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Alors que les héros 80’s font un come back gagnant (Die Hard), au moment où les 70’s deviennent le papier peint du cinéma contemporain (voir Zodiac ou American Gangster), Stallone a tout de suite su que son heure avait sonné.
Has been des années 90, il vient donc de régénérer sa propre mythologie en signant un touchant épilogue aux Rocky (Balboa) et en offrant une synthèse et une conclusion à la saga Rambo. Autant le dire tout de suite, nobody does it better et son John Rambo est un chef d’œuvre, un monolithe de sauvagerie, un tunnel de barbarie (les pieds giclent, les têtes explosent) par lequel le viet' vet' est obligé de passer pour retourner au pays. Pendant 20 minutes, littéralement monstrueuses, il vomit la guerre et la violence qui sommeillait en lui pour pouvoir repartir à zéro. Sly, paupière tombante, corps bouffi et cheveux gras, n’a jamais été aussi puissant, aussi mélancolique, aussi marmoréen. En 90 minutes dégraissées, son personnage est redevenu malgré lui un surhomme nietzschéen programmé pour tuer et qui n’aspire qu’à la solitude… Un chef d’œuvre on vous dit.
Toutes les critiques de John Rambo
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La grande forme de John Rambo tient du miracle. A croire qu’il a dormi dans du formol pendant ces vingt dernières années ! Stallone réalise un film ahurissant et fidèle à son style de toujours. Mis à part quelques rides au coin des yeux, on pourrait croire que John Rambo a été tourné dans la foulée du troisième épisode. Grand penseur des champs de bataille, il ne mâche pas ses mots et dose avec une simplicité qui confine au génie images choc et répliques efficaces, sans jamais trahir l’esprit de la saga. Mais attention les yeux : si Rambo est un tendre (oui, tout au fond), ses adversaires, eux, sont de vraies brutes, et certaines scènes frôlent l’insoutenable. Après tout, tant mieux si Stallone ne fait pas dans la dentelle, nous, c’est en treillis qu’on le préfère.
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John Rambo obéit sans vergogne à une logique qui le fait ressembler à une série B des années 1970, les moyens en plus. Tortures, viols, exactions diverses se paient d'un carnage insensé où les corps sont réduits en charpie numérique et les mauvaises pulsions du spectateur assouvies par tous les moyens.
Pourquoi le film a-t-il quelque chose d'émouvant qui emporte finalement le morceau ? Sans doute dans la ténacité d'un réalisateur-interprète qui se glisse à nouveau dans la peau d'un personnage impossible et poursuit son bonhomme de chemin, avec la foi du charbonnier. Car aujourd'hui, si l'industrie hollywoodienne tolère à nouveau une brutalité permise par les effets spéciaux numériques, elle n'imagine sans doute pas un tel traitement de l'action, loin de toute aseptisation. -
Après 20 ans d'absence, Stallone sort la grosse artillerie. On est en plein dans le film de genre. Les scènes de combat, vrai jeu de massacre, habilement mises en images, sont d'une efficacité et d'une cruauté redoutables. Sly réalisateur, fidèle à l'esprit de la série, offre à ses fans ce qu'ils attendent: Rambo a toujours aussi mauvais caractère, une conversation limitée à des phrases définitives et la rage au ventre.
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Le soldat perdu n'a pas pris une ride lorsqu'il s'agit d'occire les méchants et ne se paye toujours pas de mots. Basique mais bougrement efficace. D'une violence souvent insoutenable, son dernier combat (celui de trop?) mettra KO même les plus rudes gaillards.
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Après avoir été un symbole réactionnaire dans les années 80, Stallone veut en finir avec cette image nauséabonde et imagine un héros politiquement neutre, qui offre ses services pour sauver quelques innocents, paysans birmans et humanitaires en déroute. Mais avec Rambo (contraire en cela à Rocky), une petite victoire individuelle ne suffit pas à racheter les défaites de l'humanité, acharnée à s'entre-tuer. Pour le même prix, le spectateur de John Rambo prendra donc un effroyable bain de sang et aura droit à une petite leçon de morale désabusée.