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Après "La Forteresse" et "Vol spécial", le cinéaste helvète continue d’explorer la question des sans-papiers et des sans-logis. "L’Abri" observe un centre d’hébergement d’urgence à Lausanne en hiver. Peu de places pour une foule en attente d’un repas et d’un lit, terrible gestion de la misère humaine. Regardant à la fois le personnel et les "demandeurs d’asile", sans juger, mais avec une récurrence obstinée et une rigueur aiguë des cadres, Fernand Melgar parvient à dessiner des trajectoires. Non seulement il capte la dure réalité d’êtres humains pris au piège, mais il dévoile en filigrane l’indicible misère qui a poussé ces réfugiés à croire qu’une vie meilleure les attendrait là, en faisant planer le spectre de l’impitoyable système qui les parque avant de les renvoyer chez eux.
Toutes les critiques de L'Abri (Documentaire)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fernand Melgar filme, bien en face, les deux côtés de la barrière : les travailleurs SDF s'abîmant à vue d'oeil, mais aussi les veilleurs triant les pauvres au pifomètre, la mort dans l'âme. De l'instrumentalisation des enfants au racisme entre Roms et Africains, tous les maux de l'exclusion sautent aux yeux.
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Nourri par une vraie science du montage et de la mise en scène, cet excellent documentaire déborde aisément ses frontières géographiques pour témoigner de l’incapacité croissante de nos sociétés à gérer les flux migratoires.
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Jamais de pathos, pas de mise en scène. Seulement des bribes de vies fantômes arrachées à l'indifférence d'une société en crise. Des gens comme vous et moi, dit ce film nécessaire, d'une cruauté sourde. Une certaine idée du monde...
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Une oeuvre salutaire dans son écriture, intuitive et néanmoins d'une belle rigueur d'approche et d'écoute, osant la narration sans édulcorer l'objectivité de l'acuité réaliste.
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On sent ici les limites de la pensée humaniste, puisqu’au pays de la Rolex et des comptes bancaires des plus grosses fortunes mondiales, on assiste à la douce dégringolade de M. Sow, mauritanien sans papier, ni emploi, ni femme, ni enfant ou de ce couple d’Espagnols poussés hors de chez eux et loin de leur fille de 10 ans par la crise économique.
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Son film, extraordinaire de véracité et de complexité humaines, est le résultat d’une présence continuelle, attentive et opiniâtre, qui laisse au spectateur le soin de tirer lui-même ses conclusions, en toute connaissance de cause.