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Comment donner vie à l’inadaptable roman de David Mitchell, Cartographie des nuages ? Vaste défi relevé par les réalisateurs de Matrix, avec l’aide de l’Allemand Tom Tykwer. Brisant les carcans narratifs linéaires par le biais d’un montage parallèle hérité de D.W. Griffi th (Intolérance, 1919), le trio fait se télescoper les genres (SF, comédie, mélo, fi lm d’époque) et abolit les frontières spatio-temporelles. Mystique, cette conception poreuse de l’existence s’illustre à l’écran par un jeu complexe de correspondances visuelles et de travestissements, les différents personnages étant incarnés par les mêmes acteurs sous des tonnes de maquillage et de postiches un peu kitsch. Si les épisodes de ce blockbuster transgenre s’agrègent avec un certain brio, ils peinent à s’enrichir mutuellement. L’idée prend le pas sur l’affect, nous laissant à distance de ce fascinant puzzle
Toutes les critiques de Cloud Atlas
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Excitant, éreintant et énergisant, un film effronté qui donne du renouveau au cinéma sombre.
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Le film qui dure près de trois heures, constitue une véritable curiosité, en même temps qu'un spectacle véritablement stimulant. Bien malin celui qui sera capable d'identifier Halle Berry, Hugh Grant et Tom Hanks sous leurs divers déguisements. Heureusement un générique final sous forme de trombinoscope, clôt en beauté cette oeuvre pharaonique, qui a été injustement boudée outre-Atlantique. Place à la grande aventure !
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Les trois réalisateurs, Andy et Lana Wachowski et Tom Tykwer, jonglent avec les siècles ; et leurs acteurs, Tom Hanks, Hugh Grant et Halle Berry, sautent d'un personnage à l'autre. Vertigineux.
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Cinq histoires alternées qui en constituent une sixième aux résonances philosophiques, cinq genres qui s'entrechoquent, du polar à la comédie, pour se fondre in fine en S.F. vertigineuse. Le scénario est inracontable, il y faudrait des diagrammes et une boussole, même les acteurs jouent à cache-cache, méconnaissables, déroutants. Tout est lié, tous nos actes ont des répercussions, dit l'un des héros. La précision était superflue. Tout est à l'image, majestueuse, ample, traversée d'un souffle quasi cosmique, étoiles et destins étroitement mêlés.
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C’est toute la gloire un peu mégalo et adolescente des Wachowski. Ils ne mégotent pas, ils osent. Comme dans ce cas d’espèce, où le film juxtapose la peinture pessimiste et paranoïaque de notre futur proche avec un pur bloc de violence comique au présent : le meurtre d’un critique littéraire, balancé par le balcon au cours d’une réception… La rançon d’une telle audace est que Cloud Atlas nous égare souvent dans les nébulosités de sa logique narrative, comme il flirte parfois avec un certain pompiérisme. Mais on peut aussi lui trouver un vrai aplomb lyrique, ce formalisme visionnaire et profus dont étaient si riches la trilogie Matrix ou Speed Racer, et derrière lequel s’exprime aussi un idéalisme devenu très rare dans ce cœur du système hollywoodien où campent les Wachowski.
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Cet objet,que certains critiques américains ont qualifié de « suicidaire » , est un film transgenre, qui convoque à la fois la fresque historique, le drame, la comédie et la science-fiction. Inclassable et bouleversant.
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Composant sur les thèmes du hasard, de la prédestination, voire de la réincarnation, et donnant à ses acteurs l'opportunité d'interpréter une multitude de rôles, l'intrigue s'apparente
à une symphonie aux différents tempos, qui, en dépit de sa longueur et de sa complexité, ne suscite jamais l'ennui. Visuellement splendide, souvent déroutant, parfois irritant, voilà l'un des films les plus étonnants jamais conçus. À condition de se laisser prendre au jeu, ce voyage unique dans l'espace-temps se révèle totalement enivrant et addictif ! -
Les réalisateurs de Matrix nous offrent un somptueux voyage à travers le temps et la destinée humaine.
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En voyant "Cloud Atlas", oeuvre atypique et profonde, on se dit que le cinéma peut avoir une portée très puissante.
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"Cloud Atlas" fait souffler un vent frais parmi les scénarios linéaires de blockbusters. En concevant leur film comme une quête de sens jamais épuisée, en misant sur la liberté du spectateur (...), les réalisateurs pourraient bien apporter la réponse du cinéma à l'empire éclatant des séries télé avec leur complexité scénaristique.
