Toutes les critiques de Hungry Hearts

Les critiques de Première

  1. Première
    par Vanina Arrighi de Casanova

    Jude est américain, Mina italienne. Ils tombent follement amoureux, se marient, ont un enfant. Puis tout bascule. Retranchée dans leur appartement, Mina refuse que son bébé soit contaminé par le monde dont elle le protège obstinément. Quitte à mettre la vie du petit en danger. Dans la galerie de portraits des mères obsessionnelles, Alba Rohrwacher vient de s’octroyer une place bien à part : le personnage qu’elle compose est en effet un monstre d’entêtement et de détermination d’autant plus déroutant qu’elle ne s’exprime que par des murmures. Une tonalité en accord avec l’image de "Hungry Hearts", drame sentimental délicat qui glisse à pas feutré vers l’horreur. Le précédent film de Saverio Costanzo, "La Solitude des nombres premiers", était virtuose, tournoyant, parfois boursouflé. Ici, dès la toute première séquence – la meilleure scène de coup de foudre qu’on ait jamais vue –, le décor, exigu et anxiogène, impose une autre ambiance et préfigure la sensation d’enfermement qui parcourt le film. La mise en scène, resserrée sur les visages et sur les corps, eux-mêmes confinés dans des espaces trop petits, accompagne l’étouffement de ce couple et l’aliénation progressive de la mère obsédée par le bien-être de son enfant. Refusant l’alimentation conseillée pour un bébé et le moindre avis médical, ne jurant que par son instinct maternel, elle se replie dans un déni dangereux qui conduit le père, pourtant incroyablement compréhensif, à prendre des mesures. Le trouble qui s’installe dans le couple, le conflit larvé et la méfiance grandissante construisent peu à peu une tension finalement insoutenable, qui conduit à une résolution radicale, à la fois inattendue et inéluctable. Adam Driver et Alba Rohrwacher, qui dansent ce ballet beau et macabre avec une justesse et une douceur étonnantes, emmènent le film vers de nouveaux rivages, très éloignés du flirt giallo de "La Solitude."

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Jacques Morice

    Saverio Costanzo abuse parfois des effets d'anamorphose, surligne un peu trop l'ambiance oppressante. Mais il sait nous tenir en haleine, grâce une direction d'acteurs impeccable.

  2. Fiches du cinéma
    par Marguerite Debiesse

    Bien que les épisodes se succèdent sans véritable surprise vers l'inéluctable, rarement a été si bien montrée à l'image une confusion mentale provoquée par le séisme d'une naissance.

  3. Les Inrocks
    par Vincent Ostria

    Une histoire d’amour pas anodine du tout, aux antipodes de la séduction et des conventions romantiques (grincements à tous les étages), ayant un potentiel quasiment kafkaïen.

  4. A nous Paris
    par La rédaction d' A nous Paris

    "Hungry Hearts" raconte une descente aux enfers et une plongée dans la folie d’une mère surprotectrice au point de mettre la vie de son bébé en péril. Un portrait de femme à la fois puissant et déroutant, dans un film dont l’interprétation des comédiens, la mise en scène et les propos ne peuvent laisser indifférent.

  5. TLC - Toute la Culture
    par La redaction de TLC

    La justesse de Constanzo a été de diriger ses acteurs de telle façon que ce drame familial se déroule dans un cadre où le silence est roi. Un silence qui rend sourd. Un silence où les cris intérieurs des deux personnages se font entendre, sans que jamais l’un ou l’autre ne hausse le ton.

  6. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Les plans en grand-angle -dans des lieux confinés- ajoutent au malaise. Mais ce qui donne sa singularité et sa force à ce thriller, tourné en Super-16, c'est qu'il déborde d'amour.

  7. Le Monde
    par Sandrine Marques

    Construisant habilement son récit, Costanzo creuse le sillon d’un réalisme onirique où la chronique se mêle aux fantasmes. Il écorne au passage la comédie romantique, dont il livre un précipité presque ironique, pour montrer sans ambages quel séisme la naissance d’un enfant peut représenter pour un couple.

