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Au début du XXe siècle, les voyages en Amazonie de deux scientifiques blancs à la recherche d’une plante aux pouvoirs oniriques trouvent leur point de confluence en la personne de Karamakate, un puissant chaman indien. Il est leur guide, et le nôtre, au pays des rêves. La grâce du montage fait coexister cette double temporalité de manière organique (l’Indien a perdu ses souvenirs qui semblent surgir à l’écran par réminiscences). Ciro Guerra explore la jungle colombienne dans un noir et blanc halluciné. Plus mystique que contemplatif, toujours en mouvement, ce périple herzogien offre une saisissante radiographie de la destruction des cultures indigènes, aux confins de la folie.
Toutes les critiques de L'étreinte du serpent
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Plusieurs acteurs non professionnels indios illuminent ce film magnifique dont la réflexion porte sur la place de l'homme sur la planète et sa responsabilité quant à son avenir.
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L’Etreinte du serpent, qui illustre toute une cosmogonie et façonne une microsociété humaine de bric et de broc, est une utopie, un grand film-monde.
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Il aurait pu n’être qu’un film d’exploration de plus s’il n’était sous-tendu par une idée particulièrement forte de la rencontre, qui se déploie entre époques et consciences.
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Aussi authentique qu’un documentaire, aussi palpitant qu’un film d’aventure, « L’étreinte du serpent » rampe sur les traces hallucinées d’un Aguirre en y ajoutant la beauté plastique et ethnologique d’un film de Jean Rouch.
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Tout au long des deux heures de projection, le spectateur est saisi par la seule splendeur des images (signées David Gallego). Et tout le reste est à la hauteur.
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Tourné dans un noir et blanc lavé par les lueurs et les reflets de ce fleuve indomptable, l’Amazonie, et les contrastes d’une forêt-continent, L’Étreinte du serpent impressionne par le récit et la maîtrise de la forme, au cœur d’une nature qui détient tous les secrets de l’univers.
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Les images splendides signées du directeur photo David Gallego rendent la troublante expérience de cette immersion amazonienne particulièrement mémorable.
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Si la mise en scène aurait parfois gagné à ralentir son rythme pour nous faire ressentir d’autres temporalités que celle d’un récit mené de façon efficace, on reste sidéré par les acteurs, d’une présence hors du commun, et par la finesse et la profondeur du scénario.
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Avec son noir et blanc hiératique, le cinéaste cherche, pourtant, l'exact opposé de cet exotisme à l'occidentale. Il teste notre perception, notre représentation de ce monde opaque et fascinant. Jusqu'à la toute dernière image, au centre du mystère.
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Une initiation envoûtante.
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(...) une odyssée amazonienne hallucinée qui génère un vrai envoûtement, à défaut d'une possible immersion.
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Ce mélange a l’avantage de sa rareté absolue, de ses acteurs fascinants et de ses décors naturels exceptionnels, d’une beauté hallucinatoire ici magnifiée par le noir et blanc et la bande-son.
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Voyage vers ce monde irrémédiablement disparu, filmé dans un magnifique noir et blanc, riche d’une infinité de nuances, l’Etreinte du serpent (El abrazo de la serpiente, en VO) est aussi un grand film d’aventures, une sorte de bande dessinée parcourue par d’étranges personnages
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Geste fascinant, non seulement sur le plan ethnographique, mais aussi plastique, grâce à un noir et blanc méticuleux, qui confère beauté et véracité à cette féerie tropicale, quelque part entre Dead Man de Jarmusch et Tristes Tropiques de Lévi-Strauss.
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Le superbe noir et blanc du cinéaste colombien envoûte le spectateur pendant plus de deux heures.
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Tourné dans un noir et blanc qui évoque et magnifie un monde dont la chanson s’est éteinte à jamais, le film n’est jamais manichéen.
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Un beau voyage, visuel et sonore, dans le paysage graphique et envoûtant de l’Amazonie, mais Ciro Guerra ne parvient jamais à faire exister son décor en tant que force vivante ni à en extraire sa supposée magie.
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Une belle image est présente dans L’Étreinte du serpent, film au final un peu long, esthétisant, parfois difficile à appréhender, mais aux nombreuses potentialités et ressources : s’il n’embrasse pas trop, c’est pour mieux étreindre.
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Alors que les deux Occidentaux plongent de toute leur âme dans l’altérité absolue du mode de vie des villages qu’ils traversent (...) nous sommes, nous, comme au musée, mis à distance sans cesse, par une esthétisation des lieux qui interdit toute approche sensorielle des expériences psychotropes des personnages.
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Malgré un noir et blanc superbe, cette quête mystique à la Herzog s'avère plus hermétique que sensorielle.