-
Survivre. Telle est l’unique obsession des détenus de la Maison Seré durant la dictature argentine. Sans jamais tomber dans le sordide, le réalisateur Adrian Caetano suggère la torture sans la montrer. Il mêle habilement l’horreur au suspense ajoutant à cela un soupçon d’action. Le parti pris esthétique du film traduit à la perfection l’inquiétude et la souffrance des détenus. Stupéfiant. Le résultat, unique, n’aurait toutefois pas vu le jour sans la performance exceptionnelle des principaux acteurs.
Toutes les critiques de Buenos Aires 1977
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
A travers le calvaire du héros, c'est le visage universel du fascisme moderne que nous donne à voir le réalisateur, comme l'a fait, jadis, Costa-Gavras. Implacable et quasi-documentaire, Buenos Aires 1977 est un témoignage terrifiant qui, en rendant hommage aux victimes de la dictature argentine, nous rappelle que la bête immonde aux multiples visages grouille plus que jamais sur notre planète.
-
Dans un centre de détention, plusieurs jeunes, accusés d'être des révolutionnaires, subissent des mois de torture. Ils apprennent à se connaître et vont tenter l'impensable: s'évader. En s'intéressant aux heures les plus sombres de l'histoire de l'Argentine, ce film interroge le passé pour mieux comprendre le présent. Il installe une atmosphère oppressante dans la maison des tortures et montre l' enfer psychologique des détenus.
-
le spectateur est aspiré dans un univers terrifiant à la suite de ces jeunes gens précipités dans la même tragédie, qu'ils soient militants ou apolitiques. La violence qui leur est faite est traduite sur l'écran (sans être représentée dans ses détails sanglants), et l'engagement physique des acteurs parachève ce processus d'identification. Mais la rançon de cette efficacité spectaculaire est coûteuse : la tension permanente (entretenue par une musique envahissante) suscite des réactions réflexes plutôt qu'une réelle empathie, sans parler d'une réflexion évacuée. C'est la première fois qu'un réalisateur de la génération de Caetano filme directement l'horreur de la guerre sale d'il y a trente ans, et Buenos Aires 1977, tout en affirmant la nécessité de l'entreprise, en démontre aussi les périls.
-
Le réalisateur, dont on avait pu apprécier L’Ours rouge, n’y va pas cette fois de main morte. Il vise une forme de terreur pure et emploie pour y parvenir tout un arsenal d’effets – cadrages biscornus, images aux couleurs affaiblies. A la limite, tout est fait pour atténuer la spécificité argentine : il s’agit d’abord d’une lutte pour la survie. Le mal n’a pas vraiment de raison ni de visage, tous les geôliers sont indifféremment des sadiques qui ricanent. Ne pas attendre, donc, un éclairage nouveau sur cette page d’histoire très sombre. L’horreur, censée croître à mesure que l’état des détenus se dégrade, finit, c’est le comble, par susciter l’ennui plus qu’autre chose. Dans le genre, Midnight Express reste nettement plus efficace.