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De loin, Creed ressemble au genre de projet idiot que les studios usinent quand ils raclent leurs fonds de tiroirs. De près, c’est en réalité un "dream project" très perso porté par le réalisateur Ryan Coogler(coqueluche indé révélée par Fruitvale Station), un hommage à son papa qu’il rumine depuis de longues années. Un film qui s’envisagerait autant comme le point de départ d’une nouvelle saga que comme un post-scriptum à la légende. (...) Ça a l’air terriblement cheesy (...) mais, dès les premières minutes du film, on comprend que Ryan Coogler est totalement sincère dans ses intentions, trouvant l’équilibre parfait entre film franchisé et feeling indé, entre rushs d’adrénaline et grosses embardées mélo. Michael B. Jordan est la star du film, il poursuit sa mise en orbite entamée avec Chronicle et Fruitvale Station, et parvient déjà à reléguer le raté 4 Fantastiques au rayon des mauvais souvenirs. Il est parfait. Il a la carrure et l’attitude. Mais pourtant, par n'importe quel bout qu’on prenne ce film, on n’a d’yeux que pour Lui. Sly. L’Etalon Italien devenu le personnage secondaire de sa propre saga. (...) Près de dix ans ont passé depuis le "dernier" opus (Rocky Balboa, 2006), sa voix est décavée comme jamais, la silhouette est massive, colossale, idéalement mythologique (petit chapeau compris). Il a rarement été aussi touchant. Presque détendu, aussi, malgré la partition mélo chargée, comme s’il était heureux de confier les clés de la boutique à quelqu’un d’autre, de suivre les combats en dehors du ring, d’imaginer que la franchise puisse lui survivre. Jusqu’à présent, la quasi-totalité des premiers spectateurs de Creed sont sortis de la salle les yeux humides, avec les mêmes mots à la bouche : "Oscar du meilleur second rôle". Imaginez l’opportunité géniale que ce serait pour l’Académie de lui remettre ce prix, quarante ans après la sortie du premier opus. Mais peu importe, après tout, que Sly gagne ou perde. On ne l’aime jamais autant que dans la peau de l’underdog. On se contentera pour l’instant d’hasarder que si Rocky Balboa était son Impitoyable, Creed pourrait alors bien être quelque chose comme son Gran Torino. Pendant la projection, on s’est soudain mis à penser à une vieille chronique de Philippe Garnier consacré à un album des Stones, Black and Blue, qui théorisait sur la discographie sans fin des rockers et s’achevait par ces mots : « Un jour, on s’aperçoit que c’est toute une vie qu’on a laissée derrière. » Dans quelques mois, en rangeant Creed à côté de notre intégrale Rocky sur l’étagère, c’est aussi ça qu’on contemplera – toute une vie qu’on a laissée derrière.
Toutes les critiques de Creed : l'héritage de Rocky Balboa
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L'une des surprises les plus excitantes et réjouissantes pour le public de l'année.
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Creed voue une allégeance sans faille à Rocky, mais finit par s’en affranchir, dans une énergie époustouflante.
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Les thèmes de l'amour, l'ambition, l'honneur et l'héritage, qui font la force de l'histoire, sont délivrés tellement proprement qu'ils ont l'air aussi nouveaux qu'ils l'étaient en 1976.
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Aussi puissant que plein de bons sentiments, Creed est un rappel divertissant que cette franchise n'a toujours pas été mise au tapis.
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Ça sent le cuir, la sueur et le camphre. Il se dégage en revanche de l'intrigue une certaine douceur, hormis le combat final, contre un puncheur de Liverpool, d'une intensité telle qu'il nous laisse KO.
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Ce qui aurait pu n’être qu’une énième resucée de la saga culte se révèle un film épique et émouvant.
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Wahou ! Ryan Coogler, 29 ans, le réalisateur de Fruitvale Station, booste la franchise Rocky. Michael B. Jordan est extraordinaire. Et le mélange dur/doux de Sylvester Stallone est si irrésistible que ça pourrait lui faire gagner des points pour un Oscar.
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Le film est une réussite dans les moments d’émotion mais surtout dans les scènes de combats filmées avec une grande virtuosité.
