Toutes les critiques de Irène

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Rivière

    De façon poignante, le cinéaste prend rendez-vous avec son passé mais permet à tout un chacun de ressentir comment, après avoir connu le désarroi, on peut s’atteler
    à nouveau à ce que l’on sait faire de mieux (ici, des films), et pourquoi cela nécessite parfois des années. Terrible et simple.

Les critiques de la Presse

  1. Les Cahiers du cinéma
    par Stéphane Delorme

    Il est difficile de nommer l'émotion sourde qui étreint à la vision d'Irène. (...) A rebours des exercices narcissiques de tant d'essais autobiographiques, Irène bouleverse par la manière dont il accueille le spectateur et construit une histoire, des images, des scènes pour lui.

  2. Les Inrocks
    par Serge Kaganski

    Mais la colonne vertébrale reste le journal de Cavalier. Non seulement il recèle un certain nombre de faits, gestes d’Irène ou de pensées du cinéaste sur elle et sur leur relation, mais il est superbement écrit. Quand Cavalier parle de leurs querelles, des moments de mauvaise humeur, et admet les regretter parce qu’ils font aussi partie de la vie, parce qu’ils sont la vie, c’est magnifique, tant sur le fond que dans la forme. Ce journal n’est pas simplement une volée de notes rédigées rapidement, mais un texte littéraire dont la qualité rehausse le film. Et puis il y a la voix du cinéaste, une voix émue, légèrement voilée, fatiguée, qui paraît chuchoter dans le creux de notre oreille. Cette douceur murmurée contribue à faire d’Irène une sorte de confession intime, un film qui ressemble aux confidences d’un ami plutôt qu’à un spectacle.

  3. Fluctuat
    par Eric Vernay

    La force et l'originalité du film résident dans le point de vue de Cavalier : sa caméra de poche enregistre en direct ses réflexions, dites à voix haute. Ainsi, la voix « off » se fait « in », épousant l'intensité du moment présent au lieu de le surplomber. Les lieux filmés, bien que silencieux et vierges de toute présence humaine (hormis la séquence de casting avortée), prennent vie au contact du verbe poétique de Cavalier. Sa croyance dans le cinéma est telle, qu'il réussit aisément à faire d'une tranche de pastèque la déchirante métaphore de sa naissance et de la stérilité d'Irène.

  4. Nouvel Obs
    par François Forestier

    Insolite, dérangeant, le film demande du spectateur un effort constant. Mais la récompense est magnifique. Cavalier, 78 ans, est le réalisateur du "Combat dans l’île" (1961), de "la Chamade" (1968), de "Thérèse" (1986) et de "Libera me" (1993). Il suit un chemin à part : entre le bloc-notes et la prière, l’autoanalyse et le constat, ce film est bouleversant, totalement.

  5. Télérama
    par Aurélien Ferenczi

    Cavalier a l'art de sacraliser le réel, même s'il ne saisit que le vide de l'absence. Son film a la force envoûtante et tragique des grands poèmes romantiques qui disent, comme une antienne, la perte d'un être aimé. Il serre intensément le cœur.

  6. Les Cahiers du cinéma
    par Jean-Sébastien Chauvin

    Il y a quelque chose d'intensément mélodramatique dans Irène, dans cette façon de révéler le tragique, mine de rien, au détour de la banalité. On ne commence pas d'être bouleversé quand vient le terrible moment de catharsis, non, on l'est soudainement à la vision d'un objet, d'une situation documentaire ou d'un mot en apparence anodin, c'est à dire, encore une fois, par les choses du quotidien qui, chez le cinéaste, par essence, quelles qu'elles soient, portent la trace de toute perte.

  7. StudioCiné Live
    par Thomas Baurez

    Le filmeur cadre juste et écrit bien. Les images comme les mots s'agencent pour former des phrases expressives. Irène est un grand petit film d'une puissance inouïe qui laisse à distance, par sa spécificité même, la production dominante où les grands moyens ensevelissent le plus souvent les idées.

  8. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Alain Cavalier a trouvé ce que François Truffaut cherchait dans sa « Chambre verte » : comment vivre avec cette vie plus forte que la mort, comment filmer le temps qui passe sans l’autre mais enceint de la belle disparue, de l’éternelle et omniprésente absente. Avec sa caméra, le cinéaste transforme la lumière en encre numérique, semble écrire tout autant un livre que faire un film. Lisons-le, envolons-nous avec lui, ses blessures et sa terrible énergie de vivre et de cinéma. Allons à la rencontre de ce cher amour d’hier, de nos chers disparus.

  9. Fluctuat
    par Eric Vernay

    La force et l'originalité du film résident dans le point de vue de Cavalier : sa caméra de poche enregistre en direct ses réflexions, dites à voix haute. Ainsi, la voix « off » se fait « in », épousant l'intensité du moment présent au lieu de le surplomber. Les lieux filmés, bien que silencieux et vierges de toute présence humaine (hormis la séquence de casting avortée), prennent vie au contact du verbe poétique de Cavalier. Sa croyance dans le cinéma est telle, qu'il réussit aisément à faire d'une tranche de pastèque la déchirante métaphore de sa naissance et de la stérilité d'Irène.

  10. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    (...) Alain Cavalier se livre tout entier, sans pudeur. Durant une heure, il teste la ténacité du spectateur en ne filmant que des objets quotidiens qu’il nous révèle dans toute leur beauté insoupçonnée. A la manière des expérimentations cinématographiques d’une Marguerite Duras, il ose désincarner les êtres et investir les objets d’une sorte de conscience. Après cette heure étouffante, Alain Cavalier nous révèle enfin le visage de son ancienne compagne et parvient en très peu de plans à lui redonner vie.

  11. 20 Minutes
    par Stéphane Leblanc

    Le cinéaste a retrouvé les carnets de notes qu'il tenait à l'époque et mène une sorte d'enquête introspective sur la douleur et le manque que cette disparition a pu provoquer en lui. Il filme l'absente dans des décors familiers. Et c'est là que le miracle se produit : on la devine, on la sent et on suit le cinéaste dans son histoire, personnelle et impudique, parce qu'il la relate avec une acuité doublée d'une délicatesse extrême.

  12. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    Avec pudeur, Cavalier piste les traces, mais aussi l'empreinte de l'absence. Un documentaire magnifique sur les vivants et les morts.

  13. Paris Match
    par Alain Spira

    S'il [le réalisateur] capte les lieux et les objets avec une poésie douloureuse, c'est sans concession qu'il se filme et se livre. Insolite, radicale, cette oeuvre à remonter le temps n'eszt pas l'autopsie d'une histoire d'amour mais plutôt un acte de chirurgie réparatrice de la mémoire.