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Imaginez le Manhattan de Woody Allen version high-tech, avec une touche de satire à la Bret Easton Ellis sur le milieu cocaïné des "créatifs". Vous obtenez le premier film à moitié réussi de Benjamin Dickinson, qui s’est donné le rôle principal : celui d’un homme s’éprenant de la maîtresse de son meilleur ami qu’il observe avec des lunettes de réalité augmentée. Le film séduit d’abord par sa verve ironique, déployée dans un écrin léché (alternance du noir et blanc/couleur, miroitements). Dommage qu’il s’enferme ensuite, à coup de musique pompeusement kubrickienne, dans une réflexion plus convenue sur le péril du virtuel, forcément source de solitude, de misère sexuelle et d’incommunicabilité. Eric Vernay