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[POUR] En dépit de sa durée imposante (...) son montage jouant sur les intrigues et les sauts dans le temps fait que "Cloud Atlas" se démarque de tout ce que l'on a pu voir jusqu'à présent.
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Le projet est dément, pyrotechnique, profus, d'une richesse surréaliste. Excessif, comme l'imagination. Et même si parfois on peut s'y perdre, le cinéma à la fin s'y retrouve.
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6 films en 1, un montage virtuose qui accompagne le spectateur sans jamais le lasser dans un voyage sur le karma stupéfiant. Seuls quelques maquillages et une émotion un peu trop rare font défaut à cette expérience cinématographique.
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Une aventure dramatique qui tourbillonne, vous serez comblez si vous aimez l’idée d’être un peu perdu.
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On retrouve là l’obsession des Wachowski pour un cinéma mouvant, en phase avec son époque, dont il vampirise les innovations, qui les a menés de l’ère du tout-numérique (Matrix et Speed Racer) à celle des séries et de leur écriture proliférante. Dans sa densité folle, sa manière de bousculer les temporalités, son flux ininterrompu de récits et cliffhangers virant parfois à l’abstraction, Cloud Atlas condense à lui seul la puissance narrative d’une série moderne et constitue ainsi la plus belle réponse du cinéma américain à la télévision : un film mutant.
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« Cloud Atlas » vire parfois à la grande kermesse, avec son casting hétéroclite, ses parenthèses comiques et ses costumes improbables. Mais on ne s’y ennuie pas une seconde.
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Cette adaptation de "La cartographie des nuages" best-seller de David Mitchell, aboutit à un étourdissant tour de force hollywoodien (...) Mais le message simpliste de l'amour immortel écrase un peu le mille-feuille des intrigues.
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Une saga touffue, boursoufflée mais jamais souffreteuse où palpite la touchante créativité des cinéastes.
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Les Wachowski font équipe avec T.Tykwer pour porter à l'écran l'inadaptable: le foisonnant roman de David Mitchell, réparti sur six époques. En jonglant avec les genres par le biais d'un montage virtuose, les auteurs imposent Cloud Atlas comme un évènement majeur.
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Les Wachowski (que l'on ne peut plus appeler frères puisque l'un d'eux, Larry, est devenu une femme, Lana), auteurs de la trilogie Matrix, ici aidés par le cinéaste allemand Tom Tykwer (Cours, Lola, cours en 1999 et Le Parfum en 2006), semblent renouer avec ce qui faisait la particularité de la saga : la construction d'un objet hybride où le divertissement cherche à se marier avec l'abstraction philosophique, aussi rudimentaire soit-elle.
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C'est le paradis des prothèses, le festival de la perruque : chacun joue jusqu’à six rôles différents, homme ou femme, jeune ou vieux. Mais passé le jeu du qui-joue-quoi, le film (visuellement superbe) ne parvient plus à cacher ses travers pompiers. L’ambitieuse cathédrale sonne creux et les grandes considérations d’étudiants de philo (la vie, la liberté, la mort, l’amour) écorchent l’oreille. Reste le plaisir d’assister à une entreprise unique, avec six films de genre en un (post-apocalyptique, thriller 70's, dystopie, comédie à l’anglaise…). Et la vision d'un Hugh Grant en cannibale sanguinaire qui n’a pas de prix. Sans pouvoir dire si on a assisté à un chef d’œuvre ou une arnaque. Mais quelle arnaque !
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Un ensemble sophistiqué de parcelles jamais très novatrices en elles-mêmes, allant de l’assez nul au modérément bon, mais ensemble qui n’en confirme pas moins, sous cet angle encore, que Cloud Atlas se fait plus intéressant quand il assume son caractère hétéroclite que quand il s’efforce d’être un tout homogène.
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Au final, ce qui ressort de « Cloud Atlas » n’est pas la folie de ses ambitions mais plutôt sa médiocrité en terme d’écriture, de réalisation et d’interprétation.
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Emotionnellement, un plaisir pour les yeux.
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Maquillage et autres effet mêlant le surnaturel à l'historique, on en a pour son argent ! Près de trois heures durant les acteurs passent du XVIIe siècle au XXIIe par la grâce de technicien et de maquilleurs assez doués : difficile de reconnaître Tom Hanks et Hugh Grant derrière leurs nombreux personnages (...) un exercice de style assez drôle, bien que lla trame soit au final assez complexe à suivre et finit par perdre le spectateur.
