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Corbijn, dans un noir et blanc judicieux, refuse le spectaculaire. Evitant toujours les impasses psychologiques, le cinéaste rend compte sensoriellement du trouble dépressif qui ronge de l'intérieur son pâle héros. Mis en scène à la hauteur d'homme, Control n'est pas un biopic rock de plus, mais un drame minimal et ouaté, pudique et déchirant, qui témoigne de l'inspiration très singulière de son auteur.
Toutes les critiques de Control
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Control est un modèle de biographie musicale. Pas d’effets superflus, mais un subtil sens du cadre, et du décadrage, qui peint l’intimité du chanteur en l’éloignant progressivement des autres, et le suit, rêveur ou tourmenté, habité par un torrent de verbe, dans le décor étouffant des paysages du nord industriel. Les scènes de musique ne sont pas nombreuses mais figurent parmi les meilleurs instantanés rock au cinéma.
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Curtis est en effet un garçon scrupuleux. Lorsqu'un coup de foudre pousse cet adepte de La Mélodie du bonheur dans les bras d'une journaliste belge sexy, c'est la culpabilité qui le ronge, autant que le désir. Entre le devoir et l'adultère, il vacille, trébuche, promet le retour au foyer. Blues de la malédiction, première tentative de suicide, attraits de la création, soif viscérale de chanter ses tourments, écroulements sur scène. L'artiste se brise en morceaux, s'agrippe, abdique. Star de la photographie pour ses portraits d'idoles du rock, Anton Corbijn signe la très belle représentation d'un homme épuisé d'être déchiré entre raison et euphories.
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Porter à l'écran le destin d'un être mythique peut-être casse-gueule. En s'attaquant à celui de Ian Curtis, le chanteur de Joy Division originaire de Manchester, mort prématurément à 24 ans après trois albums, Anton Corbijn réussit son pari.
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En optant pour le noir et blanc, le cinéaste confère d'avantage d'impact, d'authenticité et d'esthétisme à son propos. Valeur montante du cinéma britannique, Sam Riley, 27 ans, est littéralement habité par le rôle.
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Porté par les mélodies funèbres du groupe et l'interprétation bouleversante de Sam Riley, ce portrait d'une âme tourmentée envoûte, fascine et hante longtemps les mémoires.