-
Quatre ans après 7 Minuti passé inaperçu, Michele Placido est de retour pour un film appelé à avoir plus d’écho : un biopic du Caravage (Riccardo Scamarcio, inspiré), centré sur la fin de sa vie quand au début du 17ème siècle, accusé de meurtre, il s’est réfugié à Naples en espérant obtenir la grâce de l’Eglise. Cela fait 50 ans que le cinéaste rêvait de lui consacrer un film. Maîtrisant donc son sujet jusqu’au bout des doigts, il a la belle idée de passer par le prisme d’un personnage fictif, un émissaire du Pape chargé d’enquêter sur lui, et de se concentrer sur ses œuvres, leurs inspirations et leur subversivité pour raconter l’homme qu’il était. Hélas, ce geste est abîmé par des dialogues qui viennent à chaque fois surligner ce qu’il donne à voir. Cette obsession pédagogique enferme le film dans un classicisme et par ricochet une absence d’audace qui contredit au fond son sujet.