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Imaginez Philippe Poutou présidentiable... C’est le postulat du second film de Michel Muller, l’adaptation de sa série télévisée de 2007. Bourré de bonnes intentions (stigmatiser les plans com’ des candidats, fustiger le cynisme des conseillers, redonner son sens à la morale en politique), Hénaut Président ne sait hélas pas à quel regard s’accrocher : À celui du témoin neutre, joué par Robinson Stévenin ? À celui du stratège opportuniste, incarné par Olivier Gourmet ? À celui du candidat faussement benêt, personnifié par Muller ? Sans point de vue ni ton bien définis, platement mis en scène, le film finit par ressembler à un interminable bout-à-bout de vignettes inégales, qui ne nous apprend rien sur les moeurs politiques qu’on ne sait déjà. La réalité du moment est surtout bien plus romanesque et dramatique que la fiction...
Toutes les critiques de Henaut President
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Emmené par deux formidables têtes d'affiche et une excellente brochette de seconds rôles, pathétique, dérangeant, Hénaut Président rallie tous les suffrages. Prière de ne pas s'abstenir.
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Muller a su retrouver l'énergie du format court dans ce long métrage féroce.
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Peu de moyens, mais plein d'idées, comme celle de ne pas céder au cynisme ou à l'ironie. (...) le souci de qualité est apporté par Olivier Gourmet, tête de liste une fois de plus irréprochable.
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Obsession des sondages, course à la démagogie, croc-en-jambe des camps rivaux, Michel Muller mène rondement cette satire féroce de la politique spectacle.
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Version cinoche des pastilles vitriolées diffusées sur Paris Première, cette satire incisive tient difficilement la distance sur une heure trente. Fauchée, foutraque, l'entreprise inspire néanmoins le sympathie et la prestation décomplexée d'Olivier Gourmet remporte tous les suffrages.
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par Jean-Luc Bertet
Gagné par le succès de la série (...) Michel Muller le met en scène et l'incarne [Hénaut] (...) si satire il y a, la comédie burlesque cible plus le monde de la com que celui de la politique. Les pubards y apparaissent aussi pathétiquement nuls que machiavélique. Ce film (...) rejoint la réalité.
Si le film touche souvent juste dans la fresque pathétique que peut devenir un jeu électoral [...] l'ensemble manque de la cruauté mordante qui faisait la saveur de la série télévisée.
D'après la série télévisée, une farce satirique à gros sabots, jouant sur les poncifs.
Tout cela, plutôt bon enfant et sympathique, épingle avec une pertinence grotesque les tares de la vie politique contemporaine. (...) Dépourvu de rythme, affaibli par le manque de profondeur des personnages, doté d'un récit mis en branle à la va-comme-je-pousse, perclus de maladresses et de "blancs", le film en ressort passablement dévitalisé.
Sans se prendre pour ce qu’il n’est pas, Hénaut président permettra juste aux électeurs, fatigués de la mascarade politique, de faire un petit break entre deux meetings télévisés et trois flashs info. Pause d’autant plus réjouissante que le rire, s’il est jaune, demeure très fréquent et donne l’occasion de se moquer de son voisin - sport hexagonal s’il en est. Car tout le monde en prend pour son grade : le plouc comme le parigot, l’ouvrier comme le publicitaire, les minorités comme les puissants, les démunis comme les nouveaux riches. Une certaine idée de l’égalité selon Muller, en somme.
Des histoires de campagne pas toujours très abouties, certes, mais rendues savoureusement croustillante par un Olivier Gourmet en très grande forme.
Le résultat pêche par une mise en scène qui manque singulièrement de peps et de mordant. On a l'impression d'un film réalisé avec trois bouts de ficelle, ce qui est gênant pour un tel sujet politique et national. On peut déjà nourrir des réserves sur le propos caricatural qui fait rarement rire, mais surtout, on reste dans une réalisation de série plutôt que de cinéma. À l'arrivée, une impression de gâchis sur un très bon sujet.
Comme son honnête Hénaut (...), la satire est gentille et limitée. Quelques moments de folie douce affleurent (...), mais le film préfère se réfugier dans un semblant de réalisme, qui enfonce d'abord des portes ouvertes.
Devant et derrière la caméra, Michel Muller se complaît dans un registre pince-sans-rire qui mise sur le décalage-dérapage, mais manque de mordant.