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Présenté comme "la première fiction sur le bracelet électronique", La Danse des accrochés ne brille pas par son plan com. Qui a envie d’aller voir un film sur un thème pareil ? Faisons donc comme si on ne savait pas. Oui, le héros est un détenu qui doit passer les dix derniers mois de sa peine chez son cousin agriculteur avec le fameux bracelet à un pied en respectant des règles de vie contraignantes : prendre des bains sur ses heures libres (c’est-à-dire non surveillées) parce que dans la baignoire le signal électronique ne passe pas ; répondre en pleine nuit au téléphone aux flics qui perdent le signal pour des raisons techniques. Il y a un petit côté « Manuel du Bracelet électronique » sur lequel la fiction a du mal à prendre appui, du moins dans son premier tiers. Libéré de ses contraintes explicatives, le récit policier peut commencer. Où l’on comprend que le héros et son cousin sont issus de familles dysfonctionnelles, le second ayant une mère qui envisage de le priver de sa ferme dans son testament. Une idée de meurtre s’insinue chez les deux hommes dans laquelle le bracelet électronique jouera évidemment un rôle clé. Tourné dans un beau noir et blanc, interprété inégalement par des inconnus (dont certains, on le suppose, sont amateurs), La Danse des accrochés déroule assez froidement sa mécanique qui, bien qu’un peu trop apparente, remplit son contrat. Le dernier plan est sublime.