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Evidemment ce deuxième long d’Ali Asgari (mais le premier à sortir en France) trouve un écho dans le mouvement de révolte mené par les Iraniennes contre le port du voile obligatoire. Mais son origine lui est bien antérieure et remonte à 2014 et Baby, un court qu’il a eu envie de développer en format long pour rendre le parcours de la combattante vécu par son héroïne encore plus haletant, implacable et par là- même insoutenable. Elle s’appelle Fereshteh. Encore étudiante, elle a eu un bébé avec un jeune homme qui a refusé de l’assumer. Elle l’élève donc seule, sans en avoir dit un mot à sa famille. Jusqu’au jour où ses parents vivant loin de Téhéran annoncent qu’ils lui rendent une visite surprise. Fereshteh doit donc trouver un moyen de cacher ce bébé le temps d’une nuit. Le point de départ d’une odyssée où, accompagnée par sa meilleure amie, Fereshteh va se prendre en pleine figure la réalité de la condition des femmes en Iran, la puissance du patriarcat écrasant et la stratégie de la peur distillée par le régime qui pousse ses soutiens éventuels à refuser de lui prêter main forte, par peur des représailles. Cette course d’obstacles est menée tambour battant. Grâce à un scénario au cordeau qui transcende tout manichéisme, racontant une complexité bien plus grande qu’un pays simplement divisé entre bons et méchants. Et à une mise en scène caméra à l’épaule qui permet ressentir physiquement ce qu’elle vit mais dénuée de tout tremblement façon vrai- faux cinéma vérité. Et sa montée en angoisse ne connaît aucun temps mort jusqu’à son ultime plan, qui fait passer des frissons.