-
Au-delà de l'illustration plus ou moins réussie, le film n'arrive pas à conserver le même souffle que le précédent. Surtout, il peine à perpétuer le mythe de la reine vierge à une époque où elle est censée avoir 50 ans. Heureusement pour elle, Cate Blanchett ne cherche pas à paraître l'âge du personnage. Quant à l'amant potentiel, Clive Owen, il n'arrive pas à rendre vraisemblable l'invraisemblable.
Toutes les critiques de Elizabeth, l'âge d'or
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Neuf ans après Elizabeth, Shekhar Kapur revient sur le règne d’Elizabeth 1ère. Après l’accession au trône, c’est ici la guerre de religion entre l’Angleterre protestante et l’Espagne catholique qui est mise en scène. Mais là où on aurait pu assister à un simple film d’aventures avec des scènes de batailles magnifiques, on fait face à une véritable réflexion sur le pouvoir et ses affres : la solitude et l’emprisonnement. Tout en justesse Cate Blanchett incarne cette reine prisonnière de sa couronne rêvant d’une vie différente. Le cinéaste brosse le portrait d’une femme de caractère (scénario ponctué de répliques piquantes) et dévouée à sa patrie. Durant ces deux heures, on est bluffé par le jeu des acteurs et le travail effectué sur les costumes, les décors ou la photographie et on lui donnerait bien quelques oscars les yeux fermés.
- Fluctuat
Portrait humaniste d'une reine qui n'avait pas le droit d'aimer. Fresque historique qui se donne les moyens. Après Elizabeth, le second volet des aventures d'Elizabeth Ière, la Virgin Queen du XVIème siècle, déploie un mélange bien dosé d'intime et de grandiose.
- Exprimez-vous sur le forum cinéma« L'âge d'or » nous dit le titre, et c'est vrai que les dorures ne manquent pas. Somptueux décors, somptueux costumes, traitement attentif des couleurs Sans aucun risque d'indigestion, Shekhar Kapur a paré son film des plus beaux atours, investissant une énergie certaine non dans les effets de mise en scène, somme toute assez sobre, mais dans la recherche esthétique. La photo est soignée, les oppositions de sentiments, d'états ou d'intentions soulignées par des contrastes de couleurs, les jeux d'ombre et de lumière suivant un raisonnement semblable.Retour en beauté donc de la Reine Elizabeth (pas celle qui porte des chapeaux, l'autre), incarnée de nouveau par Cate Blanchett. En beauté, oui, mais pas que. Fragile et forte, douce et inflexible, amoureuse et en souffrance, cette dernière donne chair à un personnage humain avant d'être royal. Et c'est là l'intérêt principal du film, qui s'attache à peindre d'abord le portrait d'une femme, sa solitude, ses états d'âme, ses désirs et ses manques, mêlant habilement l'intimité de la reine à son destin historique.Avec juste ce qu'il faut de mystique pour coller à l'époque et à la question religieuse alors déterminante, le film s'offre au passage le luxe de traiter de politique avec un oeil humaniste, mettant en exergue la tolérance affichée par Elizabeth en des temps qui l'étaient peu. Et voilà que soudain, au milieu des vitraux, pirates et autres corsets, le discours se révèle diablement actuel, l'histoire éclairant sans complaisance notre jeune siècle. Un point supplémentaire donc pour ce petit pic finaud à nos esprits contemporains.
Alors, alors, un grand moment ? Un beau film en tout cas, qui regarde les choses d'un angle intelligent. Certains regretteront peut-être qu'il délaisse au final l'aspect intimiste bien choisi pour plonger sans réserve dans l'Histoire et les champs de bataille. Mais en même temps, avec une reine armurée aux cheveux flamboyants, c'est joli les batailles. Elizabeth : l'âge d'or
De Shekhar Kapur
Avec Cate Blanchett, Geoffrey Rush, Clive Owen
Sortie en salles le 12 décembre 2007Illus. © Studio Canal
- Exprimez-vous sur le forum cinéma
- Lire les fils biopic, sequel sur le blog cinémaTéléramapar Jacques Morice« L'Histoire n'est finalement qu'interprétation », a dit avec malice le cinéaste. Fort de ce principe, notre ami n'a pas lésiné sur la romance baroque et les raccourcis historiques pour orchestrer cette hagiographie assumée. Le pire, c'est que la mayonnaise prend, le réalisateur montrant beaucoup de grâce et de fluidité dans la mise en scène du faste. Avec lui, l'académisme a un goût agréable.
Le Mondepar Jean-Luc DouinDans le doute que tous les faits racontés dans le film correspondent à des réalités historiques (la trahison d'un frère de Sir Francis Walsingham, par exemple, n'est pas avérée), et dans la convention acceptée de voir une femme âgée de 50 ans si resplendissante, on se laisserait volontiers séduire par ce spectacle kitsch, rythmé par des intrigues de cour, des surenchères de perruques, des batailles navales, mais l'attention se relâche au fil de cette reconstitution qui flirte avec le feuilleton et abuse de son goût pour le cérémonial pompeux, avec chœurs emphatiques. Un intérêt toutefois : la prestation de Cate Blanchett, grande actrice (la façon dont elle se glisse dans la peau de Bob Dylan dans I'm Not There de Todd Haynes est hallucinante) qui montre le mélange de détermination et de fragilité de son personnage, la manière dont, avec abnégation, elle se construit une image pour imposer son règne et se protéger des émotions, au risque d'endurer la solitude.
Le JDDpar Barbara ThéateDix ans après Elizabeth, Cate Blanchett remonte avec majesté sur le trône d'Angleterre et campe une reine fascinante et insaisissable, capable de générosité et de cruauté, sacrifiant sa vie personnelle à son pays. Les costumes flamboyants, la mise en scène esthétisante, les images qui font parfois penser à Rembrandt, tout est royal dans ce film. Une élégante leçon d'histoire.
Ellepar Françoise DelbecqCe portrait de femme esseulée, prisonnière des obligations imposées par la raison d'Etat, est d'une facture moins brillante. Son intérêt singulier tient à l'interprétation exceptionnelle de Cate Blanchett: hautaine, guerrière, malheureuse, en mal d'enfant, elle joue une reine, certes omnipotente, mais avant tout humaine.
Télé 7 jourspar Julien BarcilonLes interprètes sont souverains et la mise en scène, léchée mais sobre, emprunte avec un égal bonheur au registre théâtral et à l'art pictural.
Paris Matchpar Christine HaasDans ce deuxième opus très inférieur au précédent de 1998, Cate Blanchett s'approprie de nouveau le rôle qui l'a révélée, mais elle est bien seule face à une collection de personnages caricaturaux, voire ridicules. Shekhar Kapur réinvente l'histoire de 45 années de règne avec beaucoup de moyens, mais pas d'imagination.