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ersonnage de comics absolument inconnu du grand public et passé par plusieurs maisons d’édition (dont DC), Blue Beetle fait sa première incursion au cinéma. Balancé dans les salles quasiment sans promo - et encore moins de projections pour la presse -, ce film du réalisateur portoricain Angel Manuel Soto met en scène Jaime Reyes (Xolo Maridueña, vu dans la série Cobra Kai), jeune diplômé fraîchement rentré chez lui, à Palmera City. Une sorte d’El Paso fictionnelle où les riches monopolisent le centre-ville et commencent à gentrifier les quartiers pauvres. Jaime et sa famille mexicaine - immigrée de longue date - sont du mauvais côté du fleuve, et leur maison est sur le point d’être rachetée par l’énorme entreprise locale, Kord.
Mais Jaime se retrouve par hasard en possession d’un étrange scarabée d’origine extraterrestre appartenant à la firme. La bestiole va le choisir comme hôte : désormais équipé d’une armure, capable de voler et de générer des armes rien que par la pensée, le jeune homme va se faire courser par la milice de Kord car sa PDG (Susanne Sarandon) veut remettre la main sur sa propriété pour créer une armée de soldats…
Aucunement inquiété par son manque d’originalité, Blue Beetle suit à la lettre le schéma du film de super-héros dopé aux effets spéciaux numériques, s’inspirant maladroitement de Spider-Man (le héros empoté) et de la saga Fast and Furious (le pouvoir de la familia latina jusqu’à l’overdose, barbecue dans le jardin compris). Un drôle d’objet, très coloré, maquillé on ne sait trop pourquoi en hommage aux années 80 (au menu : synthwave, lumière bleue et lasers violets). Et il faut se pincer très fort pour finir par accepter que le type derrière ces images parfaitement génériques est bien Pawel Pogorzelski, chef opérateur d’Ari Aster (Hérédité, Midsommar, Beau is Afraid). Chez les acteurs, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a (des caricatures de personnages). Du blockbuster sans saveur ni réelle faute de goût, spectacle lambda jamais tout à fait navrant. Une bonne définition de l'ennui