Après Séraphine (sur la peintre Séraphine de Senlis) et Violette (sur l’écrivaine Violette Leduc), Martin Provost poursuit ses portraits d’artistes et des coulisses de la création. Et ce en s’appuyant une fois encore – après Yolande Moreau et Emmanuelle Devos – sur un casting de tout premier ordre, les épatants Vincent Macaigne et Cécile de France en tête, dans les rôles de Pierre Bonnard et de sa femme et muse Marthe. L’idée est de réhabiliter cette dernière, présente dans le tiers des œuvres de son époux mais généralement de dos, et réputée – à tort - pour son sale caractère. Provost y parvient en plongeant dans l’intimité du couple, des emballements des corps et des cœurs aux tromperies de Bonnard. Mais il y a quelque chose de trop scolaire, de trop cadré, de trop démonstratif dans sa mise en scène comme dans son écriture pour nous emporter. Et une fois encore, son film reste scotché au stade des intentions.