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Dans les années 90 (Epouses et concubines, Vivre ! ...), jusqu’au début du nouveau millénaire (Hero, Le secret des poignards volants...), le cinéma ample et chiadé de Zhang Yimou en faisait l’un des fleurons de l’industrie chinoise, sorte de vitrine de luxe pour un public international conquis. Si l’intéressé n’a jamais cessé d’œuvrer, l’impact de ses grosses productions se limitent désormais principalement au seul marché national (il a même été accusé d’être devenu un artiste officiel du régime). L’apparition au milieu de notre été sportif de ce Full Red River est donc plutôt inattendue. A travers ce huis clos à ciel (quasi) ouvert, on suit des intrigues de cour dans l’imposante enceinte d’un palais impérial. L’action se déroule au XIIe siècle et voit s’affronter les représentants de deux dynasties. L’idée ici est de se laisser porter – et se perdre - par les incessants va-et-vient de personnages dont on finit par ne plus très bien savoir ce qu’ils cachent. La mise en scène de Yimou, elle, n’a pas bougé. Inspirée, elle enrobe cette fresque souvent drôle d’un vernis soyeux à la limite du fantastique.