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Récit semi-autobiographique d’une collusion mère-fils, ambiance de confession, recherche formelle entre l’artisanal et le sophistiqué, cataclysme d’un coming-out en huis clos : trop de similarités, jusque dans la sélection à la Quinzaine des réalisateurs, font de J’ai tué ma mère un « copier-coller » éhonté du Tarnation de Jonathan Caouette. Avec – énormes nuances qui font la différence – l’authenticité de la souffrance névrotique en moins et la morgue d’un élève s’échinant à faire passer une relecture scolaire d’emprunt pour un talent inné en plus.
Toutes les critiques de J'ai tué ma mère
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L'exubérante imagination de l'auteur n'est pas toujours contrôlée, son narcissisme est parfois insupportable, mais à l'âge de 20ans il signe un premier film qui nous offre quelques moments de vérité fulgurante et nous fait partager son amour du cinéma.
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Dans ce récit autobiographique et romancé, Dolan explore ses relations d'amour-haine avec sa mère et leur cohabitation difficile, voire explosive. Cela donne une chronique parfois bavarde mais tonique de l'adolescence, où il aborde aussi les problèmes d'identité sexuelle, de culpabilité, d'indépendance. Non sans défauts mais prometteur.
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Xavier Dolan exacerbe les empoignades mère-fils jusqu'au grand-guignol – et c'est drôle. Mélancolique sur le fond (impasse d'une relation fusionnelle parvenue à son terme), le film restitue par sa forme la fougue et l'effervescence d'une psyché ado. Ultime signe qu'il va bien au-delà du simple exutoire, J'ai tué ma mère manifeste à l'arrivée une belle équité à l'égard des deux forces en présence.
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Le scénario se débloque à la moitié du film. (...) Et, grâce à la première partie, à la manière dont le cinéaste a mis à nu la relation mère-fils, ce récit apparaît comme purement romanesque, jamais comme le prétexte à la transmission d'un message. Pleine de promesses, la deuxième partie laisse un peu sur sa faim. (...) Au-delà de quelques jolies trouvailles (du texte écrit sur l'écran notamment), malgré la mise en mouvement de la caméra, qui accompagne l'émancipation du personnage principal, et les quelques références cinématographiques qui l'accompagnent, l'impression persiste d'être devant une série télévisée. Comme dans les meilleures d'entre elles, la densité des dialogues construit des personnages complexes. Mais, à la différence de celles-ci, le souffle narratif est encore un peu court.