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Mal connue en France, cette période est racontée ici du point de vue d'un journaliste. Mais ce sujet politique et polémique nécessite un doigté dont est loin de faire preuve Miguel Courtois. Sa mise en scène appuyée, ses effets de caméra, l'inutile aventure sentimentale, redent caduque sa volonté de renouer avec la réussite de son précédent film, El lobo.
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A travers l'évocation du scandale des Groupes Anti-terroriste de Libération (GAL), Miguel Courtois remue les plaies de la lutte anti-terroriste espagnole et soulève des questions qui restent d'actualité. Après El lobo et un documentaire, 11 mars, histoire d'un attentat, Miguel Courtois continue de s'intéresser au terrorisme via, cette fois, un thriller politique à tendance paranoïaque qui lorgne du côté de Conversation secrète ou des Hommes du président. Dans les années 1980, les GAL (Groupe Anti-terroriste de Libération) apparaissent pour lutter contre les attentats sanglants du mouvement séparatiste basque ETA. Mais leurs méthodes radicales s'avèrent pires que le mal combattu. Qui se cachent derrière les GAL ? Le Gouvernement est-il impliqué ? José Garcia, plutôt convaincant malgré un accent ibérique surprenant, épaulé par la jolie Natalia Verbeke, est Manuel Malo, alias Melchior Miralles, fondateur d'El Mundo et producteur du film, à l'origine du scandale. Leur enquête, angoissante et confuse, se laisse suivre avec plaisir mais on aurait aimé saisir un peu mieux les tenants et aboutissants d'un sujet occulté de ce côté-ci des Pyrénées. En particulier en ce qui concerne l'implication de l'Etat français, largement suggérée mais peu étayée. A défaut de traiter son sujet en profondeur, GAL a pourtant le mérite de soulever des problématiques d'actualité : la lutte anti-terroriste peut-elle tout justifier ? Qu'est ce qu'une démocratie qui bafoue ses principes au nom de la raison d'Etat ? Idem en ce qui concerne l'acceptation et le soutien de la population, exaspérée par l'ETA, pour un mouvement tout aussi hors-la-loi dont la logique reposait sur la loi du Talion. Œil pour oeil, dent pour dent - et aujourd'hui, pourrait-on dire, "george bush" rec="0" pour Bush -, voilà un autre thème, survolé. Le soutien de la population n'est pas une garantie de justice pertinente, certes, mais pourquoi et comment parvient-on à une telle situation ? GAL pose donc des questions, auquel il ne répond pas forcément, et fait surtout oeuvre de mémoire. Il s'appuie sur un suspense efficace et un style documentaire, plutôt réussi, qui ne recherche pas le spectaculaire à tout prix. Sans atteindre la qualité des films référence dont il s'inspire, il réussit globalement à nous satisfaire. Imparfait donc, mais important.GALDe Miguel CourtoisAvec José Garcia, Natalia Verbeke, Bernard Le CoqSortie en salles le 7 mai 2008Illus. © EuropaCorp Distribution
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Quatre ans après son passionnant El lobo, Miguel Courtois poursuit son investigation de ces années de plomb. Moins spectaculaire, plus ardu, ce thriller politique s'inscrit dans un registre engagé que l'on retrouve en France dans des fictions télé initiées par Canal +. Les amateurs apprécieront.
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"Si je peux faire du divertissement au sens noble et exprimer mes convictions, je suis le plus heureux des metteurs en scène." Sur le premier point, la mission est partiellement remplie. L'esthétique froide et la mise en scène télévisuelle desservent souvent une intrigue au demeurant haletante.
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Ce thriller politique déroule des aspects passionnants de la sale guerre que se sont livré l'ETA et le GAL. Malheureusement, Miguel Courtois n'est pas Costa-Gavras et, en dépit d'interprètes brillants, son film, plombé par une narration brouillonne et par une réalisation pataude, vire au téléfilm.