Toutes les critiques de Into the Abyss

Les critiques de Première

  1. Première
    par Antoine Prioul

    Deux truands minables, trois crimes de sang dont on peine à sonder les motivations aberrantes (le vol d’une voiture), un système de répression judiciaire à l’avenant (dans l’horreur et l’absurdité administrative, s’entend) : l’enquête en question porte bien son nom. De la valse des témoignages, tous plus édifiants les uns que les autres, à la balade d’Herzog sur les lieux du crime (un Texas white trash en guenilles où, entre deux mobile-homes, macèrent cadavres et vieux fantômes), le fi lm opère une descente en piqué dans les soubassements d’une communauté percluse de douleurs où chacun est placé dans une logique égalitaire effrayante. Ici, nul n’est épargné par cette affliction sourde et miséreuse que le cinéaste enregistre avec son ambiguïté habituelle, mélange de goguenardise frigorifique et de compassion subrepticement crapoteuse. Tous sont frappés par cette malédiction d’un « vivre ensemble » épouvantable : coupables officiels (qui, enfermés à triple tour, se renvoient la responsabilité du crime comme deux gamins immatures), entourage des victimes (dont une bonne moitié pourrait occuper la place des condamnés), chevilles ouvrières de l’administration carcérale (hantées par leur fonction macabre). On pense bien évidemment à De sang-froid, de Truman Capote, dont Into the Abyss s’avère le remake officieux et qui, cinquante ans après, dresse exactement le même constat. Une permanence qui achève de rendre bougrement essentiel ce documentaire a priori anodin.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Werner Herzog inspecte avec une salutaire brutalité le monde d'un meurtrier condamné à mort.

  2. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Sans jamais mettre en scène l’émotion ou la dénonciation, sans se prononcer sur la peine de mort, le réalisateur d’« Aguirre ou la couleur de Dieu » livre un portrait époustouflant d’une certaine Amérique blanche, pauvre et déclassée, dont les âmes perdues font frémir.

  3. Les Cahiers du cinéma
    par Jean-Sébastien Chauvin

    Le vertige du film tient à ce grand écart entre ces actes individuels monstrueux, perpétrés dans la plus grande indifférence morale, et une sorte de fatum qui s'abat sur les individus déjà meurtris par le malheur. Une fois le film terminé, quelque chose comme un frisson métaphysique aura parcouru l'échine du spectateur.

  4. Le Figaro
    par La Rédaction du Figaro

    Pas de sensiblerie ni de complaisance dans le récit de ces vies brisées. Un tragédie à l'état brut.

  5. Transfuge
    par Romain Blondeau

    Le maître Werner Herzog autopsie les injustices et les contradictions du système carcéral américain dans "Into the Abyss". Indispensable.

  6. See
    par Denis Brusseaux

    Plus il est froid et détaché dans sa forme, et plus Into The Abyss laisse filtrer les émotions profondes des protagonistes de l'affaire. C'est tout le paradoxe de ce film où, pour montrer la beauté de l'humain, il faut d'abord le disséquer sans pitié.

  7. Nouvel Obs
    par Guillaume Loison

    On le savait depuis le prodigieux « Grizzly Man » : Herzog redéfinit la place traditionnelle du cinéaste en ce sens qu’il pénètre des images tournées par d’autres, parvient à filmer un événement sans y être (la mort de Perry). Et tout ça avec une modestie formelle qui, au premier coup d’œil, ferait passer l’ensemble pour un banal reportage crapoteux. Ne pas s’y tromper : « Into The Abyss » est bel et bien un monument de cinéma.

  8. Chronic'art
    par Jérôme Momcilovic

    Quand le film descend dans les abysses suggérés par son titre, se lève ainsi une ronde de morts et de sang qui semble n'avoir plus de fin. Arrivé à ce seuil extrême des peines racontées sans affectation par les protagonistes face à la caméra, le film ne distingue plus l'infinie émotion qu'il a fait surgir de l'outrance produite par cette accumulation d'images morbides.

  9. Evene
    par Olivier De Bruyn

    Au final, « Into The Abyss » tient à la fois de la méditation métaphysique sur le chaos (l’obsession d’Herzog) et du portrait anxieux de l’Amérique contemporaine. Un film puissant qui connaîtra une descendance puisque le cinéaste, depuis, a déjà réalisé une série documentaire, « On Death Row », consacrée à quatre condamnés à mort, au Texas et en Floride.

  10. Time Out
    par Alexandre Prouvèze

    Si l’on voulait résumer grossièrement ‘Into the abyss’, on pourrait dire qu’il s’agit d’un documentaire sur la peine de mort. Pourtant, cela reviendrait à réduire injustement la portée du film qui, en recueillant les témoignages et sentiments de chacun, nous livre, au fond, une intense réflexion sur l’âme humaine, sur la société et sur la mort. Si riche qu’il en est impossible à résumer, ne jugeant jamais mais cherchant à sonder les abîmes de la psyché, ‘Into the abyss’ est un des documentaires les plus implacables et intelligents qu’on ait vus ces dernières années. Par contre, il vous coupe clairement l’appétit.

  11. Voici
    par Ariane Valadié

    Dix ans plus tard le cinéaste d'Aguirre et d'Ennemis Intimes cherche à comprendre. Pas à justifier ni à juger. Il rencontre les familles, un ancien bourreau, et Michael Perry, quelques jours avant son exécution. Impressionnant.

  12. Libération
    par Mathieu Palain

    C’est un film essentiel. Il parle de destruction sur 1 h 45 mais le rire vous prend parfois. Par surprise. On pourrait écrire que c’est un film sur la peine de mort, alors que c’est beaucoup plus que cela. (...) Into the Abyss est une photographie sans filtre de l’Amérique dont on ne parle pas.(...) Herzog gratte derrière le malheur tristement banal et trouve la vie normale, avec ses joies, aussi.

