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Leader populiste suisse, Christoph Blocher est considéré comme l’homme politique à la fois le plus haï et le plus admiré de son pays. Jean-Stéphane Bron l’a suivi durant la campagne électorale de 2011, enrichissant ses images d’une voix off lyrique et cultivant une atmosphère de rêve atemporel, dont la musique rappelle le cinéma de David Lynch. L’idée, très réussie, consiste à transformer le documentaire en un film de fantômes inquiétant et à offrir une brillante réflexion sur la santé chancelante des démocraties européennes.
Toutes les critiques de L'Expérience Blocher
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Bron trouve la juste distance, notamment par l'adjonction d'une très ingénieuse voix off grâce à laquelle il s'adresse mentalement à son interlocuteur, puis par un sens aigu du détail révélateur.
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La prouesse est éclatante. Poussant le genre documentaire dans ses retranchements, le cinéaste joue de l’alternance d’images captées dans le réel ou tirées d’archives avec des instants plus « élaborés », renvoyant le protagoniste à ses « obsessions », seul ou presque derrière les vitres de sa limousine, le cordon de protection de ses gardes du corps, les murs couverts de tableaux de sa maison, ceux de son château, les frontières de son pays.
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Un tribun suisse habile qui décline tout l'art de séduire les foules. Et les caméras.
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Le film avance, peu bavard mais réellement instructif, avec un vrai regard de cinéaste.
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Éminemment cinématographique, parfois ambigu, le documentaire témoigne de ce mélange de fascination et de répulsion qu'inspirent les monstres politiques.
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Le microcosme helvétique est évidemment paradigmatique : voilà ce qui se passerait n’importe où en Europe si les populistes arrivaient au pouvoir. En scrutant la séduction du diable, non sans crainte et tremblement que son film soit contaminé à son insu, Jean-Stéphane Bron réussit à fusionner pertinence politique et cinématographique. “Les loups repeuplent l’Europe”, telle est la dernière phrase, qui sonne comme un lugubre mais salutaire avertissement.
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Auteur de quelques documentaires remarquables, Jean-Stéphane Bron n'est pas né de la dernière pluie. Pour tourner L'Expérience Blocher, son défi, qui était aussi sa contrainte majeure, était de parvenir à trouver la juste distance entre le citoyen Blocher, pas forcément antipathique, et l'homme politique Blocher, figure emblématique du courant national-populiste qui s'installe un peu partout en Europe. Plutôt que de jouer avec lui au jeu, aussi redoutable que risqué, du questionnement pugnace, Bron a préféré utiliser une arme a priori autrement difficile à contrecarrer : le cinéma. Avec ses corollaires : la mise en scène et la dialectique réalisateur/acteur. Le pari était audacieux. (...) il s'agissait pour le cinéaste de garder le contrôle sur Blocher, de le tenir en joue grâce à la caméra et d'accéder ainsi à sa vérité la plus intime. Pari gagné, mais sur le fil du rasoir. Blocher est non seulement un sacré animal politique, mais c'est aussi un acteur-né.
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Comment filmer l'ennemi ? C'est l'une des passionnantes questions que pose ce portrait documentaire et psychanalytique de Christoph Blocher, le cerveau du parti populiste helvète à l'initiative du récent référendum sur l'immigration. Un miroir tendu à la Suisse, et une réflexion stimulante sur la place du cinéaste.
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dans ce portrait intime où la voix off ramène la juste distance, Bron fait apparaître les secrets enfouis du personnage : son complexe de Guillaume tell, son enfance à la frontière allemande où habita le psychanalyste Jung, son père pasteur haï de ses paroissiens...
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Ce jeu de chat et de la souris parle intelligemment du pouvoir et de la démocratie d'aujourd'hui minée par la peur de l'autre. Un film d'utilité public.
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L’intérêt du documentaire pour une personne connaissant Blocher est de retracer son enfance, de mieux connaître l’homme. Un spectateur qui le découvre aura au contraire tendance à se questionner sur le politicien, en trouvant l’homme quelque peu sympathique.
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En retraçant à travers des archives le passé trouble de son sujet, Bron réussit à nous tenir en haleine et en respect sans diaboliser à tout prix, mais en soulignant la fragilité de la démocratie.
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Jean-Stéphane Bron esquive la confrontation que sa sensibilité (disons « de gauche ») impliquait et se rabat sur l’aura trouble d’un être approché silencieusement, de l’extérieur (…). Ce renoncement déçoit et semble condamner le film à faire du remplissage. C’est pourtant autre chose qui commence avec ces plans résiduels (…) Peu à peu, une inquiétante étrangeté émane de ce quotidien indifférent.
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L’Expérience Blocher n’est malheureusement pas à la hauteur de sa résonance médiatique.
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Un documentaire inédit sur Christoph Blocher réalisé en 18 mois par le Suisse Jean-Stéphane Bron. Audacieuse idée, la mise en scène est bien étudiée, tout est fait pour qu'on entre dans l'intimité de ce personnage politique charismatique mais on déplore le manque de fond et d'analyse qui aurait permis de comprendre davantage cet homme si complexe.
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Le réalisateur suisse a suivi un de ses compatriotes politiciens : Christoph Blocher, leader du parti populiste. Mais pour des profanes, l’effroi du réalisateur ne s’explique guère quand on voit son personnage, ce qui rend le film bancale, voire hermétique.
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Un documentaire inédit sur Christoph Blocher réalisé en 18 mois par le Suisse Jean-Stéphane Bron. Audacieuse idée, la mise en scène est bien étudiée, tout est fait pour qu'on entre dans l'intimité de ce personnage politique charismatique mais on déplore le manque de fond et d'analyse qui aurait permis de comprendre davantage cet homme si complexe.