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Dans les contes, ce sont les princesses qui s’assoupissent pour de longues années, tandis que leurs amoureux doivent les réveiller. Chez Weerasethakul, lui aussi friand d’histoires à dormir debout, c’est l’inverse : affligés d’une curieuse maladie du sommeil, des soldats roupillent, tandis que ces dames, infirmières ou médiums, tentent de les ranimer. L’occasion pour le cinéaste thaïlandais d’évoquer en creux l’impasse politique d’un pays plongé dans l’obscurité par la junte militaire, sous la forme d’un voyage hypnotique et coloré oscillant entre vie et mort. La sidération, permanente, apaisante, émane de détails anodins, comme cette particule flottant sur l’eau miroitante. Un rêve éveillé.
Toutes les critiques de Cemetery of Splendour
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Peut-être le film le plus triste d’Apichatpong (...) Humilité, amour du quotidien et des petites gens, drôlerie et fantastique continuent à être les armes de paix d’un artiste libre et majestueux. C’est déchirant et magique.
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Jamais démonstrative, la mise en scène est de celles qui éveillent les sens, éclairent les cœurs. Le cadre et les variations lumineuses, composés avec le talentueux chef opérateur Diego Garcia, sont tout bonnement magiques.
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Ce film à la fois zen, drôle (si, si !) et spirituel a ceci de passionnant qu'il tire sa beauté de sa plasticité et de sa douceur poétique. (...) Sublime !
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Un cinéma tout simplement magique (...) "Cemetery of Splendour" ou la dernière splendeur d’un cinéaste, artiste, chamane, citoyen…
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(...) les intrigues se nouent comme toujours chez lui, vaporeuses et sensuelles, venant apaiser une violence politique jamais désignée comme telle, mais dont les signes affleurent secrètement, parés d’une fascinante beauté.
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Il faut reconnaître à Apichatpong la puissance inébranlable de son cinéma, son audace souveraine et son amour pour les récits de maladie tropicale.
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Pendant 2 heures, le temps s’arrête (...) Le cinéma, quand il est grand, suppose la croyance et conduit à une forme d’extase sans révélation. Car le film est aussi une expérience mortifiante qui permet d’apprécier tout ce que, délivré de son intelligence et de ses optiques, l’on ne sait ni voir ni comprendre.
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On parle sans cesse, depuis quelques années, des feel good movies, ces films supposés nous faire du bien. "Cemetery of splendour "ne leur ressemble en rien, mais il pourrait revendiquer le label : il conduit à une forme d'hypnose, à ce bliss, cette béatitude émerveillée dont parlait "Blissfully yours", premier film du cinéaste.
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(...) une œuvre dont la beauté ne se livre pas au premier regard mais à travers une lente expérience des sens. Une oasis cinématographique rafraîchissante pour qui voudra échapper pour deux heures à la fièvre de la rentrée.
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La beauté de "Cemetery of Splendour" est d’autant plus indescriptible que chacun y trouvera sa vérité en laissant son esprit divaguer.
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Jusque dans les moindres vacillements d’un réel frémissant qu’il embrasse, le film dépeint un monde hanté par tout ce qui le sédimente en d’indémêlables strates de violence et de beauté.
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Invitation à un voyage immobile, odyssée silencieuse, "Cemetery of Splendour" est un rêve où le spectateur se perd avec bonheur.
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Cela paraît complètement farfelu, mais c’est justement toute la puissance de ce film ensorceleur, radical, à la fois accessible et semé d’énigmes.
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Sans doute moins envoûtant que les opus précédents de cet étincelant cinéaste, "Cemetery of Splendour" semble vouloir nous envoyer quelques nouvelles allégoriques d’un pays qui vit sous le régime du coup d’Etat endémique depuis un demi-siècle, et qui se tient aujourd’hui encore sous la coupe d’un gouvernement légitimé par la force des armes.
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"Cemetery of Splendour" demeure un très beau film, mais auquel l'adhésion réclame un véritable engagement.
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(...) Apichatpong Weerasethakul filme avec une lenteur assommante des soldats victimes de narcolepsie. Le meilleur somnifère jamais commercialisé.