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À la fois making of, inventaire artistique et biographie, Journal de France met en avant les liens étroits entre photo et cinéma que Depardon a toujours entretenus dans son oeuvre. Il témoigne aussi de l’évolution d’un chercheur en quête permanente de renouveau. Avant, le photographe saisissait des moments de vie chez ses contemporains (ce que Cartier-
Bresson appelait « l’instant décisif ») avec l’appareil le plus discret et le plus rapide possible. Plus tard, le documentariste a appris à écouter et à capter les regards. Aujourd’hui, Depardon travaille à la chambre, appareil plutôt lent et encombrant, mais qui lui offre une autre façon d’arrêter le temps en montrant ce qui reste lorsque les gens ont disparu du cadre. Le commentaire, simple et essentiel, résume la démarche d’un témoin de notre temps, et le montage alterné montre le chemin parcouru du mouvement à l’épure, de l’énergie à la réflexion.
Toutes les critiques de Journal de France
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film passionnant, scrutant le passé et tourné vers l'avenir de l'un des plus grands observateurs et conteurs de notre monde moderne : Raymond Depardon. Un sommet d'intelligence, de pertinence et d'émotion.
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D’une image à l’autre, d’hier à aujourd’hui, on embarque au côté d’un Depardon qui pérégrine en camping-car à travers la France, nous invitant à regarder avec tendresse et malice ce décor de tous les jours. On roule et on voudrait que jamais ne s’arrête ce road-movie qui donne envie de prendre la route et de monter le son de l’autoradio en rêvant de la prochaine rencontre, à l’auberge du souvenir.
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Collage d'images d'archives, de rushs et autres documents inédits, ce documentaire singulier est un voyage captivant dans l'œuvre et la vie de Raymond Depardon, photographe, cinéaste, grand témoin de son temps.
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Depardon cosigne un splendide "Journal de France".
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Documentaire magique sur la symbiose de deux créateurs amoureux de leur art.
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Depardon trouve avec le désert français le troisième terme du triptyque méditatif qui sous-tend la démarche d'une vie : un voyage erratique qui ne soit pas une fuite mais la reconnaissance d'un territoire à la fois terrien et intime, aussi bien un pré carré qu'un jardin secret.
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Au delà des flash-back, il s'agit d'un double portrait, tout en pudeur et en retenue. Celui de Raymond Depardon, bien sûr, mais aussi de sa France, dont il cartographie les charmes à la fois désuets et vivaces. Souvenir d'un périple.
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A mesure que se tournent les pages du "Journal de France", les événements surgissent à la mémoire du spectateur, les voix de Claudine et de Raymond s'entremêlent. Le dispositif est simple, tout coule de source.
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Journal de France n’a rien à vendre, et il ne prétend pas diriger le monde. Les déambulations automobiles de Depardon, les images des conflits qu’il a couverts par le passé ne tendent qu’à saisir et montrer le monde tel qu’il est.
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« Je suis seul. Je suis une pierre qui roule et se dépouille de sa mousse » écrivait Depardon en 1978 dans ses Notes de Beyrouth. Récemment présenté à Cannes, Journal de France, sous l’impulsion de sa co-réalisatrice et compagne Claudine Nougaret, entremêle sa légendaire « solitude heureuse de voyageur » avec plus de quarante ans de travail : une forme rare d’archive intime. Agréable, le film tient de l’oxymore, une œuvre-somme au ton badin puisque la voix qui nous guide est celle de son amoureuse. Le duo sans choc s’accorde un temps de pause pour une rétrospective d’un amour bien plus que d’un pays.
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Derrière les évènements, les enjeux, émergent des hommes et des femmes au regard perçant, scrutateurs plus que scrutés, derniers vestiges d'une époque où la caméra n'était pas sommée de s'immiscer partout.
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Au delà des flash-back, il s'agit d'un double portrait, tout en pudeur et en retenue. Celui de Raymond Depardon, bien sûr, mais aussi de sa France, dont il cartographie les charmes à la fois désuets et vivaces. Souvenir d'un périple.
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Cette errance au coeur du pays perdu est donc adossée dans sa poignante modestie au monument de l'oeuvre elle-même, photos et films.
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Le documentaire tente de réunir trois disciplines artistiques : le carnet de voyages, la photographie et le cinéma. Mais leur synthèse n'y est pas recherchée, car jugée impossible et surtout irrespectueuse pour ces trois arts qui sont d'abord envisagés comme un artisanat (...) la difficulté était grande de raconter la filmographie documentaire de Raymond Depardon et de l'intégrer à un nouveau reportage photographique et filmé.
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"Journal de France" est donc fait de deux films : une chronique de la pérégrination du photographe et un montage de séquences inédites (...) De ces deux idées de films, les réalisateurs espéraient sans doute la naissance d'un troisième. Espoir déçu. "Journal de France" est une somme dont la valeur est bien inférieure à ses composants.
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Pour qui espérait trouver là un nouveau film de Raymond Depardon, et, par exemple, un pendant du travail qu'il exposa l'an dernier à la BNF, "Journal de France" risque d'être une déception. Et le titre lui-même sonnera comme une promesse non tenue, ou seulement à moitié.