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Onze ans. C’est ce qu’il aura fallu à Artus de Penguern pour sortir en salles son deuxième long métrage, qu’il avait pourtant déjà en tête au lendemain de Grégoire Moulin contre l’humanité ! Ce chemin de croix illustre à quel point il est aujourd’hui difficile de monter une comédie au potentiel incertain et sans stars. La parodie étant de facto un genre risqué (les OSS 117, portés par Dujardin, ont marché sans faire sauter la banque ; Philibert a été la débâcle que l’on sait), il faut saluer la ténacité du réalisateur et l’audace de ses producteurs, qui ont de quoi être fi ers : La Clinique de l’amour ! est un pastiche absolument tordant des soap operas hospitaliers. Tous les clichés du genre (la rivalité entre médecins, la midinette attitude des infirmières, les intrigues de couloir) y sont passés à la moulinette de l’absurde avec une vigueur comique et un sens du tempo que ne renierait pas – au hasard – Michel Hazanavicius. Le réalisateur n’aurait-il d’ailleurs pas trouvé son Jean Dujardin en Bruno Salomone ? Avec son sourire carnassier et ses sourcils en accent circonflexe, l’ex-acolyte de « The Artist » (les Nous Ç Nous, souvenez-vous) est en effet le pendant parfait de Penguern, acteur sobrement « chaplinesque » qui copine avec les ours et voit de la poésie là où les autres ne perçoivent qu’ennui ou désolation. Ils sont entourés de seconds rôles parfaits qui n’ont pas peur du ridicule. Ça tombe bien
Toutes les critiques de La Clinique de l'Amour
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Artus de Penguern signe une comédie au ton libre, originale et généreuse, qui se réclame avec une bienveillance critique des conventions du sitcom pour mieux s’en affranchir.
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Les soins dispensés à "La Clinique de l'amour !" (...) devraient être remboursés par la Sécurité Sociale, tant ils font du bien au moral. Le réalisateur (...) offre un grand moment de fantaisie sans ordonnance.
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Cette plongée dans le quotidien d'un hôpital, dominé par la rivalité entre les deux fils du patron manipulés par une garce fatale, donne naissance à un festival d'humour burlesque à tous les étages. Certains resteront à la porte d'un projet totalement singulier dans l'univers codifié de la comédie française et riront sans doute contre le film. Dommage pour eux. Car la folie douce, la précision de la mise en scène, son comique de situation hilarant, son travail sur l'univers visuel de son film et son choix de casting sortant des sentiers battus font d'Artus de Penguern l'héritier joyeux d'un Pierre Étaix. Un réalisateur qui a su aller au bout de ses fantasmes ludiques, sans peur du qu'en-dira-t-on. Un auteur qui sait faire rimer comédie et poésie. Un artiste qui ne se dissimule jamais derrière le bouclier facile de l'autodérision. (...) une nouvelle pépite. La comédie made in France a besoin de sa dinguerie créatrice.
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"La Clinique de l'amour !" enthousiasme grâce à son timing et ses répliques ciselées, à milles lieues du train-train de la comédie française.
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Satire des mélodrames médicaux, « la Clinique de l’amour ! » est une comédie loufoque totalement réussie, dont la générosité inventive et le rythme insensé s’accompagnent, chose rare, d’une réelle élégance. Artus de Penguern, secondé par des comédiens éblouissants, se révèle ici un héritier survolté de Jacques Tati, son film étant aussi réussi sur le plan du style, voire de l’art, qu’irrésistible. Un traitement euphorisant, le meilleur qu’on puisse nous dispenser en ces temps difficiles.
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Imaginez la série Urgences à la sauce de Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Une parodie loufoque signée par l’humoriste et comédien Artus de Penguern. Avec Bruno Salomone, Helena Noguerra…
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Tous les acteurs y vont à fond et visuellement le film a du style. À découvrir le dernier jour de la Fête du cinéma.
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Si certaines scènes font preuve d'un stimulant mauvais esprit, notamment celles où apparaît l'inusable Michel Aumont, impeccable dans le rôle du patriarche au bout du rouleau, le film, hélas, s'abîme trop souvent dans les facilités d'écriture et les gags prévisibles. Convaincant seulement par intermittence.
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A peu près drôle et forcément moins consternant que les vaudevilles rances qui font le tout-venant de la comédie française actuelle, mais l'effet, circonscrit dans un petit monde fermé, ne peut guère aller plus loin que l'instant.
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Arthus de Penguern a conçu une comédie carabinée, pastiche de soap opera façon "Urgences" dans l'esprit des parodies de films catastrophe comme "Y a-t-il un pilote dans l'avion?". Malgré un scénario répétitif et parfois cousu de fil blanc, ce "médicodrame" se distingue par ses dialogues et l'audace de ses interprètes.
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Un humour souvent assommant, tant l'accumulation et l'exagération règnent en maître. (...) Tous les gags ne font pas mouche, mais leur énergie increvable séduit, comme une sorte d'acharnement comique.
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Le rythme, soutenu mais pas frénétique, l'esthétique gentille (les ours sauvages sont en peluche, même les méchants ont de bonnes bouilles), la morale de l'histoire ("travaillez, prenez de la peine...") sont destinés à rassembler les spectateurs un dimanche après-midi, quand les envies de conflit familial ont été neutralisées par les efforts digestifs.
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Cette kitschissime parodie de sitcom possède le charme vieillot de ces nanars qui mettent de bonne humeur. Si vous aimez l'humour sans anesthésie, la poésie romantique et les femmes fatalement perfides, n'hésitez pas à vous faire admettre dans cette clinique sinoque.
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Une parodie grimaçante et très agressive des comédies romantiques version soap, qui sacrifie son casting pourtant charmant (dont la pétillante Héléna Noguerra, toujours sous-employée) dans un exercice de détournement cynique des archétypes du genre.