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(...) Deadpool n’est pas le film de super-héros punk qu'on était un peu en droit d'attendre. Malgré ses outrances de façade, le film se fond dans un moule classique et attendu : un type accepte de subir une expérience qui lui donne des super-pouvoirs, puis un méchant capture sa copine. Devinez comment ça finit ? Alors d'accord, il y a des trucs sales qu'on ne spoilera pas, du sexe, des drogues et de violence explicite (le money shot où Deadpool décapite un mec et shoote dans sa tête pour en assommer un autre est vraiment cool). D'accord, le Alfred de Deadpool est une vieille aveugle dealeuse de coke qui aime monter des meubles Ikea. D'accord, le cast est réellement carré - big up à Ed Skrein, très bon en super-connard nommé Francis, à Gina Carano en femme de main invulnérable, ou encore T.J. Miller qui joue le barman beauf, sidekick du héros et tout aussi grande gueule, se livrant à des duels d'impro réjouissants ("That sounds like a franchise", trinque-t-il à un moment). Mais fondamentalement, l’impression générale est qu’on enchaîne les fuck jusqu'à saturation pour justifier le R-Rated. Ryan Reynolds, lui, se déchaîne comme si sa vie en dépendait – et sa carrière dépend effectivement du carton de Deadpool qui transfigurerait sa filmo bizarroïde, entre blockbusters foirés (Blade Trinity) et impasses arty (il est excellent dans Captives d'Atom Egoyan). (...) Quand Ryan Reynolds apparaît pour la première fois sans son costume de Deadpool dans le film, il ressemble étrangement à Tyler Durden à la fin de Fight Club. L'ambition est claire : Deadpool veut être le Fight Club du film de super-héros, une œuvre méta et référentielle qui dialogue avec le genre et se reconnaît en tant que fiction. (...) Fondamentalement, Deadpool est juste un film où le super-héros dit fuck, une origins story déjà vue mille fois qui n’explose ni même ne questionne sa structure classique (...) Malgré ses faiblesses, Deadpool sera sans doute rentable, d’autant plus facilement qu’il a coûté moins cher que la moyenne. Mais son succès pourra-t-il avoir des conséquences industrielles en ouvrant la voie à un autre cinéma de super-héros, plus adulte, plus subversif ? On n’y croit pas. D'abord parce que se couper du public ado est suicidaire commercialement pour un studio qui veut faire des blockbusters ; ensuite parce que Deadpool ne creuse in fine rien de plus que ce qu’avaient tenté les pourtant plus violents Kick-Ass et Super (où, rappelons-le, un super-héros minable casse la gueule d'un mec qui lui est passé devant dans la queue au cinéma avec une clef à molette) qui n'ont pas eu de descendance (Kick-Ass 2 a été un énorme bide et James Gunn est parti faire Les Gardiens de la Galaxie). Avec une promotion plus excitante que le film, un script convenu, des scènes de baston chouettes et un casting qui fonctionne, Deadpool ressemble somme toute furieusement à la routine. That sounds like a franchise, dis donc.
Toutes les critiques de Deadpool
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Bien sûr, il y a énormément de séquences spectaculaires et musclées dans Deadpool. Mais il y a surtout un personnage à l’humour noir comme il n’en existe pas dans les autres comics.
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Ryan Reynolds a sa vitrine "vannes qui fusent à toute berzingue" qu'il mérite dans cette "origins story" scandaleusement drôle.
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C'est drôle, mais ce n'est pas pour tout le monde, et définitivement pas pour des familles.
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Un film vraiment lascif, très grossier et plutôt drôle qui s'amuse de la philosophie des super-héros. Et le premier long Marvel qui démolit irrévérencieusement la marque.
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Malgré sa tendance à la surenchère de vannes, le long-métrage de Tim Miller est irrésistible.
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Ce n'est pas subversif - il est pensé pour améliorer les films de super-héros et pour complimenter les spectateurs qui sont assez branchés pour comprendre toutes les "private jokes".
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Deadpool est dans l'ensemble un gros bol de fun mêlant bonnes cascades, scènes de baston sanglantes et poses sexy.
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(...) un superhéros Marvel atypique, aussi politiquement incorrect que mal embouché.
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Alors que Deadpool annonce l'arrivée d'un talentueux réalisateur, son succès vient de Ryan Reynolds qui a aussi produit le film.
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Le plaisir qu’on a à voir un personnage aussi jouissif nous fait oublier les errements cinématographiques de la réalisation. On finit par se dire que Deadpool est de loin le meilleur Marvel, ce qui ne veut finalement pas dire grand-chose.
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Un peu partagée entre velléité d'irrévérence et respect des conventions, cette production n'en reste pas moins réjouissante dans son mauvais esprit et son mauvais goût.
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Deadpool n’en reste pas moins un vrai film de super-héros, certes pas assez subversif pour révolutionner la chose mais qui, avec sa violence sanguinolente et son humour débridé, s’adresse à ceux qui n’en peuvent plus du lisse au pays des Marvel.
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Deadpool évite assez de pièges pour à la fois enflammer le genre des super-héros tout en trouvant du temps pour de la romance et distribuer quelques balles, piques et sentiments.
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C'est un film qui se fait lui-même plaisir. Mais grâce au scénario loufoque de Rhett Rheese et Paul Wernick et à Ryan Reynolds, le premier rôle masculin délicieusement narquois, ce plaisir est complètement mérité et totalement contagieux.
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(...) un blockbuster qui, bien qu’assurant une fréquence respectable de rires gras dans la salle, reste bien plus formaté qu’impertinent.
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Faux film anti-système produit par le système, Deadpoolpèche précisément par un scénario finalement bien conventionnel sous le chrome du combo trash/gore/sexe/vannes. Coût de cette pénurie d'idées : un petit coup de mou bien palpable aux trois quarts du chemin, avant la reprise en main du climax final.
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Richard Roeper, Chicago Sun Times, 2/4 Si seulement Deadpool était aussi intelligent, sombre et drôle que ce qu'il croit être.
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Humour noir et décomplexé, action débridée font le reste dans ce divertissement de bonne facture, mais qui se perd un peu dans son montage.
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Deadpool nous avait promis un divertissement enragé et hilarant. Au final, nous n'aurons droit qu'à une comédie potache terriblement sage et paresseuse.
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Difficile, de fait, de trouver un intérêt grand public dans cette nouvelle production, qui parvient toutefois à fonctionner dans sa niche spécifique : les films de super-héros, dédiés à un public de fans prêt à partager les clins d’oeil. Les autres seront surement perplexes.
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Il ne relâche pas le rythme, équilibrant références, humour corrosif et action frénétique.
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Rarement ennuyeux mais pas aussi intelligent, drôle ou subversif que ce qu'il pense clairement être.
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Ce film Marvel s’enlise dans l’autoparodie et les délires de son héros, sans jamais en sortir.