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Nuri Bilge Ceylan affirme que pour trouver son chemin, il faut commencer par se perdre. C’est ce que font ses personnages – et, à leur suite, les spectateurs –, dans ce film dont on ignore encore qu’il raconte l’histoire d’une révélation (celle-ci n’arrivera qu’après 2 h 30 de fausses pistes). Au début, tout le monde croit savoir qu’un homme est mort et qu’il faut retrouver son corps, le cinéaste décrivant cette quête avec un extraordinaire souci du détail. C’est aussi un peu une épreuve car la recherche est longue, incertaine et semée d’erreurs de parcours. Mais les choses sont ainsi faites et, au fond, Ceylan ne fait qu’imiter la vie, avec une force stupéfiante. Petit à petit, l’un des personnages principaux se révèle et, progressivement, il comprend que, jusqu’à présent, il avait vécu dans l’illusion. Comme dans la réalité, l’effet est assez puissant pour changer sa façon de voir l’existence. Très impressionnant.
Toutes les critiques de Il était une fois en Anatolie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le contemplatif se double d'un sens du récit à la précision époustouflante, conviant le spectateur à s'immerger au sens littéral dans cette parabole sur la dualité de l'âme humaine. Puissant et magistral.
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A chacun ses histoires, certaines très brèves dont l'une court tout au long du film, secrète, bouleversante, comme une nouvelle de Tchekhov ou un conte de Maupassant - deux écrivains auxquels le cinéaste a en effet pensé.
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Une épreuve pour certains, une splendeur pour d'autres.
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Grand prix à Cannes, le cinéaste turc métamorphose un fait divers horrible en somptueuse errance. Un polar peint par Le Caravage
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Son œuvre brillante flirte avec le documentaire pour pénétrer au cœur de drames humains filmés comme au ralenti, de façon à ne pas détruire l'équilibre précaire de personnages marqués par l'âpreté de la vie.
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Nuri Bilge Ceylan, cinéaste et directeur de votre conscience, vous amènera jusqu'à une aube faite de révélations et de regrets, qui laisse aussi bouleversé et inquiet que la dernière page des Frères Karamazov.
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Il était Une Fois En Anatolie a la beauté des films rares et fiers, minoritaires dans leur époque.
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L'ennui au cinéma c'est bien aussi. Cela permet de diverger, penser, dormir. Il était une fois en Anatolie n'invite pas à sombrer mais, pour être en phase avec lui, à se laisser engourdir par son lent voyage sur une humanité épuisée.
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Dissimulé derrière son postulat de film policier, Nuri Bilge Ceylan signe en réalité son film le plus difficile d’accès : hypnotique et touchant au sublime pour certains ou ennuyeux à mourir pour d’autres. Et si le film était tout cela à la fois ?
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Nuri Bilge Ceylan (« Uzak », « les Climats », « les Trois Singes ») est-il l’héritier direct d’Antonioni ? Comme lui, il filme le silence ; comme lui, il insiste sur la durée et interroge les faux-semblants. Entre le cinéaste turc d’aujourd’hui et l’Italien d’hier, c’est véritablement une osmose. Ici, Ceylan suit les errements d’un homme qui, saoul, a assassiné quelqu’un et ne se souvient plus exactement où il a enterré le cadavre. Peu à peu se dresse le portrait d’une communauté villageoise, avec ses secrets, ses non-dits, ses haines. C’est d’une grande beauté, mais, il faut l’avouer, le réalisateur nous propose deux voies : soit on est fasciné, soit on s’ennuie à mourir. A chacun sa vérité
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C'est un film hypnotique.
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Le film, très lent, a valu à Nuri Bilge Ceylan le grand prix du jury à Cannes, mais il tient plus d'un épisode raté de Columbo.