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En accord avec les barrières inévitables qui vont avec une franchise ancienne, Ryan Coogler et compagnie font du bon travail en arrivant à nous convaincre que rien de ce que nous pouvons voir est prévu à l'avance et que tout est possible sur un ring.
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Capable de vélocité, de sens du placement et d'esquive, le jeune réalisateur Ryan Coogler s'avère un choix adéquat pour revitaliser une fresque qui, plus d'une fois en trente ans, s'est essoufflée.
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J'avais peur que les carrières de Ryan Coogler et Michael B. Jordan capotent s'ils signaient pour Creed. Mais à la place, ce revitalisant film qui plaira au public me confirme que ces deux-là ont le potentiel pour faire des choses formidables.
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Si Creed se prend parfois les pieds dans le tapis en juxtaposant à la recherche d’un père une romance un peu trop «cool» pour être crédible, il nous met KO lors de son dernier round.
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Creed évoque autant les codes narratifs propres à sa franchise que les spécificités stylistiques d’une nouvelle vague de cinéastes nés du circuit indépendant, capables de concilier dramaturgie exacerbée et personnages approfondis, de lier une réalisation intimiste à des coups d’éclat visuels.
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Mes excuses à Clubber Lang et Ivan Drago, mais le nouveau long-métrage émotionnellement vibrant de Ryan Coogler est le meilleur épisode depuis le film original de 1976.
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Une fois encore, je me suis dit que si c'était la dernière fois qu'on voyait Rocky Balboa, c'est un rappel qui en valait la peine.
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Un peu comme J. J. Abrams réveille le vieux corps Star Wars, l’auteur réinvestit avec ferveur la mythologie, et ménage brillamment ses clins d’œil nostalgiques, repoussant ainsi jusqu’au terme du film l’usage de l’hymne de l’épisode inaugural – dont la montée de cuivres liminaire produit alors un effet de sidération implacable.
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Le résultat est un film de boxe d’un conformisme narratif ultra-rassurant pour le grand public, mais doublé d’une réelle sensibilité contemporaine, notamment dans sa gestion des questions raciales (...)
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Un film premier degré, franc du collier, qui séduit y compris dans ses maladresses.
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Ryan Coogler (...) s’approprie toute l’imagerie d’une des séries les plus populaires du cinéma de divertissement, la retourne avec une habileté saisissante, forçant le spectateur à regarder cette mythologie d’un autre point de vue.
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Si le long-métrage de Ryan Coogler est un divertissement bien ficelé et un hommage soigné au premier film, Sylvester Stallone l’emmène là où personne ne l’attendait. A mille lieues de la suite opportuniste, au top du mélo filial.
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(...) la mise en scène conventionnelle tourne vite à la démonstration pompière, quand on voudrait de l’âpreté et du nerf.
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Le septième Rocky est inégal mais il s'en sort grâce au charisme de Michael B. Jordan et à une poignée de scènes de combat sensationnelles.
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Passé et avenir s’entrechoquent dans ce long métrage fédérateur et jubilatoire.
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Les motifs peuvent paraître un peu trop familiers (...) Mais le film ne sonne pas creux, pourvu qu’on tienne compte de cette dimension de musée, et de la façon dont chacun l’arpente avec son bagage et surtout ses paradoxes propres (...)
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Le réalisateur américain fait bien parfois un peu d’esbroufe mais, à l’image de ce cracheur de feu sortant de l’obscurité la plus totale pour annoncer l’arrivée du champion du monde, certains de ses coups d’éclat visuels sont bluffants !
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S'il reste des conventions — un adversaire hargneusement hargneux, un match décisif —, ce duo (Michael B Jordan et Ryan Coogler) issu du cinéma indépendant redonne à l'univers de Rocky un ancrage plus réaliste, une authenticité d'origine.
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Creed insuffle ainsi une certaine fraîcheur au septième volume d’une série que l’on croyait moisie. Il reste néanmoins fidèle aux passages obligés qui ont fait son succès.
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Sylvester Stallone n'arrive pas à renoncer à se mettre en avant, même s'il comprend à peine son personnage. Son Balboa a été copié tellement de fois, que ses contours ne sont plus très clairs.
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Ce Creed est un gros mélo dans un monde de brutes.