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Révélée avec Brodeuses, film également construit autour d’un absent (un fils mort), Éléonore Faucher fait à nouveau preuve d’un
talent de conteuse et de metteur en scène quand elle se penche sur l’enfance de ces trois gamines, toutes tendues vers un seul but : braver l’interdit et découvrir qui est cet obscur géniteur qui rythme leur vie. Malheureusement, le récit est entrecoupé de scènes où Sybille, devenue adulte, poursuit sa quête et sa réflexion jusqu’à une éventuelle révélation finale. Le film devient alors maladroit, il perd son rythme et son énergie sans que rien ne soit apporté en compensation.
Toutes les critiques de Gamines
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Cette adaptation par Eléonore Faucher, la réalisatrice révélée par «Brodeuses», de l'excellent roman autobiographique de Sylvie Testud, l'actrice qui tient son propre rôle à l'écran (même si elle a changé son prénom dans le film pour celui de Sybille) est un véritable petit bijou. On plonge très vite et avec un incroyable bonheur dans l'histoire de cette famille italienne. Tous les personnages sont formidablement attachants - mention spéciale à Jean-Pierre Martins, le Cerdan de «La Môme» qui campe un parrain italien macho - dans ce beau film à la fois tendre, émouvant et souvent très drôle.
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Couleur de blé et de soleil, ce film-là à tous les charmes, y compris ceux, volcaniques, d'Amira Casar, ceux, magnétiques, de Jean-Pierre Martins.
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Adapté du roman de Sylvie Testud, ce film est l'attachante chronique de trois gamines complices. Mais derrière leurs rires et leurs larmes se dessine le drame d'une mère qui a raté sa vie de femme. Un héritage pesant pour ces fillettes devenues adultes et dont l'une sera un jour une actrice célèbre...
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Entre rires et tendresse, ces jeunes vies se construisent entre une mère à laquelle son indépendance coûte cher, et qu’il ne faut pas peiner et un père que son absence rend fascinant. Les acteurs de cette chronique dont sont excellents (Amira Casar, Sylvie Testud et Jean-Pierre Martins) mais le trio de fillettes séduit durablement.
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Dans ses va-et-vient entre passé et présent, le film sort de la naphtaline lorsqu’il se recentre sur l’une des gamines devenue adulte, interprétée par Testud. Et l’idée bancale de départ consistant à plonger l’actrice-écrivaine dans sa propre histoire fonctionne grâce à son abattage, yeux tristes mais pénétrés et sa voix naturellement rauque quand elle évoque ce fantôme paternel pesant. Et tout passe avec et grâce à elle, le retour aux racines italiennes (comme une version terre à terre du mésestimé Ne te retourne pas) dans une famille cliché, ou même chanter à tue-tête la scie de Toto Cutugno, L’Italiano.
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Eléonore Faucher adapte le livre autobiographique de Sylvie Testud (qui joue Sybille adulte, c’est-à-dire son propre rôle) et déçoit un peu par rapport à "Brodeuses", son premier long-métrage. Mais quand la voix de Sybille se tait et que les filles, devenues grandes, retrouvent leur père lors d’une entrevue malaisée dans un café lyonnais, le film trouve soudain l’ampleur qui lui manquait, la réalisatrice se révélant très à l’aise à saisir une certaine âpreté.
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S'il n'y avait aussi, à la base du scénario, le récit quasi autobiographique de Sylvie Testud, qui joue d'ailleurs Sybille adulte. Impeccablement, comme d'habitude. Si bien que, finalement, ce petit film sans grande envergure trotte longtemps dans la tête.
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Gamines est construit en allers-retours entre l'enfance et l'âge adulte des trois filles, avec comme axe l'absence de ce père, dont on redoute et désire le retour, dont on fantasme les qualités, d'autant plus qu'on n'en entend jamais dire que du mal. Cette histoire ordinaire est traitée avec une attention sensuelle (comme dans Brodeuses, la belle image de Pierre Cottereau va chercher ce qu'il y a de beauté dans la vie de tous les jours) qui la rend immédiate, belle à voir, douce à toucher.
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La famille se révèle être la question centrale de Gamines. Les sœurs sont soudées, proches de leur mère et le parrain se présente comme une figure alternative et aimante du père. Ainsi, Eléonore Faucher ne s’embarrasse pas d’une mise en scène sophistiquée et se concentre sur les visages des acteurs, afin de capter la cohésion du groupe mais également les souffrances et les rires de chacun. On peut néanmoins reprocher à ce long-métrage sa longueur. Divisé en deux parties, la seconde concentrée sur la résolution des questionnements de l’héroïne devenue adulte, s’éternise sur les détails de sa vie réussie et côtoie, avec un brin d’insistance, le pathos. Gamines, comme son nom l’indique, se révèle donc nettement plus réussi dans sa partie uniquement centrée sur les fillettes. On retiendra surtout sa sensibilité et sa légèreté ambiante.
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Au départ, on se méfie : des enfants élevés par une mère Courage, l'absence omniprésente de père, on a vu ça cinquante fois dans un cinéma français essoufflé, et on n'a pas envie du tout d'embarquer pour une cinquante et unième... Et puis Eléonore Faucher, dont on avait aimé le premier film, Brodeuses, réussit la gageure de survoler - enfin presque ! - tous les clichés : on retrouve sa délicatesse, sa précision et sa sensibilité dans la direction d'acteurs (les trois jeunes comédiennes qui entourent Amira Casar sont parfaites).
On se passerait volontiers, en revanche, de l'incessant va-et-vient entre passé et présent, qui semble n'obéir qu'à une seule et insuffisante nécessité : donner un rôle conséquent à Sylvie Testud, par ailleurs l'auteur du roman qui a inspiré le film...
Mais on aime bien la rencontre, longtemps différée, des trois soeurs, devenues adultes, avec le père fantôme.