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Second de cuisine chez une cheffe très médiatisée, Cathy (Audrey Lamy) rêve de diriger son propre restaurant. À bout, elle quitte son travail sur un coup de tête et décroche un poste de cantinière dans un foyer pour jeunes migrants sans papiers… Ne fuyez pas ! On a nous aussi eu très peur en découvrant le synopsis de La Brigade, croyant se retrouver face au genre de film qui vous prend en otage émotionnel (si vous n’êtes pas ému, c’est forcément parce que vous êtes une vile ordure). Mais Louis-Julien Petit, qui se spécialise l’air de rien dans la comédie sociale (Discount, Les Invisibles), vise autre chose : la trajectoire d’une femme égocentrée et un peu paumée, qui revoit son échelle de valeurs au contact de l’autre. Le réalisateur signe un film sincèrement positif, transformant subtilement un récit à la première personne en aventure chorale. Ça paraît tout simple, mais il faut beaucoup de maîtrise pour éviter le piège du misérabilisme et insuffler à cette histoire autant de vie, de mouvement et de naturel. L’astuce se trouve certainement en partie dans le casting, peuplé d’acteurs d’acteurs non-professionnels (les jeunes du centre, vrais migrants) et de seconds rôles brillants (Chantal Neuwirth et François Cluzet). Mais c’est bien Audrey Lamy qui emporte le morceau, dévoilant des ressources d’acting insoupçonnées qui lui ont valu le prix d'interprétation au Festival de l’Alpe d’Huez. Un vrai bon moment de cinéma feel-good, populaire sans être vulgaire, et que Toledano et Nakache ne renieraient pas.