-
Dans les années 90, on pensait Stallone perdu pour le cinéma. Mais au tournant du siècle, la bête s'est réveillée pour produire deux incroyables films bourrins et/ou nostalgiques qui lui permettaient de régler ses comptes avec Hollywood et surtout avec sa propre légende. John Rambo et Rocky Balboa semblaient avoir été conçus pour sceller une fois pour toutes le mythe Sly ! On pense au début que Expendables est le pendant de ces deux films crépusculaires : l'adieu, non plus aux personnages, mais carrément à tout le cinéma bodybuildé des 80's. Mais on comprend rapidement que Sly est parti ailleurs. Plutôt que de signer une Horde sauvage 80's, l'acteur/réalisateur le plus musclé du monde a préféré s'amuser, réaliser un tour de piste rigolard et explosif avec ses potes d'antan. Tout est là : les coups de lattes de Jet Li, les coups de boule de Statham, les coups de couteaux ou de mitraillettes de Lundgren et même les cigares de Schwarzy... Ca fait mal, c'est fun, parfois émouvant (la séquence de Mickey Rourke) et on a du coup très envie de voir la suite !
Toutes les critiques de Expendables : Unité spéciale
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- 20 Minutespar Caroline Vié
Si vous cherchez une étude psychologique avec des personnages fouillés, Expendables n’est clairement pas pour vous. Sylvester Stallone offre un plaisir aux amateurs de cinéma d’action qui déménage et ne cherche pas à faire dans la dentelle! On passe donc un excellent moment en compagnie de ses héros aux gueules burinées et aux muscles impressionnants. Les scènes d’action dépotent et la dimension humoristique de l’ensemble rend le film extrêmement attachant.
- Chronic'artpar Jérôme Momcilovic
Cette idée, que le film tient tout du long, est d'autant plus séduisante qu'elle est moins ironique que vraiment émouvante. L'ironie, de toute façon, n'a jamais été le terrain de Stallone - c'était celui de Schwarzenegger, qui justement vient l'occuper le temps d'un caméo bref et parfait. C'est dans ces moments-là que Stallone est le meilleur, dans les coulisses, dans le portrait de groupe où parfois, le film prend de jolis accents hawksiens. Le choix de Jason Statham, par exemple, est assez judicieux. Il est un peu exotique ici, parce que c'est le seul corps à raccorder à l'époque (le seul aussi, logiquement, à enfourcher une bécane moderne), alors on aurait pu s'attendre à ce qu'il ne serve, par dérision, qu'à souligner l'anachronisme des autres. C'est à peine le cas, Stallone préférant dessiner entre lui et son propre personnage (un peu en retrait et impérial), un beau couple de professionnels. Pour le reste (c'est-à-dire la grosse moitié du film, quand il s'agit d'aller corriger un dictateur en Amérique latine, pour un finale à la Commando pas plus avare en tripailles que le dernier Rambo), le film atteint avec un panache indéniable l'objectif qu'avaient fixé pour lui tous les fans de la planète : bim, bam, boum.
- Fluctuat
Annoncé comme l'ultime come-back de l'actionner 80's bottant le cul au blockbuster digital, Expendables promettait beaucoup. Presque trop : entre nostalgie d'une époque pas si fabuleuse, tiédeur et boursouflure, Stallone a pris un petit coup de vieux. En France, on a Age tendre et tête de bois ; maintenant, à Hollywood, il y a Expendables. C'est moins musical et provincial, a priori un peu plus classe, pour le reste, vu du large, on navigue dans les mêmes eaux nostalgiques : des stars sur le déclin, has been ou en marge se réunissent pour une tournée d'anthologie qui rallonge, sinon condamne, l'âge de la retraite. A coup de teasers, de trailers, d'interviews, d'affiches partout, il n'aura échappé à personne que Stallone est ici notre maître de cérémonie. Tel un tenancier de bar pour métalleux parfumés à la bière, le grand manitou sexagénaire a sorti son carnet d'adresses. Parce qu'il faut des noms qui claquent, une brochette de gueules à aligner et qui titillent nos souvenirs d'adolescents en quête de virilité - c'était le temps béni de la Cannon et du vidéo club, de ses jaquettes fascinantes où Chuck Norris brandissait une mitrailleuse lourde tel un gourdin etc. Des noms donc, des noms qui en imposent et fassent rêver ceux qui vécurent les 80's en direct comme les autres. Ces noms se veulent à eux seuls un exploit, une vraie réunion d'anciens combattants : sur l'affiche, on ne voit qu'eux : Stallone, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Mickey Rourke. Expendables, un film d'acteurs alors ? Qui comme avec Sherlock Holmes et Night and Day ne cesse de faire son retour en forme à Hollywood ? Pas tout à fait.Rocky RamboTout Stallone s'est bâti sur une usurpation originelle (Paul Newman dans Marqué par la haine). De là, il a peaufiné son personnage, sa grande figure mélancolique qui dès Rocky II