Toutes les critiques de Douze mille

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Avec son premier long, Nadège Trebal fait entendre une musique singulière dans le concert des films sociaux engagés. Accompagnée par la sublime BO de Rodolphe Burger et les chorégraphies inventives de Jean-Claude Gallotta, elle met de la fantaisie et de la danse là où tant de ses confrères semblent paralysés par leurs sujets. Elle y suit l’odyssée d’un chômeur qui décide de partir loin de chez lui et de celle qu’il aime pour trouver un boulot et gagner 12 000 euros. Une somme égale au salaire que sa compagne gagne et qui leur permettrait d’avoir un an de tranquillité devant eux. Cette odyssée prolétaire fait rimer politique et sensualité avec une telle originalité que, dès lors que le récit revient dans les clous, il peut susciter de l’ennui. Mais son travail sur les corps (au travail comme traversés de plaisirs) est suffisamment rare dans le cinéma français pour ne pas le célébrer.