfant de 12 ans pourrait-il être nostalgique ? Moins sur le regret d’un âge d’or révolu que sur l’incapacité à stopper la marche du temps, à éviter que celui-ci n’abatte ses mâchoires d’acier sur le frêle esquif qui porte ceux qu’on aime. Alors oui, et à cette condition seulement, on peut dire que La Famille Wolberg est un film sur la nostalgie. Mais surtout un beau film d’aujourd’hui.
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A l'image de ce héros mineur dont la persistance morale confine au sublime, la mise en scène du film joue une partition insolite, hétérodoxe, à la sourdine subversive. Héros juif, acteur wallon, village béarnais, design pop, musique soul rarissime et déchirante, mélo gai... Faire oeuvre comme on fait feu de tout bois, au risque de la ruine : telle est l'élégance émouvante, la force joyeuse du personnage et du film.
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La transmission, la difficulté de vivre collés et judaïsme servent de socle thématique à ce mélo pop, fantaisiste, sublime coup d'essai d'Axelle Ropert.
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L'homme aime à tout maîtriser (...) Quant à sa famille, il l'étouffe littéralement d'amour. Un amour jaloux, fébrile, impérieux.
Spirituel, mordant, jamais à court de pirouettes ou d'arguments péremptoires, ce drôle de zigue est un personnage charismatique, irritant et touchant, miné par une sourde mélancolie. Une belle figure d'anxieux, juif ashkénaze portant en bandoulière sa filiation d'humour et de souffrance. Dans ce rôle délicat, le comédien belge François Damiens, tout de fantaisie subtile et de violence rentrée. Il s'approprie avec brio les dialogues très littéraires voulus par la réalisatrice-scénariste Axelle Ropert, dont c'est le premier long métrage. Elle ne cherche pas le naturalisme, la tranche de vie. Même les deux enfants de Simon (gracieux Léopoldine Serre et Valentin Vigourt) sont de petits personnages rohmériens, brillants commentateurs de leurs émotions. La cinéaste nimbe ses interprètes d'une lumière presque irréelle, les installe dans un décor provincial très graphique, plein d'angles droits et de lignes de fuite, de villas modernes en parcs détrempés. -
(...) la légèreté composite du regard est un brin rattrapée par la forme mélodrame, assumée par Ropert dès l'origine de son projet, mais qui en posant de façon explicite et émotive les questions de l'union et de la séparation, fait (à peine) refluer la jouissance de l'insolite.
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Touché par la grâce, le premier long métrage d'Axelle Ropert réussit l'exploit d'être à la fois une comédie dramatique pleine de délicatesse et de fantaisie et un mélo à vous briser le coeur. Maîtrisé, stylisé, singulier, ce film intimiste brille aussi par la force de son casting «populaire». En tête d'une distribution remarquable - où se distingue également le regretté Jocelyn Quivrin -, le comique belge François Damiens, bien connu pour ses caméras cachées insensées, révèle un visage aussi grave que séduisant et surprend par l'intensité de son interprétation. Il forme, avec la sensuelle et sensible Valérie Benguigui, un couple formidable. Rencontrer «La Famille Wolberg», c'est l'aimer.
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Son [à Axelle Report] univers nimbé d'un humour grave et d'une drôle de gravité intrigue tout autant qu'il séduit par sa singularité.
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Au final, ce premier long-métrage d'Axelle Ropert plein de bons sentiments dénonce les fissures d'un patriarcat. François Damiens joue à merveille ce père confit dans ses contradictions. Ce n'est peut-être pas suffisant.
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En l’état, La Famille Wolberg fait claquer quelques admirables performances d’acteur (Damiens et surtout Bozon, à qui le film doit deux tiers de sa réussite) mais échoue dans sa tentative de greffe : le pari du mélodrame ne parvient jamais à s’extirper du tout-venant naturaliste (scène finale un peu pathétique de mise à nu en public, répliques qui sonnent creux quand bien même elles cherchent une certaine artificialité littéraire).
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Il y a de la famille Wolberg chez chacun. Alors on sourit ici, on s'émeut là, on se délecte des talents de François Damiens et de Valérie Benguigui, et on profite, forcément avec plus de ferveur, de la composition de Jocelyn Quivrin en amant magnifique. On n'a pas fini de le regretter.
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La principale qualité de La famille Wolberg est de ne juger personne, puisque chaque individu agit par amour des autres. Malheureusement, ce bien-être collectif ne peut se faire sans casser des œufs. La mère doit notamment mettre de côté ses pulsions sexuelles, le père ne cesse de travailler pour nourrir tout ce petit monde, et les enfants se révèlent parfois des monstres d’ingratitude. Avec une finesse d’écriture certaine, Axelle Ropert radiographie les relations familiales avec sensibilité. On peut donc regretter une forme de sécheresse dans la réalisation qui se retrouve au niveau d’un montage un peu trop serré. Ainsi, la fin paraît légèrement expédiée alors que commençait à éclore une réelle émotion, finalement étouffée dans l’œuf. Sans doute par peur de tomber dans le mélo, la réalisatrice a signé un premier long prometteur, mais un rien frustrant.
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En fait, c’est au quotidien que la petite famille de ce drôle d’édile subit ses élans saugrenus et ses blagues juives grinçantes qui souvent font plouf. Et parfois plouc à vous provoquer la nausée. Voire rejeter maman dans les bras de son amant blond, incarné par Jocelyn Quivrin. Audacieux pari que celui de repousser les limites de l’art du décalage, des situations au bord de l’étrange et du bon goût. Les personnages, notamment les enfants, paraissent très stylisés et finalement insaisissables au défi d’une intrigue, elle, plus crédible, sinon banale. Le résultat est original, mais on l’aurait apprécié plus abouti.
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(...) pas de quoi en faire tout un plat (et un film) et si le spectateur s'identifie aux personnages, il ressent illico lassitude et cafard. Parce que la Famille Woldberg, elle est bien gentille, mais très rock'n roll ! ajoutez à cela des dialogues beaucoup trop écrits et des acteurs qui cherchent leur place et vous obtenez un début de film d'une faiblesse abyssale qui donne irrémédiablement envie de quitter la salle de cinéma en courant !
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Des dialogues ultralittéraires éloignent le film du territoire d’un réalisme à la Desplechin, mais Axelle Ropert ne va pas pour autant au bout de la stylisation de son univers, qui évoque timidement le Wes Anderson de "la Famille Tenenbaum". Situé dans cet entredeux cotonneux, le film est singulier mais pas abouti.