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Sur le papier, on ne peut pas faire moins original que ce roman d’apprentissage sur fond de guerre froide où tout est première fois – baiser, cigarette et prise de conscience. Mais Ginger & Rosa est un peu plus qu’un Diabolo menthe à la sauce british, et ce, grâce au regard singulier de Sally Potter (Orlando, Rage), dont la mise en scène épouse les afféteries ados pour mieux mettre à nu la vulnérabilité du passage à l’âge adulte. En évoluant peu à peu du récit initiatique vers un drame oedipien plus inattendu, le film donne aussi à voir une Angleterre pas si conventionnelle que ça. À la manière néoclassique de Terence Davies dans The Deep Blue Sea ou de Joe Wright dans Reviens-moi, Sally Potter entend au fond dépoussiérer le film d’époque. Si elle n’égale pas ses deux compatriotes, c’est qu’elle se laisse trop souvent prendre au piège de la préciosité. Un écueil qu’évitent avec élégance les deux jeunes interprètes, la vénéneuse Alice Englert et la lumineuse Elle Fanning, que l’on ne quitte pas des yeux.
Toutes les critiques de Ginger & Rosa
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ginger & Rosa est un film brillant, diablement bien écrit, habilement mis en scène et interprété avec une force radicale et poignante par Elle Fanning et Alice Englert. Une belle petite surprise et un beau rayon de soleil en cette fin de mois de mai maussade à souhait.
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Plus qu’une histoire que l’on raconte, une vraie immersion d’une époque donnée, épluchée dans le détail, sans erreurs.
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par Florence Roman
Ce très beau film sur le passage à l'âge adulte consacre le talent pur d'Elle Fanning, un diamant brut touché par la grâce.
Elle Fanning est terrible, terriblement drôle.
Avec tous le respect qu’on lui doit, c’est le film le plus fascinant de Fanning.
Fanning incarne la perfection dans ce rôle d’adolescente qui navigue en eaux troubles, aucune fausse note dans sa performance, peu importe si la situation évolue de manière mélodramatique, tout ce qui tourne autour de Ginger relève du génie.
Un film presque parfait, joliment filmé et monté, interprété avec passion.
Le jeu de Elle Fanning paraît ingénu et naïf et c’est là toute la puissance. Elle arrive à vous convaincre sur la réalité émotionnelle de Ginger, chaque moment est un instant unique.
L'adolescence, c'est toute une histoire. Sally Potter la filme avec son charme vénéneux, dans une odeur de pluie et de thé indien, une atmosphère à la Iris Murdoch. (...) La réalisatrice n'en fait pas une oeuvre politique. Elle filme la rébellion en herbe avec ce qu'il faut de justesse et d'indulgence.
Pas une seule performance médiocre dans ce lot d’acteurs.
Potter oublie tous ses partis pris peu conventionnels pour laisser place à une narration simple et efficace.
Si la grâce d'Elle Fanning a déjà fait ses preuves, Ginger et Rosa offre aussi un bel écrin à Alice Englert.
Outre son scénario ciselé sur le thème de l'engagement, Ginger et Rosa a surtout deux atouts majeurs : ses magnifiques jeunes comédiennes. Elle Fanning, fragile comme une porcelaine, révèle à 13 ans, un maturité incroyable, tandis qu'Alice Englert est belle comme un diamant brute.
Un drame émouvant, fort et délicat.
Sally Potter brode sur le talent, lengagement politique, la découverte de la sexualité et la fin de l'innocence, avec la complicité de deux jeunes actrices éblouissantes, Elle Fanning (soeur de Dakota) et Alice Englert (fille de la réalisatrice Jane Campion)
Images magnifiquement travaillées, interprétation juste, histoire touchante et intelligente. Un joli film délicat et puissant.
Si l'interaction entre les deux jeunes filles est véritablement le moteur du récit, on regrette que la réalisatrice, Sally Potter, n'ait pas su faire exister avec plus de réussite les personnages gravitant autour d'elles. En résulte un film certes touchant et plus d'une fois juste sur les affres de l'adolescence, cet instant si fragile où tout se construit, mais qui manque d'une substantielle moelle pour s'inscrire dans la liste des grands films marquants du genre.
