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On savait déjà que la révolution cubaine avait permis au début des années 60 ce somptueux objet cinématographique qu’est Soy Cuba de Mikhail Kalatozov, coproduction russo-cubaine censée représenter la patrie de Castro à Cannes. Et voici que débarque sur nos écrans ce Cristobal réalisé quasiment au même moment (1962) par le Français Armand Gatti avec également l’aide de l’institut du cinéma cubain. Il en résulte une fable visionnaire en noir et blanc où le suicide d’un dictateur d’un pays imaginaire transformé en volatile va avoir des répercussions jusqu’au Paradis. En héros « donquichottesque », Jean Bouise trouvait ici son premier rôle. Et dans des décors hallucinés et un ton synchrone avec le surréalisme bunuelien, L’Autre Cristobal est plus qu’une curiosité, c’est une épopée poétique absolument démente.