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Ample et débordante, cette tragédie aux accents de farce est construite en 5 chapitres qui présentent divers personnages et temporalités. Introduits par des flash-back en noir et blanc, ils ne prendront tout leur sens qu'à la fin du film. Constatant à la fois la mort irrévocable du comunisme, la puissance des Etas-Unis, l'attraction de l'Occident et les désirs consuméristes sur la jeunesse, cette explosion de non-sens et de violence dégage une force enthousiasmante.
Toutes les critiques de California Dreamin'
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sur un ton humoristique, Cristian Nemescu a su déjouer les pièges de la caricaturale rencontre Est/Ouest en mettant au premier plan l'émotion, magnanime.
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Le film rebondit constamment du rire à la tension grâce à des ruptures de ton sidérantes de violence. Et, au passage, il démolit les prétentions des Etats-Unis à se poser en gentils gendarmes du monde. A l'instar du chef de gare Doiaru, les Roumains ont attendu en vain l'armée américaine en 1945 ; et, quand, enfin, les marines débarquent cinquante ans plus tard avec les meilleures intentions du monde, c'est pour semer (bien involontairement) le chaos et la mort. Le « rêve de Californie » a tourné au cauchemar.
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Son réalisateur, Cristian Nemescu, jeune cinéaste de 28 ans, est mort le 24 août 2006 dans un accident de voiture, sur la route du laboratoire où il terminait le montage de ce premier long métrage. Le talent indéniable dont témoigne son film, la stupidité d'une mort qui le cueille dans la fleur de sa jeunesse et à l'aube de sa carrière, l'atroce ironie du sort révélée par cet accident fatal, le sentiment mêlé d'allégresse et de désarroi qui saisit le spectateur à la vision de ce spectacle pour le coup absolument unique : tout cela place Nemescu dans la roumanitude la plus échevelée. (...) Le film évoquera sans doute aux plus anciens ce sentiment de fraîcheur et de loufoquerie dispensé jadis par la nouvelle vague tchèque, en beaucoup plus sombre, Roumanie oblige, mais aussi notre époque. Car le train de California Dreamin'est bel et bien celui d'une Histoire définie davantage comme lieu sacrificiel que comme horizon rédemptionnel.
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L'ambition picaresque, les dysfonctionnements et le clash de deux ego alimentent cette comédie noire. Cristian Nemescu met en scène un système malade. Il s'attache aussi à l'irresponsabilité des Américains, tandis que les flash-back rappellent que leurs troupes furent attendues en vain pour libérer le pays du communisme.
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La situation devient ubuesque mais le drame gronde toujours derrière cette drôle de farce. Inspiré d'une histoire vraie, le film est porté par une flopée d'acteurs pleins d'énergie.