Malheureusement, le scénario s’embourbe vite dans des discours qui explicitent inutilement ce que la caméra de Sally Potter pénétrait avec un mystère beaucoup plus intense et profond que des disputes qui tournent à vide. "Ginger et Rosa" permet tout de même de confirmer le talent de ses deux actrices : Alice Englert, fille de Jane Campion, et Elle Fanning.
C’est la manière dont Fanning et Englert animent les personnages qui rendent ce film si hors du commun.
Une simplicité qui convient parfaitement pour ce film.
Bref, le film tient avec modestie et sensibilité la chronique d’un passage à l’âge adulte. Elle Fanning étincelle.
Sur le papier, le parallèle apocalyptique de Ginger & Rosa fait craindre le pire. On se souvient encore avec douleur du narcissisme de Bellflower qui jumelait drame romantique et (faux) post-nuke. Fort heureusement, le film de Sally Potter n'a pas ces prétentions maniérées. A l'inverse cette dernière fait le choix de s'effacer derrière le parcours de son héroïne. Un histoire traitée sans audace, mais avec le tact nécessaire pour désamorcer les gros sabots de son sous-texte et laisser le champs libres à ses deux actrices pour démontrer qu'elles ont l'étoffe des plus grandes.
Fous rires intempestifs, insolence vis-à-vis des parents, trouble des premières amours ; la réalisatrice capte plutôt bien toutes les foucades de l’adolescence. Et son propos est d’autant mieux relayé qu’elle dispose de deux excellentes comédiennes dont l’une, Alice Englert, n’est autre que la fille de Jane Campion. Quand la tonalité devient plus dramatique, on peut juste regretter le manque de recul et d’humour de l’ensemble.
La réalisatrice n’échappe pas à quelques clichés et l’on peut parfois s’ennuyer, bercé par un rythme trop lent. Pourtant, on est sensibles à ce récit d’amitié et d’émancipation qui charme aussi grâce à l’interprétation juste d’Elle Fanning, de Christina Hendricks et d’Annette Bening.
Une histoire traitée sans audace, mais avec le tact nécessaire pour désamorcer les gros sabots de son sous-texte et laisser le champ libre à ses deux actrices principales (secondée par un cast adulte solide) pour démontrer qu'elles ont l'étoffe des plus grandes.
En refusant de choisir un fil rouge narratif, Sally Potter condamne son nouveau long-métrage à l’indigence thématique. Les acteurs méritaient mieux.
Malgré le charme des jeunes actrices Elle fanning et Alice Englert, ce film britannique sensible de Sally Potter prend certains travers de l'adolescence : des bavardages, des espoirs déçus et un peu d'ennui.
Si l'arrière plan socio-historique et le casting restent dignes d'intérêt, la mise en scène de Sally Potter fait de l'histoire adolescente un mélodrame trop plein d'assurance pour rester juste.
Une double révélation qui fait oublier un casting saugrenu, composé en majorité d'Américains jouant des Britanniques. La perfide Albion ne manque pourtant pas de bons comédiens... Ni de bons cinéastes, d'ailleurs, puisque Sally Potter est anglaise.
Sally Potter utilise le danger nucléaire comme une métaphore — un peu appuyée — de la fin de l'innocence, mais chaque plan, à la lisière du maniérisme, est la preuve de son talent formel. Face à la rousse Elle Fanning, nouvelle baby face boudeuse de Hollywood, la brune Alice Englert impose sa présence.
En voulant brasser de multiples enjeux historique et sociétaux, Ginger & Rosa passe à côté de son sujet : l'intime à travers le déchirement d'une famille qu'elle ne touche du doigt que dans son dernier quart d'heure.
Ce n'est malheureusement pas dans ce film au pardon aporétique, la condamnant au repli sur soi, que cet élan trouve sa forme d'avènement.