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Ce cinquième film d’Alonso est pour la première fois joué par des acteurs professionnels. Le cinéaste argentin ne renonce pourtant pas à son approche personnelle d’un cinéma libre plaçant ses personnages hors de leur zone de confort. Le titre fait référence au mythe de la Terre promise qui attirait les colons en Amérique du Sud à la fin du XIXe siècle. Ici, un officier (Mortensen), engagé dans la conquête du désert en Patagonie, part à la recherche de sa fille qui a fui avec un soldat. Son parcours devient un road trip halluciné questionnant l’identité, avant d’ouvrir un passage vers une autre dimension. Loin de dérouter, cet épilogue surréaliste constitue un point d’orgue enthousiasmant qui donne un sens inattendu à cette quête aux confins de l’espace et du temps.
Toutes les critiques de Jauja
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film d’aventures intérieures dans l’immensité cinégénique du désert patagonien. Un cinéma d’esthète perché totalement enivrant.
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Outre sa réussite plastique, le film doit beaucoup à son minimalisme narratif. Priorité au plan-séquence pour un récit qui s’enfonce dans l’onirisme, aboutissant à une coda surprenante où, tel Kubrick jadis, Alonso opte pour un étrange saut spatio-temporel. Le film le plus audacieux du mois.
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Sous son apparente radicalité, et c’est ce qui fait de "Jauja" un si beau film, le récit se révèle tout entier dédié au partage d’une émotion limpide : la mélancolie d’être au monde et d’errer à la recherche d’un ailleurs à jamais insaisissable.
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Jauja, objet singulier et captivant, parmi les plus remarquables depuis le début des festivités.
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une magnifique errance sensorielle au fin fond de la Patagonie.
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Allez-y en ayant en tête la patience qu’il vous faudra prendre. Certains d’entre vous pourront y voir une aventure intérieure vécue par Aragorn. Pourquoi pas… D’autres, un trip mystique stimulant. Oui… En tout cas, merci à Viggo de produire de telles oeuvres. Manière intelligente de mettre à profit son statut. Et reconnaissons à Lisandro Alonso de belles qualités. De l’insistance, notamment. De la ténacité. De celles qui, suivies, vous emmènent très profondément au fond de vous-mêmes.
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Ce qui est toujours aussi fort dans le cinéma de Lisandro Alonso (Los Muertos, Liverpool), c’est sa pureté sans angélisme, sa candeur cruelle, sa pudeur diabolique. On ne peut imaginer cinéma mieux dégraissé et pourtant, sur cet os, Alonso déchiffre pour nous les vibrations de la beauté animale et grave les tatouages du sang, du sexe, de la soif…
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Un post-western à rebondissements, qui marie l’aridité lumineuse du désert argentin avec la frondaison verdoyante de la forêt danoise, l’errance spleenétique dans un no man’s land et le voyage fantastique dans le temps.
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Lisandro Alonso égare Viggo Mortensen dans les paysages hostiles de l'Argentine. Radical et somptueux.
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Dans cette œuvre aride et visuellement éblouissante, c'est un dépaysement total qui est proposé au spectateur.
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On avait sans doute eu tort de voir trop vite en Lisandro Alonso seulement le rejeton au maniérisme inquiet d’un cinéma d’ethnofiction alors même que Jauja est là pour démontrer superbement combien il porte en lui aussi le tempérament d’un Raúl Ruiz ou d’un David Lynch des grands espaces.
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Déroutant par son scénario abscons et par son caractère résolument contemplatif, "Jauja" se distingue d’emblée comme un long-métrage alliant dépouillement de la mise en scène et onirisme surréaliste pour une expérience de cinéma singulière.
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Economie de dialogues, longs plans contemplatifs et intrigue minimale, Lisandro Alonso présente un film-poème.
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JAUJA est un récit d’aventure somnambulique, certes aride mais dont on garde en tête pour longtemps les images primitives.
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Son film est rude, monotone, inhospitalier, mais pour peu qu'on soit patient, au moins deux rebondissements stupéfiants nous font soudain basculer dans un autre monde, dont l'un rappelle le théâtre d'Ibsen.
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Un film difficile, souvent trop et pour de mauvaises raisons. Mais quand le cœur de l’œuvre se dévoile, ce sont des abîmes inattendus qui s’ouvrent sous nos pieds et nous rappellent que nous avons bien fait de prendre ce chemin rugueux et peu aimable.