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De ce sujet qui aurait pu conduire au pire des mélodrames, la réalisatrice de « Premières neiges » tire la chronique au scalpel d’une société prête à tout pour oublier, y compris à se laisser gangréner par une corruption généralisée. « Djeca » est porté par une actrice impressionnante, Marija Pikic, dont le jeu tout en retenue pare son personnage d’une vérité poignante où morale et pathos n’ont pas leur place. Un constat clinique, en forme de cri de détresse.
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Après la guerre en Bosnie, le parcours d’une ex-punk convertie à l’islam. Un élégant portrait filmé en plans-séquences hypnotiques.
Toutes les critiques de Djeca : enfants de Sarajevo
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le double temps sur lequel se bâtit "Djeca" (le présent haletant et le passé des archives) impulse un rythme cardiaque surélevé et souligne l'intelligence du regard de la réalisatrice : le merveilleux est un gouffre au-dessus duquel chemine le quotidien.
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Aida Begic témoigne de la vie que mènent aujourd’hui les enfants de Sarajavo, dans une Bosnie dans l’après-guerre perpétuel. Nécessaire.
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La cinéaste met en effet les enjeux dramatiques à la périphérie de son cadre pour mieux percer le mystère intérieur de ses personnages. Et le spectateurs aura la belle impression de vagabonder avec eux sans enfreindre cette pudeur.
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La réalisatrice a grandi pendant la guerre, elle fait aujourd'hui le portrait de deux orphelins qui, une décennie après les accords de Dayton, vivent toujours dans le fracas des armes. Djeca (Marija Pikic) et Nedim sont filmés avec une énergie et une sécheresse convaincantes.
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Il ne faut pas regarder de trop près les invraisemblances du scénario (comment un fils de ministre est-il dans un lycée de banlieue avec des gamins de sous-prolétariat local ?), ni s’attendre à des virages narratifs insensés. Mais Djeca captive par la représentation qu’il donne de l’isolement d’une jeune femme qui est convoitée, exploitée, ignorée, poussée à bout.
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Les quelques fulgurances oniriques du film marquent, mais paraissent finalement peu de chose au vu défauts structurels et scénaristiques de l'ensemble.
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Lorsque le film se focalise sur les personnages secondaires, il met en exergue différentes formes de discriminations et d'intolérances. Les questions soulevées (Comment survivre à une guerre? Existe-t-il une part de rêve pour les jeunes adultes dans un pays privé de culture?) sont pertinentes, les réponses pas faciles. D'une sincérité indiscutable, mais souvent démonstratif dans le propos et hésitant dans la mise en scène tantôt sous influence du cinéma d'auteur européen tantôt illustrative.
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Djeca, le deuxième film de la cinéaste serbe Aida Begic, évoque de manière subtile le souvenir de la guerre d'ex-Yougoslavie, et la difficulté d'une femme à se reconstruire. Une mise en scène maîtrisée, un personnage marquant: un film à ne pas manquer.
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Djeca offre un beau portrait de femme sous les contours parfois trop attendus de la chronique naturaliste.
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Mais le procédé, pas neuf, et des images d’archives de la guerre comme flash-backs en dispersent l’énergie. C’est un peu lourd.
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Un beau portrait de femme batailleuse, nocturne, tendu, le deuxième film réalisé par Aida Begic, réalisatrice bosniaque.
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Sur les bases de ce scénario balisé, la cinéaste déploie une impressionnante mise en scène toute en longs plans-séquences caméra à l'épaule. (...) Il faudra sans doute à la cinéaste un troisième film pour s'affranchir véritablement du " film de nuque " et de son statut de petite soeur Dardenne d'un cinéma bosniaque.
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Fascinée par l'énergie de son héroïne, la réalisatrice Aida Begic ne la quitte pas de la caméra et charge le scénario (...) On étouffe un peu.