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Jamais en panne de grands sujets, Marco Bellocchio reprend à son compte une affaire qui avait divisé les Italiens en 2009 (la mort assistée d’Eluana Englaro, débranchée après dix-sept ans de coma) pour aborder le thème de l’euthanasie et s’interroger sur la valeur de l’existence. Qui peut décider de maintenir ou non quelqu’un en vie ? Et à quel prix ?
Où s’arrête la liberté individuelle ? À travers l’étude de plusieurs cas particuliers, le cinéaste passe en revue les aspects affectifs, politiques, moraux, religieux et scientifiques de la question, avec une louable volonté d’objectivité. Tout en dénonçant le dogmatisme religieux, il invite à la réflexion et pose les bases d’une discussion nécessaire, sans vraiment éviter le piège de la dissertation.
Toutes les critiques de La Belle Endormie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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un grand film sur l'Italie contemporaine et un grand film tout court qui prouve, s'il en était besoin, qu'il faut toujours compter avec Bellocchio, jeune metteur en scène de 73 ans qui, depuis une décennie, enchaîne les films majeurs : "Le sourire de ma mère", "Buongiorno Notte", "Vincere".
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La Belle Endormie stimule les cellules grises en posant des questions nécessaires sur la responsabilité et la notion de choix.
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Autour du cas d'Eluana Englaro, jeune femme dont le père demanda qu'on arrête de l'alimenter, au bout de 17 ans de coma, Marco Bellocchio entrecroise les fictions, qui évoquent chacune à leur manière l'assoupissement des consciences. Isabelle Huppert incarne ainsi une actrice qui a oublié le monde pour veiller sa fille comateuse
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Ce film sur la fin de vie est éprouvant en raison de séquences réalistes. Mais il est surtout très fort émotionnellement.
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Autour de l'affaire Eluana Englaro (cette jeune femme dans le coma que le père souhaitait euthanasier), le cinéaste a imaginé quatre histoires, racontées en alternance, qui interrogent notre rapport à la mort, à la foi et à la morale. Intelligence vigoureuse, séduction, justesse caractérisent ce portrait d'une Italie en crise.
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Remarquable dans sa construction et ses enjeux dramatiques, le film s'interroge avec force sur la valeur de la foi, quelle qu'en soit l'obédience. Dense et cérébral. A ne pas manquer !
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Bellocchio excelle à marier ambiances et tonalités: au mélo grand-bourgeois en huis-clos de la partie de la "divana" se superposent l'énergie post-ado des amours de Maria et surtout la réjouissante comédie du pouvoir jouée par les camarades sénateurs d'Uliano.
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Dans ce flot d'émotions croisées, on voit Isabelle Huppert, impériale, jouer une actrice brisée par ce drame de l'existence. La mise en scène de Bellocchio (Le sourire de ma mère, Buongiorno, notte, Vincere...) aime nous perdre pour mieux nous empoigner et, finalement, nous mettre face à nos responsabilités de spectateur. Du grand art!
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Ce film est un modèle d'intelligence.
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À bien des égards, La Belle endormie est un film délicat à aborder. Toujours difficile, pour commencer, d’appréhender la densité romanesque chère au cinéma de Bellocchio – aussi ample qu’elle est sinueuse, aussi vigoureuse qu’elle est intimidante. Quoique plus modéré que sur le robuste Vincere, on retrouve ainsi intact cet appétit pour les récits en pagaille, les grandes formes symphoniques, la collision des imaginaires. Seulement s’il conserve peu ou prou son allant, le maître change ici complètement de tournure, troque les gros apparats de la fresque historique pour les petits souliers de la commedia dell’arte sociétale. Pour un opéra filmique moins tonitruant, certes, mais surtout moins dominateur – et finalement peut-être plus probant.
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La mise en scène au cordeau sert admirablement ce sujet volcanique qui cible avec puissance les pères de la nation, le cynisme et les fausses croyances.
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Le film de Bellocchio est assez riche et nuancé pour accueillir le cri et la prière, la révolte et l'espérance.
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S’il n’est pas un inventeur de forme comme Antonioni ou d’univers comme Fellini, Bellocchio est un classique moderne qui atteint ici le parfait point d’équilibre entre dramaturgie classique, regard sociétal, réflexion politique et questionnement métaphysique. La Belle Endormie est signé par un (toujours) bel éveillé.
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Les six derniers jours d'Eluana Englaro vécus par l'Italie en crise. En mettant en scène des cas concernés par l'acharnement thérapeutique, Bellocchio chante un superbe hymne à la liberté et à la vie, évitant le pamphlet sans chercher non plus le consensus.
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Marco Bellocchio tend un miroir sans complaisance, à ses concitoyens. À travers plusieurs intrigues – un sénateur se refuse à voter contre l’euthanasie en dépit des consignes de son parti, une comédienne renonce à sa carrière pour veiller sa fille dans le coma, un jeune médecin tente de lutter contre les tendances suicidaires d’une droguée –, le cinéaste fait le pari de la vie sur la mort.
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Suivant ces intrigues parallèles, l'intérêt du spectateur s'éparpille un peu. La meilleure histoire des quatre, celle de la droguée, avec sa belle scène finale, s'en trouve noyée.
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La sensibilité de la mise en scène ne dédaigne aucun personnage, elle invite à percevoir et à recevoir la vie dans sa plénitude.
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Le film multiplie les écrans et les références. On ne comprend pas tous les emboîtements. Et si l’endormi était le spectateur ?
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Trop foisonnant, sans parti pris intéressant, le film dilue l'attention du spectateur qui, heureusement, ne va pas jusqu'à s'assoupir devant cette "Belle Endormie". (...) Ce film choral (...) séduit par son mézé d'histoires servies par de bons comédiens.
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Chaque situation n'avance que par basculements, coups de folie enchaînés et entrechoqués, gestes en apparence insensés jetés par des personnages que d'autres regardent avec stupeur. "La Belle Endormie" est sans doute moins impressionnant que Vincere, [...] mais il trouve une autre manière de formuler cette course à la folie.
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Avec La Belle endormie, Bellochio signe néanmoins un film (parfois un peu longuet) qui, à défaut d’être neutre, évite la surenchère et s’efforce de poser cette complexe question avec respect et nuance.
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la Belle endormie fait l’effet d’un film indécis, entre deux chaises, entre deux eaux. Espérons que ce soit aussi entre deux chefs-d’œuvre.
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Un cinéma militant et choral laborieux où s’entremêle la voix d’une Italie à l’agonie et celles de personnages tous caricaturaux. Le tout au sein d’une mise en scène au conformisme nauséeux surtout venant du cinéaste à qui l’on doit Le Poing dans les poches.
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Marco Bellocchio s’attaque au film choral à travers un débat autour de l’euthanasie. Entre discussion politique et réflexion existentielle, le film ne semble pas trop savoir où aller et nous laisse comme sa belle.