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Tout est flou à l’image. La coquetterie visuelle s’assume jusqu’au bout et vient illustrer de façon littérale les doutes du protagoniste. Jeju est, en effet, un cinéaste qui a embarqué un duo d’acteur dans une station balnéaire pour tourner un film, mais l’inspiration fait défaut. Alors en attendant, il mange, il boit et surtout il discute. De tout et des petits rien qui font tout. Puis sur la plage avec les rochers et les touristes, quelque chose s’éclaire. Ça tourne. Toujours flou à l’image. Puis Jeju s’assoie près de ses interprètes et évoque une séquence qu’il voudrait mettre en place, une histoire d’un monde à l’autre et d’un homme, entre les deux, qui s’enfoncerait dans la mer pour disparaître. L’eau du titre en somme. C’est simple, pas très long et toujours flou. Le sud-coréen Hang Sangsoo, assurément le cinéaste le plus productif en activité (deux longs par an en moyenne), tourne même quand il n’a pas grand-chose à dire. Chapeau l’artiste !