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Persuadé d’avoir identifié l’auteur d’un meurtre commis dans son immeuble, un homme choisit de ne rien dire. Ce pitch est le point de départ d’une sorte de thriller moral aux enjeux majuscules, instaurant une tension qui stimule autant l’esprit que l’adrénaline. Celui que tout semble désigner est-il vraiment coupable? Si oui, son comportement, de plus en plus intrusif et menaçant, va-t-il faire exploser l’existence du témoin? Quant à ce dernier, la terreur l’empêchera-t-elle de dénoncer le crime aux autorités, comme le lui intime son devoir de citoyen? Tout en posant ces questions, la mise en scène (rigoureuse) et le scénario (sobrement flippant) semblent préparer le terrain pour un crescendo aux allures d’estocade. Alors on attend, captivé… Jusqu’au moment où le réalisateur décide de laisser le spectateur apporter ses propres réponses. Une démarche surprenante et radicale, où le légitime sentiment d’insatisfaction cède bientôt la place à une réflexion indubitablement féconde.
Toutes les critiques de L'Étage du dessous
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) un film aussi intrigant que sobre formellement, distillant le mystère sans chercher à en imposer à son spectateur.
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Avec son art de la litote poussée à l’extrême, ce film intelligent et presque placide peut se perdre dans le tumulte d’un festival (de Cannes ndlr). Tant pis pour les festivaliers, car ils auront manqué un conte moral dont le pessimisme n’a d’égale que sa lucidité.
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(...) un film en tension permanente, entre culpabilité de ne pas avoir agi, et doute, même infime, sur l'identité du meurtrier. Passionnant.
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Pas toujours simple à déchiffrer, mais L'Etage du dessous, mis en scène avec une rigueur et un sens de la cadence forçant le respect, captive comme une bombe à retardement.
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Avec une économie de moyens sidérante, incarnée par une séquence nocturne antispectaculaire, le cinéaste déploie un climat de terreur sourde et diablement anxiogène (...)
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La confrontation entre les deux hommes, un moment électrique, s’affaissera d’elle-même, selon les termes d’une mise en scène transparente, d’un réalisme sans apprêt, propice à la figuration de la veulerie ordinaire.
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La subtilité du trait doit beaucoup à la façon dont l’acteur Teodor Corban imprime d’intimes nuances à son incarnation d’un personnage et d’un monde environnant qui auraient baissé la tête de concert, somnambules maquillant leur résignation d’une façade de placidité ahurie.
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Ce thriller sobre prend le spectateur à la gorge en montrant la vie quotidienne d’un Roumain ordinaire confronté à un dilemme. Il brosse en creux le portrait d’un brave homme dont la part d’ombre se révèle dans l’adversité.
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C'est le thriller qui toque à la porte du film, fait planer quelque chose de plus diffus et effrayant, mais sans jamais prendre le dessus
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Avançant à rythme lent dans une sourde inquiétude, rendue d’autant plus pesante par l’impression kafkaïenne se dégageant des activités de Patrascu, le film plonge le spectateur dans l’étrangeté et le mystère.
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C’est intéressant sur le papier, et cela raconte, aussi, un pays où l’on a appris à prendre sur soi. Pourtant, la mise en scène hyperréaliste et un peu grise, bégaie et ne paraît pas si tendue ni plus captivante que ça.
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Un tourbillon obsédant autour de la notion de culpabilité, opaque, pas toujours compréhensible aux non-Roumains, mais mis en scène avec une rigueur et un sens de la cadence qui forcent le respect.
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Dans une économie de moyens formels comme financiers (le film a été tourné en vingt-cinq jours), le film fait de Pătrașcu, qui est de tous les plans, une figure nette et stoïque qui se détache sur un décor gagné par le flou.
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A renvoyer systématiquement personnages et mise en scène à leur quant-à-soi, le film se mure peu à peu dans une réserve ingrate que renforce sa conclusion énoncée du bout des lèvres.
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Bien qu'inégal, son thriller mental développe un passionnant dilemne moral et parvient à faire naître un sentiment d'angoisse du quotidien le plus étal.
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Certes, sa mise en scène se révèle souvent très bien pensée – il floute le monde autour de Patrascu, le perd dans la foule (...) Mais au-delà de cette belle idée, le film n’affiche bientôt plus aucune tension, plus aucun trouble. Un comble !
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On ne compte pas les séquences d’une remarquable platitude. (...) le suspense est sans cesse balayé par la trivialité du quotidien. À noter tout de même une scène de bagarre plus vraie que dans un film d’action.
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La caméra ne le lâche jamais, contribuant à rendre étouffant l’exposé d’un cas de conscience auquel le personnage échappe en partie au prix du doute qui demeure en lui, mais plus encore grâce aux réflexes qu’ont enracinés en lui des années de dictature.