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À la façon des Griffes de la nuit, Intruders exploite le filon du cauchemar qui prend vie en lui injectant presque assez de bonnes idées pour réinventer le genre. Le monstre en question apparaît dans deux histoires a priori sans lien, éloignées dans l’espace et le temps. En attendant l’inévitable révélation, elles se font suffisamment écho pour donner un début de sens au film. L’implication des parents dans le processus (ils voient les monstres) tend à signifier qu’ils sont peut-être responsables de la transmission de la peur. Juan Carlos Fresnadillo (Intacto, 28 Semaines plus tard) réussit jusqu’à un certain point à créer une atmosphère intense, mais elle retombe, faute d’équilibre entre le monde réel et le monde imaginaire. Et, alors que Clive Owen apporte beaucoup de conviction à son rôle de père, Daniel Brühl et Carice Van Houten sont sous-employés.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Gilles Esposito
Y brillent la beauté perpétuellement fébrile de Pilar Lopez de Ayala, et un Clive Owen parfait en col bleu dépassé par les évènements. L'ensemble se détache ainsi de ces tonnes de thrillers fantastiques où des mères courage défendent leur marmaille contre de quelconques entités surnaturelles. Intruders impose plutôt l'idée que les malédictions circulant à travers l'espace et le temps trouvent leur origine dans les fables que les adultes profèrent en croyant protéger leurs enfants, mais qui reviennent en fait à paver le chemin de l'Enfer avec de bonnes intentions. Voilà au moins un message utile.
Intruders contient quelques moments de tension à faire froid dans le dos et parvient à maintenir son suspense grâce à son oppressante mise en scène de nuit.
Fresnadillo nous avait pourtant convaincu avec son 28 Semaines plus tard, mais il rate ici tout ce qu'il entreprend, et le scénario, voulant se donner un peu plus d'épaisseur, oppose deux méthodes pour tenter de surmonter ces intrusions inexpliquées, la religion et la psychiatrie, sans juger ni même tenter de faire réfléchir sur ces sujets, qui ressemblent plus à des prétextes narratifs qu'à une véritable démarche intellectuelle. (...) On est plus proche de la comptine pour s'endormir que du film d'horreur électrisant.
Après Intacto et 28 semaines plus tard, le nouveau film de Juan Carlos Fresnadillo avec Clive Owen, est un film de peur, un vrai, plutôt agréable à suivre, avec quelques scènes bien flippantes.
Ce thème délicat est traité avec les outils les plus spectaculaires du cinéma de genre.
Symptomatique du film de fantômes à l’Espagnol, un genre devenu industriel quitte à parfois devenir feignant, INTRUDERS se satisfait d’un récit linéaire, de dialogues écrits à la masse, déclamés avec de gros sabots, et mâtiné de religion histoire d’insuffler un peu de ferveur terrifiante là-dedans et de placer le mot exorcisme quelque part. Ce qui ne prend plus, évidemment. Son réalisateur, perdu dans une histoire mal racontée, privilégie une forte imagerie d’horreur relativement soignée, assez glaçante, mêlant parfaitement le réalisme du crime et le pur surnaturel. Malheureusement, le graphisme (visuellement, INTRUDERS est extraordinaire), largement mis en avant comme si cela suffisait à faire un bon film, en devient quasiment gratuit. La vocation – étudier les peurs qui nourrissent l’enfance et analyser comment elles peuvent se transmettre entre générations – a de l’ambition, mais la mise en pratique est souvent absurde. Laissant un goût amer de « tout ça pour ça », INTRUDERS hésite, tout du long, entre rationnel et fantastique. Le gloubiboulga d’ambiances, faussement mystérieux, peut alors devenir assez indigeste.
Ce film fantastique aborde un thème maintes fois rebattu : les terreurs nocturnes. Juan Carlos Fresnadillo sait installer une atmosphère et une tension, mais s’embourbe dans un scénario bancal, avec des personnages qui manquent de relief.