  8. A voir à lire
    par Frédéric Mignard

    Dans un final douloureux, sombre et âpre, qui enterre plus que jamais la comédie romantique des premiers instants pour côtoyer aisément les sommets de la tragédie, Savernio Costanzo frappe les esprits et confirme donc l’auteur italien majeur qu’il est devenu à 40 ans, en une poignée de fictions.

  9. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Histoire de ne pas sombrer dans le manichéisme, le cinéaste alterne les points de vue, déstabilisant le spectateur qui ne parvient à prendre parti. (...) Les rapports explosifs entre ces parents paumés prennent aux tripes car le film ne cherche jamais à se rendre aimable.

  10. Libération
    par Clément Ghys

    Tout ce qu’il peut y avoir de «mignon» dans le film est ainsi évacué dès son ouverture."Hungry Hearts" déploie un climat toxique, s’amuse à pourrir son charmant postulat de départ. Un film psychologique très réussi, qui atteint des sommets d’horreur.

  11. Excessif / TF1 News
    par Romain Le Vern

    Saverio Costanzo bouleverse les codes des genres dans un film trompeur et déstabilisant, soutenu par deux excellents comédiens.

  12. L'Express
    par Sandra Benedetti

    La mise en scène, raffinée, oscille entre thriller, drame et film d'horreur sans jamais s'y arrêter. Mina est réduite à une froide caricature. L'émotion n'est portée que par Adam Driver, dans le rôle de Jude. C'est un peu maigre.

  13. Le Parisien
    par Alain Grasset

    Au départ, cela a tout l'air d'une comédie romantique classique. (...) Le couple se consume peu à peu dans le huis clos de leur appartement. "Hungry Hearts" crée ainsi une atmosphère étouffante qui fait penser au "Rosemary's Baby" de Polanski.

  14. Culture box by france Tv
    par Pierre-Yves Grenu

    Tournée dans l'urgence, cette adaptation du roman de Marco Franzoso "Il bambino indaco", pêche par manque de soin, et on se sent vite oppressé dans ce petit appartement où la vie du trio tourne en boucle. Reste néanmoins une intensité dramatique incontestable, un vrai sujet contemporain et deux comédiens qui donnent le maximum pour défendre leur film.

  15. Les Echos
    par Adrien Gombeaud

    L'ambiance très stylisée appauvrit une histoire intéressante, un scénario qui s’attaquait à l’amour maternel dévorant d’une femme mais plus globalement aux peurs collectives. Peur des ondes, des particules, de la nourriture… à force de concentrer sa mise en scène exclusivement sur la folie de son personnage principal, le film néglige cet inquiétant parfum qui imprègne déjà le tout jeune XXIe siècle.

  16. Le JDD
    par Stéphanie Belpêche

    Dès les premières minutes, on est captif de l’atmosphère délétère de ce film. Sous ses apparences de comédie romantique pleine de charme, il se transforme insidieusement en un drame psychologique glaçant et ose aborder le tabou vertigineux sur la toxicité d’une mère envers son enfant.

  17. Clapmag.com
    par Carole Milleliri

    Le parti-pris s’avère bancal pour sonder le cataclysme psychologique d’une naissance et la complexité d’une parentalité nouvelle. "Hungry Hearts" rate donc son coup et plonge vers un dénouement pathétique à partir d’un sujet pourtant intéressant.

  18. Critikat.com
    par Josué Morel

    Le film est brouillon, erratique, un peu foutraque par instants, et saute d’un régime à l’autre sans parvenir à pleinement développer une forme à même de retranscrire les variations psychologiques des personnages. Pourtant, en dépit de ses indéniables faiblesses,"Hungry Hearts" parvient toutefois à capter notre attention ici et là.

  19. La Croix
    par Arnaud Schwartz

    Le réalisateur s’engage dans un exercice de style de plus en plus grossier, usant des codes du cinéma d’angoisse. Et, bien que l’issue laisse place à un certain suspense, le film se termine dans le registre attendu du fait divers tragique…