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Sur le thème fatigué de l’homme moderne en manque d’affection, le roman de Chuck Palahniuk avait l’originalité de traiter d’un sex addict qui exploite la crédulité des gens ordinaires pour payer l’hospitalisation de sa mère. Au crédit de ce premier film réalisé par l’acteur Clark Gregg, la performance de Sam Rockwell, toujours bien cintré. Hélas, la platitude de la transposition ne fait que souligner les limites du roman : une succession de scènes amusantes pour une conclusion banale et téléphonée.
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- Fluctuat
Après Fight Club par David Fincher, l'acteur Clark Gregg adapte à son tour Chuck Palahniuk et passe à la réalisation avec Choke. Un exercice casse gueule : trouver son style au cinéma dans une oeuvre qui a le sien, et dont il se tire sans flamboyance.Dans la veine des films passés chaque année par Sundance, Choke se donne des airs intelligents. Usant du roman de chuck Palahniuk, ses ficelles, sa vision, comme d'un passeport pour la différence et la légitimité artistique. Rien de neuf donc mais rien de totalement négligeable pour autant. Car si Clark Gregg la joue un peu facile, sorte de petit malin qui en fait trop (ou pas assez) sans le brio clinquant de Fincher, son film n'est pas déshonorant. Récit d'un sex addict paumé bossant comme figurant dans un parc à thème historique, quand il ne simule pas de s'étouffer au resto pour payer les notes d'hôpital de sa mère (Angelica Huston, atteinte d'Alzheimer et à l'origine de son instabilité), Choke déploie quelques beaux élans affectifs pour sa galerie de freaks des temps modernes. Entre absurde et surréalisme d'un quotidien dépressif, il trouve le ton par des pics de sensibilité alternant avec des velléités satiriques inégales mais fidèles à sa lecture névrosée de la comédie romantique. A défaut de trouver le mordant ironique nécessaire et d'insuffler un regard aux situations tirant vers le tour de force transgressif, Gregg développe une confiance sereine en son personnage. Il n'évite pas les effets paresseux en usant d'images mentales has been ou de flash back binaires, tout en trouvant en Sam Rockwell une figure idéale de loser émouvant pour faire oublier les défauts du film. Construit telle une dérive en forme de quête identitaire et affective dans une Amérique larguée où sexe et religion communient, Choke conserve, non sans failles, ce spleen d'une génération cherchant dans l'excès un palliatif à sa solitude. Reste tout de même le sentiment d'assister à une adaptation timide et sans éclat, sans doute trop modeste.ChokeDe Clark GreggAvec : Sam Rockwell, Angelica Huston, Kelly MacdonaldSortie en salles le 21 janvier 2009 Illus. © Twentieth Century Fox France- Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil adaptation sur le blog cinéma - Chuck Palahniuk au cinéma : lire la critique de Fight Club- Chuck Palahniuk sur Flu : portrait et entretien