fut définitivement installée, condamnée à se répéter chez la plupart de ses personnages. Après avoir mis un point final à ses deux icônes qui l'ont façonné (Rocky et Rambo s'achevant sur un plan bouleversant qui aurait dû être son dernier film), Stallone voit plus grand et s'attaque avec Expendables au cinéma qui l'a fabriqué ; ce cinéma d'action des 80's dont il fut la star musculeuse, synchrone alors avec son époque toute éco obsédée par la salle de gym - que les présences de Randy Couture et Steve Austin rappellent ici (l'un est champion d'UFC, l'autre de catch). Sauf que la mélancolie fait place à la nostalgie. Si la distinction semble fine, elle consiste à regarder vers le passé et non le réactiver sans cesse. A l'écran, ça passe par cet ultra volontarisme un peu boursouflé affirmant un parti pris old school. Stallone n'a cessé de le dire, Expendables se veut un film à l'ancienne (comprenez sans digital), comme à la belle époque des Cobra et autres Commando qu'on a pourtant préférés oublier. Un film, donc, avec des gueules taillées dans la fonte, des gros bras armés de calibres maousses, des explosions qui redonnent du boulot aux pyrotechniciens hollywoodiens.Sons of AnarchyPlus encore, Expendables c'est le souvenir d'un monde encore clair inspiré des 80's (on y revient toujours), avec ses preneurs d'otages basanés, ses dictateurs sud-américains moustachus et ventripotents, ses méchants en costard cravate au sourire carnassier évoquant les businessmen de Wall Street (ou les exécutifs hollywoodiens). Un monde qui ne craint pas les conventions, un monde de cinéma et de bande dessinée, un monde macho mais pas trop où la femme, comme toujours chez Stallone, donne un but. Plus concrètement, Expendables c'est une bande de barbouzes le jour et bikers la nuit lancée dans une énième mission, d'abord pour le pognon, finalement pour un idéal. Un film chrétien (la rédemption, éternel motif), républicain et plutôt fier de l'être, préférant la littéralité au second degré : nulle satire ou parodie, sauf pour une assez vaine séance de caméo des patrons de Planet Hollywood vite spoilée (micro meeting entre Sly, Schwarzy et Bruce Willis), Expendables se prend au sérieux. Ce qui n'est pas plus mal, on évite les pénibles petits ricanements que le projet laissait présager. La connivence crasse à l'adresse du fan de mauvais film d'action qui fait toujours semblant de faire semblant de rire devant la débilité ou les aberrations se déroulant à l'écran. Lassante posture ironique.Ikari WarriorIl y a bien sûr un certain plaisir dans la franchise avec laquelle Stallone pilote ce revival. Des moments forts où le cinéaste regarde ses acteurs d'un oeil complice et amoureux. Sauf qu'exception faite de Mickey Rourke qui, en ex-mercenaire reconverti en tatoueur philosophe, dévore l'écran, Sly sous-exploite son casting. Il ne sait pas toujours quoi faire de leurs corps, gère difficilement leur surnombre (Statham en bras droit est le plus présent). Point de vrai film commando à la Predator jouant d'une myriade de punch lines badass (un peu quand même), mais un film au rythme desserré, proche du dernier Rambo , la dureté des enjeux en moins. Durant une heure, presque longue, on ne sait trop si ce mélange de sècheresse et de leste, certes cohérent et fidèle aux séries B Cannon, méritait d'être réactualisé. Comme Rambo, encore, le film vise son dernier quart temps : une orgie de violence où les corps d'ennemis anonymes explosent dans un grand shoot'em up gore abusé. Passée cette relecture libidineuse d'Ikari Warrior, le film se boucle sur un dernier baroud de testostérone. Stallone qui, du début à la fin a gardé l'oeil vitreux et un air mauvais, reste en retrait, dans un plan large. On aimerait y voir la modestie d'une oeuvre collective, hélas on termine sur le goût, un peu fade, d'un actionner nostalgique d'une ère pas si sublime que ça.Expendables : Unité spécialeDe Sylvester StalloneAvec : Sylvester Stallone, Jason Statham, Mickey Rourke, Jet Li, Dolph Lundgren...Sortie en salles le 18 août 2010[mediabox id_media="131034" align="null" width="550" height="324"][/mediabox]© Metropolitan FilmExport Jérôme Dittmar- Exprimez-vous sur le forum cinéma- Suivez le fil blockbuster sur le blog cinéma- Sylvester Stallone sur Flu : lire les critiques de Rocky (1977), Rocky II (1980), Rocky III (1983), Rocky IV (1986), Rocky V (1990), Rocky Balboa (2007), John Rambo (2008) et Rambo 5 (2009)
Télé 7 jourspar Philippe RossSuivant le schéma immuable du commando de baroudeurs vengeurs, Expendables dégaine, en l'assumant crânement, un déluge non-stop d'ultraviolence, de baston et de défouraillage grand cru. C'est assez rase bitume, mais nostalgique en diable, bourré de clins d'oeil et donc, forcément jubilatoire, comme tous les plaisirs coupables !
