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Muriel ne rate pas un seul concert de Vincent Lacroix. Le jour où le chanteur commet un acte terrible, la groupie n’hésite pas une seule seconde à lui venir en aide. « Elle passe sa vie à l’attendre / Pour un mot pour un geste tendre / La groupie du pianiste (...) Elle le suivrait jusqu’en enfer (...) Elle l’aime, elle l’adore », chantait Michel Berger dans un tube millésimé 1980 auquel Jeanne Herry (fille de Miou-Miou et de Julien Clerc) fait référence dans le titre de son premier film. Sandrine Kiberlain y incarne cette « amoureuse d’un égoïste », joué par le bellâtre Laurent Lafitte. Si les ficelles de l’enquête policière sont parfois grossières, l’intérêt de ce curieux thriller réside ailleurs. En l’occurrence dans sa façon de faire virer sa dimension dramatique vers le loufoque et la comédie noire, au diapason du rapport de force indécis entre les personnages, seconds rôles compris. Efficace, le film doit beaucoup à son duo d’acteurs, l’un glaçant en salaud machiavélique et mielleux, l’autre géniale en dévote un poil mytho, à l’instinct de survie pourtant insoupçonné.
Toutes les critiques de Elle l'adore
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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De ce creuset surgit une histoire formidable, compliquée comme une montre suisse, et qui marche en permanence au-dessus du vide sans jamais trébucher. Cette virtuosité rend heureux.
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Une nouvelle fois, Sandrine Kiberlain comme d’habitude nous emballe dans ce film formidable !
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Premier film de la fille de Miou-Miou et de Julien Clerc, inégal (le côté polar est moins réussi), mais original et drôle, et habité par Sandrine Kiberlain, comme toujours solide et farfelue.
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On ne pourra plus jamais dire que les réalisateurs français ne soignent pas leur scénario. « Elle l'adore », premier long-métrage de Jeanne Herry, fille de Miou-Miou et de Julien Clerc, qui sort aujourd'hui est une petite merveille d'écriture et de dialogues. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, l'interprétation est aux petits oignons.
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Drôle, enlevé, spirituel, il offre à Sandrine Kiberlain un de ces rôles qui la conduiront à rentrer cette année encore dans la short list des César.
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Un thriller habile et atypique dont le scénario oscille entre tension chauffée à blanc et coups de force un peu outrés.
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(...) nous voilà embarqués dans un polar à la fois drôle et grave où une femme va avoir l'occasion de reprendre sa vie en main. Jeanne Herry sait très bien où elle va et veut emmener le spectateur, secondée par une Kiberlain entre ombre et lumière, bluffante et déstabilisante.
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On se laisse embobiner par le suspense et par le jeu de Sandrine Kiberlain, désopilante en groupie du pianiste.
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Réalisé par Jeanne Herry, fille de Miou-Miou et de Julien Clerc, Elle l’adore fait souffler un vent de fraîcheur sur le cinéma français. Outre les formidables seconds rôles, on craque pour la fantaisie de Sandrine Kiberlain, pétillante et irrésistible en héroïne embringuée dans une histoire qui la dépasse. Plus qu’une bonne surprise, un pur moment de délectation
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On adore sa petite musique et ses comédiens, formidables.
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Un quart d'heure d'essorage psychologique, une performance. "Elle l'adore", on l'adore !
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Entre polar et comédie, le film est scindé en deux intrigues inégales. (...) Au milieu, le spectateur est perdu dans une réalisation légèrement schizophrène.
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A mesure qu’une touche résolument sarcastique interfère avec la trame dramatique, "Elle l’adore" révèle, sur fond de lutte des classes sous-jacente, une prédilection pour la débrouillardise populaire. (...) Le tout est emballé par Jeanne Herry, ci-devant fille de Miou Miou et de Julien Clerc qui, pour sa première réalisation (après quelques rôles au cinéma et au théâtre), a donc choisi comme personnage central une vedette de la chanson française homicide et duplice, s’exposant de la sorte à une extrapolation psychanalytique qu’il ne nous appartient pas de pousser plus avant.
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Des partis pris clairs et nets (pas la moindre bribe de chanson) et deux acteurs percutants : malgré son invraisemblance, le film est d'abord accrocheur, parfois astucieux — voir la transformation physique du chanteur après une nuit d'effroi. Mais une maladresse gâche en partie ces atouts. (...) Ensuite, on peut déplorer le peu d'empathie pour les deux personnages principaux. Le chanteur n'est qu'un monstre d'égoïsme, dénué de toute élégance morale, un pauvre type en somme. La groupie, une menteuse pathologique, incapable de vivre sa propre vie, une pauvre fille en somme. Bref, ça manque de finesse... Ou de tendresse
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Cet hommage au film noir est signé par une cinéaste certes débutante mais très sûre de son écriture (à l'exception d'une conclusion un rien bâclée qui hésite entre pied de nez et ironie) et maîtrisant à merveille la direction d'acteurs.