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Après la Sibérie de L’Odyssée sauvage ou la campagne solognaise de L’École buissonnière, Nicolas Vanier nous emmène dans les airs aux côtés des oies sauvages. Un ornithologue s’est mis en tête d’apprendre aux oies un nouvel itinéraire de migration car celui dont elles ont l’habitude les fait passer au-dessus d’endroits fréquentés par des chasseurs ou au-dessus des villes et de leurs fils électriques. L’histoire est vraie, inspirée du parcours de Christian Moullec, un scientifique qui vole avec des oiseaux en voie de disparition afin de les sauver. Elle n’est pas sans rappeler une aventure similaire racontée dans L’Envolée sauvage en 1997. Mais derrière le récit environnementaliste et l’épopée lyrique, le réalisateur du Dernier Trappeur prend soin de tisser un véritable récit initiatique à travers le développement d’une relation entre le héros et son adolescent de fils, peu réceptif de prime abord à la nature et à l’altruisme. Le voyage aller-retour en ULM de la Camargue à la Norvège va le transformer. À la faveur de la transmission d’une passion, père et fils vont relever un défi qui passe par la désobéissance et l’émancipation. Le film gagne en humour et en légèreté grâce à l’interprétation tout en finesse de Jean-Paul Rouve. Le comédien apporte un second degré et une distance qui rendent l’aventure moins clichée que prévue. Mélanie Doutey et lui forment un couple parental très crédible dont l’intrigue secondaire irrigue le périple courageux du fiston. Bref, une belle idée d’aventure familiale pour les vacances.