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La narration est d’une fluidité exemplaire, rendant ce voyage de plus en plus captivant. On s’amusera à reconnaître Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant ou Susan Sarandon... se croisant et se recroisant dans de vibrantes aventures.
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A une heure de calibrage éhonté, il faut louer l'audace du projet, sa démesure, son mélange des genres, sa fluidité narrative abolissant le temps et sa direction artistique. On a l'impression de voir plusieurs films en un seul et cette ivresse provoque un vrai plaisir de l'instant. Hélas, sur la durée, ce que "Cloud Atlas" raconte en s'éparpillant - et en s'épuisant parfois - n'est jamais à la hauteur de son ambition démesurée (le plus est l'ennemi du bien), les personnages ne retiennent pas tous l'attention, l'agencement foutraque des segments peut s'avérer assez décourageant pour ceux qui ne connaissent pas le roman de Mitchell - au moins pendant la première demi-heure, la réflexion sur le sens de la vie pleine d'aphorismes et de certitudes paraît assez fumeuse et les sujets en filigrane (divertissement queer, plaisir du jeu, joie du travestissement, mise en abyme) donne clairement de la chair à théorie.
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Le retour des Wachowski (cinéastes responsables entre autres de Matrix), associés au réalisateur Tom Tykwer, prend la forme d'un film-orchestre d'un genre très particulier, qui fait rêver autant qu'il frustre
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Grâce au cadre spectaculaire et au design visionnaire, on sort de la salle complètement déconnecté.
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Les moments heureux ne suffisent pas à briser cette sombre suffisance que l’on retrouve dans « Cloud Atlas ».
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Les moments heureux ne suffisent pas à briser cette sombre suffisance que l’on retrouve dans « Cloud Atlas ».
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Du roman éponyme réputé inadaptable, les Wachowski, associés à Tom Tykwer, en tirent une symphonie cacophonique essentiellement due aux nombreux rôles que chaque interprète doit péniblement endosser, et ce malgré une distribution particulièrement alléchante.
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par Nathalie Dassa
[CONTRE] Si "Cloud Atlas" excelle particulièrement par son rendu bluffant (...) l'ensemble reste un peu long et confus pour pleinement convaincre.
Une bande annonce gargantuesque pour un film qui laisse une impression d’inachevée.
Cloud Atlas est un maelström d'images et d'histoires dont il faut bien une heure pour saisir le sens... et presque deux autres pour voir le bout. C'est long. Et lassant. Car la beauté de l'ouvrage ne sauve pas une facture brouillonne et simplette. Tout ce temps, ce travail, cette énergie (les comédiens, interprétant environ cinq personnages chacun, sont excellents) pour apprendre que le passé est lié au présent et influence le futur? A quand une superproduction métaphysique sur la Terre qui tourne et la pluie qui mouille?
Pas aussi complexe, contrairement à ce qu’il veut nous faire croire.
Six histoires, de 1849 à 2300, et les mêmes personnages, du moins les mêmes acteurs, qui reviennent, d'un espace-temps à l'autre. Sur le papier, la nouvelle folie des Wachowski est excitante. A l'écran, c'est hélas un galimatias bien souvent grotesque.
Le seul véritable intérêt de 'Cloud Atlas' est sa prouesse technique : chaque acteur y incarne plusieurs personnages, changeant tour à tour de sexe, d’âge et de couleur – entre autres, Halle Berry est un vieillard, Hugo Weaving est une femme et Hugh Grant est coréen. Sans oublier Tom Hanks, en buffet illimité. Il ne reste plus qu’à se divertir en jouant à celui qui reconnaîtra le plus d’acteurs (croyez-nous, c’est parfois plus difficile que ça en a l’air).
Le résultat final est horrifiant, exaspérant, occasionnellement grisant et parfois presque ennuyeux.
"Cloud Atlas" révèle sur le tard sa nature bouffie de film à sketches qui, considérés indépendamment, s'avèrent tous au mieux médiocres, sinon carrément idiots.
On doute fort que la brochette d'acteurs qui borde le film soit pleinement fière de rôles à tiroir qui sombrent dans le grossier (Hugo Weaving en infirmière version Madame Doubtfire) mais, surtout, ce délire mystico-philosophique n'est que fumeux. Totalement incompréhensible. Et parfois franchement ridicule.