  13. Toutlecine.com
    par Léo Pinguet

    Personne n'est jugé, personne n'est expliqué mais chacun est scruté dans le blanc des yeux afin peut-être de restituer moins une expérience qu'une vision que doit transmettre au public le film.

  14. Ouest France
    par La rédaction de Ouest France

    Dans un enchaînement de faits et de témoignages sidérants et effrayants qui racontent la chute dans les abîmes d'une Amérique anonyme ordinaire. Où l'on peut tuer pour seulement voler une voiture et vouloir un enfant d'un condamné pour lequel on s'est pris de passion.

  15. Les Fiches du cinéma
    par Thomas Fouet

    "Into the Abyss" est un film sur la mort elle-même : une ronde funeste et absurde, qu'orchestre avec finesse l'auteur d'"Aguirre".

  16. Positif
    par Fabien Baumann

    Herzog invite à une descente dans les profondeurs de la détresse humaine et de la désolation américaine.

  17. Marianne
    par Danièle Heymann

    Sans complaisance, conservant avec son terrifiant sujet une distance intègre, (Werner Herzog) plonge au coeur des ténèbres d'une Amérique en effet abyssale.

  18. Miami Herald
    par René Rodriguez

    La chose la plus importante que l’on retient de ce film triste et douloureux, c’est qu’il y a toujours une petite lueur qui scintille même au fond du tunnel le plus noir.

  19. Variety
    par Peter Debruge

    L’enquête d’Herzog à travers ce documentaire va beaucoup plus loin qu’une simple revendication contre la peine de mort.

  20. Hollywood Reporter
    par Sheri Linden

    Un regard troublant, déchirant sur la sentence de la peine de mort aux Etats –Unis.

  21. Le Canard Enchainé
    par La rédaction du canard enchaîné

    A vos scaphanfre ! La pression sur le spectateur s'accroît à mesure que Wernez Herzog descend cette affaire comme dans un fosse marine. Le réalisateur , impeccable, ne livre aucun plaidoyer. Juste une petite phrase de Nietzsche en exergue de ce documentaire magistral : "Quand ton regard pénètre longtemps au fond d'un abîme, lui aussi pénètre en toi." Mission accomplie.

  22. Philadelphia Inquirer
    par Steven Rea

    Une enquête sur des questions fondamentales de société d’ordre moral, philosophique et religieux ; un constat sur la violence humaine, qu’elle soit individuelle et institutionnelle.

  23. CinémaTeaser
    par Julien Foussereau

    Herzog livre un témoignage trouble et profond sur la condition humaine.

  24. Télérama
    par Jacques Morice

    Une plongée saisissante dans l'Amérique profonde, ses démons, son chaos mais aussi ses espoirs.

  25. New York Post
    par Kyle Smith

    Werner Herzog examine la peine de mort dans « Into the abyss » à travers son regard, comme c’est le cas à chaque fois, il est toujours passionnant de découvrir un sujet à travers la vision du monde de ce réalisateur.

  26. Les Inrocks
    par Vincent Ostria

    Documentaire assez classique pour Werner Herzog, mais cohérent avec le reste de son œuvre, Into the Abyss est la description froide et méthodique d’un cas de peine de mort au Texas.

  27. Critikat.com
    par Olivia Cooper-Hadjian

    Into the Abyss propose un nouveau regard sur le crime et sur la réponse qu’y apporte l’État. Images-choc, interviews-émotion et voix off explicative : vu sous un certain angle, Into the Abyss lorgne dangereusement du côté du reportage. Comme de coutume dans le cinéma documentaire de Herzog, le film ne se résume pourtant pas à ce simplisme apparent.

  28. New York Times
    par A.O. Scott

    Un film paradoxal, à la fois extrêmement sinistre et en même temps très humain.

  29. A nous Paris
    par Fabien Menguy

    Le réalisateur allemand déroule le fils de l'enquête, et s'interroge sur la peine de mort en compagnie des acteur de cette tragédie humaine. Passionnant.

  30. Elle
    par Anne Diatkine

    Le plus passionnant est moins la reconstitution du crime que le talent de Herzog à susciter la parole et les gestes.

  31. Le JDD
    par Alexis Campion

    Captivant et glaçant.

  32. L'Express
    par Julien Welter

    Herzog continu de sonder l'âme humaine avec la sagesse du vieil homme. Ses pointes d'humour transcendent la noirceur du sujet et restituent toute la dimension émotionnelle de ce qu'on qualifie, hâtivement, de fait divers.

  33. New York Daily News
    par Elisabeth Weitzman

    Tous les sujets traités par Herzog valent le détour. Une fois de plus, son dernier documentaire est une étude perspicace sur la cruauté de la nature humaine.

  34. Ecran Large
    par Sandy Gillet

    Un documentaire qui se veut à charge contre la peine de mort mais qui se transforme très rapidement en une introspection mystique et mortifère peu surprenante chez Herzog mais assez déplacée ici car donnant finalement du grain à moudre aux partisans de la chaise électrique et autres injections létales.

  35. StudioCiné Live
    par Clément Sautet

    Globalement décevant, surtout de la part d'un réalisateur comme Herzog.

  36. La Croix
    par Arnaud Schwartz

    Images d'archives sanglantes, musique écrasante et recherche perpétuelle du spectaculaire auraient pu nous être épargnées.

  37. Washington Post
    par Ann Hornaday

    Au lieu de nous proposer un examen pertinent sur les incohérences perturbantes de la peine de mort, Herzog se complait dans un portrait larmoyant, inefficace.