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Dans un appartement lugubre, Albert, homme mutique, s’occupe de Mia, une petite fille aux dents de glace. Un jour, il reçoit un coup de fil du Maître, qui lui annonce que l’enfant doit se préparer à partir… Après Innocence, après Evolution, Lucile Hadzihalilovic s’aventure toujours plus loin dans un outre-monde cinématographique, singulier et fascinant. Earwig travaille, dès son générique, à un processus d’envoûtement du spectateur : on pénètre dans le film comme on avance à tâtons dans une nuit très noire. Traversé de personnages énigmatiques, d’images symboliques, de distorsions temporelles, c’est un conte sur le refoulement, les traumatismes enfouis, qu’il faut reconstruire après-coup, après la séance, comme on tente de donner du sens à un rêve. Un grand moment d’hypnose et d’effroi, une splendeur visuelle et sonore dans la lignée de David Lynch et Nicolas Roeg