Le JDDpar Carlos GomezCa pétarade dans tous les coins. Ca saigne tout ce que ça peut. Artistiquement, ça se contente de peu. C'est rythmé à coups d'uppercuts qui sentent bon la muscu et la créatine. (...) Bref, une série B tirant vers le C.
Téléramapar Cécile MuryDifficile de railler ce come-back de Sylvester « Rambo-Rocky » Stallone : l'icône vieillissante s'en charge. Soit une bande de durs comme il n'en existe que dans les BD, ultraviolents, archicouturés, aussi tatoués et timbrés que prompts à l'autodérision : les « expendables » (en français, les « utilisables » ou les « disponibles »). Cette petite entreprise de mercenaires-motards permet à Stallone un hommage rigolard, affectueux à ses potes et rivaux d'autrefois : Jet Li, Mickey Rourke, Dolph Lungren, un vrai catalogue de vétérans...
On aperçoit même Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger, réunis dans une scène clin d'oeil. Entre deux références décontractées à la gloire musclée de jadis, ça défouraille, étrangle, tranche, assomme dans tous les coins, comme au bon vieux temps. Une petite gâterie pour ex-fans des eighties.
Nouvel Obspar Olivier BonnardL’idée, sympathique, aurait pu donner lieu à un happening amusant sur le thème : comment vieillir dans le cinéma d’action ? Sauf qu’il manque à Stallone l’autodérision. Terriblement premier degré, le film, ode à l’amitié virile et, surtout, à Stallone lui-même, semble droit sorti des années 1980. On peut y trouver un plaisir coupable, d’autant que les scènes de baston sont plutôt bien emballées, mais tout ça reste assez navrant.
Le Mondepar Jean-François Rauger(...) l'imbécillité de cette histoire compte moins que les retrouvailles, parfois furtives, avec des acteurs qui, soit firent les beaux jours du box-office d'alors (Sylvester Stallone, bien sûr, mais aussi Bruce Willis ou Arnold Schwarzenegger), soit comblèrent par leur cabotinage les amateurs de nanars (Eric Roberts). Chacun d'entre eux retrouve un rôle qu'il aurait pu tenir il y a vingt ou trente ans.
Mais cette résurrection ne pouvait se faire qu'à la condition d'une impression d'immuabilité des corps et des visages. L'artificialité du projet est ainsi curieusement renforcée par le sentiment que la chirurgie esthétique fait de la plupart des acteurs, plus que mûrs, des androïdes à la silhouette factice et au masque figé.
D'où une impression qu'il est facile de ressentir : celle de se trouver face à un Musée Grévin du -blockbuster des années 1980. Pour ajouter à la clientèle des quadragénaires celle des adolescents d'aujourd'hui, Expendables : unité spéciale a choisi d'éliminer toute violence trop réaliste au profit d'une innocuité bon enfant de la brutalité. Même certains morts ressuscitent à la fin.A voir à lirepar Frédéric MignardVraiment pas une œuvre de studio à la hauteur des attentes du grand public et surtout à des années lumières des spectacles pyrothechniques et acrobatiques des productions EuropaCorp (davantage orientées adolescents), Expendables : unité spéciale devra donc rester uniquement une œuvre pour les puristes d’un genre dont Stallone, un brin opportuniste sur ce coup, ne semble rendre hommage qu’aux horripilants DTV des années 90-2000s. Trois maigres consolations, la connerie bovine du personnage de Dolph Lundgren (mais doit-on vraiment en rire ?), des scènes de massacres armés tardives mais jubilatoires et surtout l’idée que Julia Roberts puisse un jour jeter un coup d’œil à cette grande débandade pour y découvrir les exploits pathétiques de son frérot, Eric Roberts que l’on préférait, lui aussi, dans les années 80 et notamment chez Konchalovksi et son Runaway Train ! Une autre époque on vous dit !