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Flaubert écrivait : « Madame Bovary, c’est moi. » Frédéric Beigbeder pourrait sûrement en dire autant de Marc Marronnier, antihéros touchant, irritant, mondain, cabot, maso, séducteur, dont il a couché les mésaventures amoureuses dans le livre éponyme, sans en nier la nature autobiographique. Le principal défi, on l’imagine, consistait donc pour lui à dénicher l’acteur idoine. Le comique Gaspard Proust, même menton en galoche et même dandysme désinvolte, remplit les conditions, et bien davantage. C’est une révélation, face à une Louise Bourgoin qui confirme ses prédispositions pour les rôles de délicieuses effrontées. Directeur d’acteurs compétent, Beigbeder signe, en bon écrivain qui se respecte, un premier film copieusement « littéraire » : les personnages s’expriment par des aphorismes dignes de Guitry (« Les époux dînent, les amants déjeunent »), les références pleuvent (Soljenitsyne, Bukowski), les séquences sont chapitrées... Tout cet héritage, plus drôle qu’encombrant, n’empêche pas Beigbeder de penser en images.En témoignent le brillant prologue (montage accéléré d’une histoire d’amour) ou l’utilisation judicieuse des mémos en incrustation (idée empruntée, entre autres, à Jan Kounen). L’influence de Woody Allen, idole absolue du néo-cinéaste, est, elle, clairement revendiquée dans cette romcom française atypique qui assume les clichés pour mieux les passer à la moulinette de l’absurde. À l’instar d’Alvy Singer (le héros d’Annie Hall), Marc Marronnier personnifie la condition masculine dans sa médiocrité comme dans sa grandeur. Marc Marronnier, c’est nous !
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Pour son passage derrière la caméra, Frédéric Beigbeder met en abyme son propre roman, L'Amour dure trois ans, pensant réaliser là une comédie romantique iconoclaste. Las, le film cède à toutes sortes de tentations qui finissent par ne plus raconter grand-chose.
Toutes les critiques de L'Amour dure trois ans
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il y a de l’humour, du recul, de l’hypersensualité dans ce premier film de Beigbeder, une comédie dont on se souviendra bien au-delà de trois ans.
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Frédéric Beigbeder réussit son passage derrière la caméra avec cette comédie romantique enlevée par une bande d'acteurs formidable.
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Frédric Beigbeder a tout pour agacer (...) Mais très vite on lui pardonne tout car on est séduit par son univers décalé et son auto-dérision forcenée.
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Frédéric Beigbeder (...) signe (...) un pure comédie romantique en rupture avec les codes du genre. Chaque fois qu ela guimauve affleure, la voilà joyeusement étrillée par un humour trash, parfaitement servi par un troupe heureuse d'être à la fête.
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Comme dans toute bonne comédie, il ne manque presque rien à cette mécanique de précision où le rythme des dialogues va de pair avec la valse des sentiments. Poète ou grivois, Frédéric Beigbeder réussit à être à la fois drôle et profond, ce qui n'est pas facile.
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Malheureusement, entre chute de rythme et marivaudage romantique un brin répétitif, Beigbeder ne tient pas entièrement la distance.
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(...) Frédéric Beigbeder (...) présente son "meilleur film". Ce qui se défend, aussi longtemps qu'il n'en aura pas signé un deuxième, variante d'un de ses romans, le "meilleur film" de Beigbeder n'est pas si mal que ça.
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Le film est drôle et pétillant. Léger, au bon sens du terme. Les dialogues claquent, les personnages sont croqués avec le regard aiguisé du moraliste, la bande originale est exquise...
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(...) une comédie romantique à la française bien jouée, pas gnan-gnan, divertissement efficace en ce début d’année.
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On y trouve de jolis moments de comédie romantique et des idées de cinéma. Mais le réjouissant mauvais esprit frondeur qui caractérise l'auteur fait place à un étonnant filet d'eau tiède, trop gentillet.
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Frédéric Beigbeder est un malin, il sait jouer sur tous les publics. Pour sa premièere réalisation, il s'auto-met en scène en adaptant ses propres écrits inspirés de sa vie. (...) Mais évidemment ce dandy parisien ne signe pas qu'une simple comédie sentimentale. Il fait moult clin d'oeil à ses copains du cinéma, de l'édition et de la nuit, et se moque de lui pour couper l'herbe sous le pied à la critique. Le résultat est aussi frais et drôle que Louise Bourgoin, son coup de foudre, et aussi Beigbederien que Gaspard Proust qui l'incarne. Quant à faire jouer les homos à Joeystarr, fallait oser .
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Beigbeder abuse d'une assurance tout risque, du confort habile qui consiste à se dédouaner en permanence de tout ce qu'il avance. La distance prise sur tout, même sur la proposition principale du film (l'amour qui durerait trois ans), adroite manière de ne rien dire, finit par irriter. Au fond, qu'attendre de plus de celui qui passe sa vie à ne croire en rien et à le dire ?
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Même si le film finit par tourner un peu à vide, on aime la désinvolture de Gaspard Proust et le charme de lOUISE bOURGOIN;
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Une comédie de mœurs qui oscille entre romantisme et cynisme. Plus beauf branché qu'inspiré.