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L'idée - allier les codes du cinéma "mélodramatique" et de genre - tenait du coup de poker. Hélas, De Choudens n'a pas tiré les bonnes cartes. Ou plutôt, il ne sait pas bluffer. Il est en effet rapidement évident que le casse, dont la mise en scène est incompréhensible, intéresse beaucoup moins le réalisateur que la naissance d'une crépusculaire histoire d'amour intergénérationnelle. Mais le manque d'alchimie et d'ambiguïté entre un Jacques Dutronc absent et une Hafsia Herzi peu convaincante la fait vite capoter.
Toutes les critiques de Joseph et la Fille
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le scénario est un peu grossier. La mise en scène et l’interprétation rattrapent haut la main ce handicap. Dutronc, en gentleman cambrioleur sur le retour, est parfait. Hafsia Herzi ("la Graine et le Mulet", "les Secrets"), en apprentie casseuse, craquante de maladresse.
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Un texte sur l'inassouvissement et la frustration modulant ici la relation des deux héros ainsi que le rapport que le cinéaste entretient avec le genre qu'il aborde. Genre dont il ne garde que la quintessence pour en dresser une esquisse élégante bien qu'un peu frêle.
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(...) ce polar [qui] cède le pas à une histoire d'initiation et dont l'intrigue, déjà sommaire, est constamment épurée à force de silence et d'angles inédits. Pas le meilleur des thrillers des lesquels Jacques Dutronc aura joué ; et pourtant. Entre le gentleman au cigare et l'actrice révélée par La graine et le mulet, la rencontre a eu lieu.
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(...) l’acteur-chanteur donne l’impression, tout au long du film, de vouloir être ailleurs que devant la caméra. Il faut dire qu’à part son supposé charisme, et la jeunesse d’Hafsia Herzi qui lui donne (maladroitement) la réplique, celle-ci ne propose pas grand-chose. Dès les premiers plans, Xavier de Choudens (auteur d’un premier long-métrage, Frères, en 2007) enchaîne les images toutes faites, les dialogues téléphonés.
Les cadres ne tiennent pas, les personnages non plus. Quant à l’histoire, celle d’un vieux braqueur qui trouve sa rédemption dans l’accomplissement d’un dernier casse, au profit de la fille d’un copain mort avant lui, elle fonctionne sur une logique de citation de films de casse jetées en vrac. Navrant, plat, insipide, Joseph et la fille a reçu le soutien de la plupart des guichets privés de financement du cinéma français : la télévision publique, Canal +, des Soficas, et un distributeur.
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A vouloir arpenter les terres d’un genre balisé sans s’engouffrer dans la part d’ombre que recèle le film noir, Xavier de Choudens passe à côté de son sujet et ne livre qu’une pâle copie de tout ce qui a déjà été produit auparavant. Le manque de souffle de Joseph et la fille en fait une oeuvre terne. Pas forcément désagréable, mais plutôt insignifiante.
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Le film vise une certaine épure, tant dans le scénario - minimaliste - que dans la mise en scène - elliptique - de Xavier de Choudens (Frères). Le braquage compte moins que l'observation du couple et de leur drôle d'amour chaste. Deux tempéraments d'acteur s'opposent : le détachement las propre à Dutronc et la flamme de Herzi. Un film, hélas, prévisible et frustrant. On l'aurait aimé plus tranchant dans ses audaces.