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Avec De l'autre côté, Fatih Akin signe sans nul doute son meilleur film à ce jour. Une fresque politique et universelle, incroyablement émouvante, étrangement apaisée, qui dit beaucoup en taisant presque tout. L'exil, le retour aux racines, l'idéologie, la pardon, la place des Turcs dans l'Europe actuelle... le tout pourrait sentir son sujet de thèse. Mais Fatih Akin traite chacun de ces thèmes sans théoriser.
Toutes les critiques de De l'autre côté
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fatih Akin bâtit des scénarios complexes mais qu'il filme avec une fluidité splendide. Il est l'un des rares cinéastes actuels à unir - osmose rare - le politique et le sentiment. Chaque fois, le cinéaste semble donner des nouvelles du monde. Un monde asphyxié, que seuls les plus résignés acceptent. Où les villes, filmées comme des dédales, deviennent des bombes de violence à retardement. Où les frontières semblent d'autant plus s'effacer que les cultures, elles, s'opposent, divisant les êtres jusqu'à la bêtise.
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Fatih Akin brosse le portrait de 6 personnages en quête d'identité, jongle avec différents degrés de lecture et plaide pour l'émancipation par l'éducation. Le suspense est maîtrisé par une mise en scène sans artifices, la pudeur désamorce la charge lacrymale de cette histoire de vie et de mort, qui met en avant le sort commun des humains.
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Nous sommes avec ce splendide film, dans le cœur des hommes, le vrai; celui qui se bat et souffre. Fatih Akin, Ours d’Or à Berlin il y quatre ans pour son précédent film, « Head-on », filme comme personne la douleur de ces personnages en quête d’humanité et d’idéal. « De l'autre côté » parle avec brio du combat politique, tout en le mêlant à l’amour et à la mort. La Turquie et l’Allemagne, l’Europe et l’Islam, regardez, écoutez les êtres que le cinéaste met en scène, suivez-les, ils marchent sur un seul et unique chemin, celui de la fraternité. Un très beau moment de cinéma, l’occasion aussi de retrouver Hanna Schygulla, bouleversante dans le rôle de Susanne, cette mère qui perd sa fille mais en retrouve une autre.
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Curieusement, on dirait qu'au moment de mettre en scène son scénario Fatih Akin a été impressionné par le travail accompli. Le souci d'exprimer clairement un propos et une histoire compliqués laisse parfois une sensation de sécheresse. Heureusement, les interprètes sont là pour l'atténuer, et souvent, même, pour la faire oublier. Au premier rang d'entre eux, Hanna Schygulla, qui passe du gris quotidien à la lumière avec une puissante douceur.
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Trois destins mêlés qui ont valu à Fatih Akin un très justifié Prix du scénario au dernier Festival de Cannes. Autant Head-On, son précédent film, nécessitait une mise en scène pleine de bruit et de fureur, autant ici, tout parait étrangement apaisé alors que la mort et la violence sont bien présentes. Aussi beau que poignant.
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L'exil, le sentiment d'étrangeté, la communication difficile entre générations, la violence du monde contemporain sont les sujets lourds dont le réalisateur parvient à extraire de maginfiques envolées. Entre l'Allemagne et la Turquie, les destins se louent selon les règles implacables d'un scénario brillamment désespéré.